Un banquier très particulier    
12/06/2009

La part sombre de la personnalité du banquier Edouard Stern a été évoquée jeudi 11 juin devant la Cour d’assises de Genève jugeant sa maîtresse Cécile Brossard, qui a avoué l’avoir tué de quatre balles à bout portant le 28 février 2005 durant des ébats sado-masochistes. Banquier virtuose et père exemplaire le jour, selon ses amis et ses proches...



...Edouard Stern a été décrit par des témoins de sa vie privée tumultueuse, cités par la défense, comme un homme "versatile", un goujat, voire un prédateur aux appétits sexuels impérieux et singuliers. Un galeriste parisien a reconnu les qualités et le "charme fou" d’Edouard Stern mais se rappelle aussi un homme "calculateur et manipulateur". Il a également témoigné de la "souffrance morale" de Cécile Brossard en butte à une "passion hors norme". Pour lui, le banquier était en proie à une "névrose de possession". "Il la poursuivait, la harcelait, elle et tous ceux qui étaient autour d’elle: c’était infernal", a-t-il déclaré. Interrogé sur les engagements, par écrit, du banquier d’épouser sa maîtresse et de lui offrir un million de dollars, le marchand d’art a indiqué qu’il "n’y croyait pas, connaissant Edouard (Stern), ayant analysé le personnage". "La parole donnée d’Edouard ?!", s’est-il même écrié: "oui, au moment où il la donnait... mais il la reprenait vite sa parole", a-t-il conclu. Une jeune femme blonde séduisante a assuré à la barre avoir eu des relations sexuelles avec le banquier et sa maîtresse, à la demande expresse de Cécile Brossard, dont elle est l’amie. Après s’être dérobée lors d’une première rencontre, elle a indiqué avoir accepté "pour faire plaisir à Cécile, manifestement sous pression d’Edouard qui voulait réaliser ce fantasme". Peu farouche, la jeune femme a reconnu ne pas avoir été choquée par la mise en scène de la rencontre à trois, dans un hôtel: les deux femmes étaient habillées en écolières et les ébats ont été pimentés par des accessoires sado-masochistes. Elle a manifestement été plus perturbée par la goujaterie d’Edouard Stern, qui a à peine desserré les dents et qui, entre deux épisodes, lisait un magazine qui comportait le "classement des 100 personnes les plus riches". "Il était un peu déçu de ne pas être dedans", a-t-elle noté, déclenchant un fou rire dans la salle d’audience. Avant de quitter la salle, elle adressera un clin d’oeil amical à l’accusée.
Edouard Stern jouait "au chat et à la souris" avec Cécile
Au troisième jour du procès de la meurtrière présumée d’Edouard Stern, la parole était le 12 juin aux témoins de la défense. Des proches de Cécile Brossard ont évoqué la relation passionnelle des deux amants. Ils ont dressé un portrait moins élogieux du banquier français, qualifié de manipulateur et brutal, jouant au «chat et à la souris» avec sa jeune maîtresse. Gaie, dynamique, équilibrée, pleine de vie avant de rencontrer Edouard Stern, Cécile Brossard est devenue perturbée, angoissée, puis dépressive au fil de sa relation avec son amant, ont déclaré plusieurs proches de l’accusée. Ils ont expliqué que le banquier harcelait sa maîtresse par téléphone, la surveillait à la jumelle à son domicile de Clarens, venait frapper à la porte de son appartement en pleine nuit, lui faisait des promesses puis changeait sans cesse d’avis. «Cécile était dévastée par la souffrance», a expliqué un galeriste parisien, ami du couple. «Edouard me harassait de coups de téléphone pour savoir où elle se trouvait. Même pour les amis cela devenait difficile. Il y avait quelque chose qui n’était pas normal». Pas une seconde, le témoin n’a cependant cru qu’Edouard Stern allait un jour épouser Cécile Brossard. C’était le «jeu du chat et de la souris», a rapporté un autre ami. Il a raconté qu’Edouard Stern se montrait souvent méprisant, humiliant envers sa maîtresse. Un jour, il l’a forcée à avoir un rapport sexuel sous ses yeux et il l’a vue pleurer. Selon ce témoin, Cécile Brossard n’était en outre pas du tout intéressée par l’argent. Le million de dollars promis par le banquier n’avait pour elle qu’une valeur symbolique. Le procès se poursuivait dans l’après-midi, avec l’audition de nouveaux témoins. (AP)


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