Le Colonel Mouammar El Ghadhafi Guide la Jamahiriya Arabe Libyenne et président en exercice de l’Union africaine (UA) est arrivé en début d’après-midi du lundi à Nouakchott, pour une visite de quelques jours au cours de laquelle il dirigera la prière collective du « Id El Maouloud » prévue le mardi 10 mars au stade olympique.
Accompagné d’une impressionnante délégation libyenne et d’une gigantesque logistique, le Guide libyen a été accueilli a l’aéroport de Nouakchott par le général Mohamed Ould Abdel Aziz président du Haut conseil d’Etat (HCE), les membres du HCE, ceux du gouvernement, le premier vice-président de l’Assemblée nationale et des grandes personnalités nationales. Le Guide libyen a passé en revue des détachements de l’Armée nationale avant de regagner le salon d’honneur de l’aéroport de Nouakchott d’où il est sorti en compagnie du général Mohamed Ould Abdelaziz pour regagner le palais présidentiel à bord d’une voiture décapotable. Tout au long du parcours séparant l’aéroport et le palais présidentiel des foules, nombreuses arborant les portraits du Guide libyen et ceux du général Ould Abdel Aziz étaient massées aux abords du trajet. Le Guide libyen est en Mauritanie dans le cadre d’une médiation entre les protagonistes de l’impasse politique consécutive au «Mouvement de Rectification» du 6 août 2008. Il avait reçu la semaine dernière à Tripoli les principaux protagonistes de la crise mauritanienne : le général Ould Abdel Aziz, le président renversé Sidi Ould Cheikh Abdellahi, Messaoud Ould Boulkheir président de l’Assemblée nationale et le président du RFD Ahmed Ould Daddah. Le Groupe de contact international sur la crise en Mauritanie avait invité le 20 février les protagonistes de la crise mauritanienne à un "dialogue politique" sous les auspices du dirigeant libyen Mouammar El Ghadhafi récemment élu pour un an, président de l’Union Africaine. Le Front National de la Défense de la Démocratie (FNDD), coalition de partis opposés au coup d’Etat du 6 août, a accepté le dialogue. Ahmed Ould Daddah président du Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD) ex-opposition au président renversé le 6 août, qui a soutenu le coup d’Etat mais qui s’oppose depuis fin janvier 2009 à la candidature des militaires à la présidentielle envisagée en juin 2009, ainsi qu’à la supervision de celle-ci par le gouvernement désigné par le HCE, est également favorable au dialogue. .Les protagonistes de la crise mauritanienne ont chacun avancé des propositions de sortie de crise. Le Président renversé Sidi Ould Cheikh Abdallahi soutenu par le FNDD, a notamment envisagé la possibilité de la tenue d’élections présidentielle et législative anticipées sous certaines conditions, dont le retour des militaires dans leurs casernes. Le RFD a exclu tout retour à la situation d’avant le 6 août 2008 et demandé l’organisation d’une élection présidentielle anticipée, avec comme condition l’inéligibilité des militaires en fonction à la date du 6 août 2008. En quelque sorte un «pousse-toi, que je m’y mette» à la place du président constitutionnel renversé et du président du HCE qui lui a succédé. Le HCE, a proposé le 12 février un plan de retour à l’ordre constitutionnel qui s’articule sur la tenue d’une élection présidentielle pour le 6 juin 2009 et d’un référendum constitutionnel pour le 20 juin 2009, à la veille desquels, l’intérim de la présidence de la République sera assuré par le Président du Sénat. Le HCE a aussi proposé que son gouvernement actuel reste en place pour devenir un "gouvernement intérimaire" en plus de la réorganisation des attributions du HCE et la mise en place d’une commission électorale nationale indépendante. La communauté internationale a souligné dans sa réunion du 20 février 2009 l’importance de la participation de l’ensemble des acteurs mauritaniens à la recherche d’une solution consensuelle de sortie de crise et rappelé que l’élection présidentielle doit être libre, juste et transparente, et organisée par des institutions crédibles, sous l’égide d’un gouvernement neutre. Cette élection -avait insisté la communauté internationale -, doit aussi faire partie d’une solution globale, pacifique et démocratique à la crise, qui soit acceptable par le peuple mauritanien et qui jouisse de l’appui de la communauté internationale. En plus de ces initiatives inconciliables en apparence mais qui se recoupent toutes dans l’organisation d’une nouvelle élection présidentielle, il est question depuis quelques jours d’une initiative du Guide libyen qui s’articulerait sur sept points révélés par Taqadoumy.com. Les points en question se résument à la démission du Général Mohamed Ould Abdel Aziz, la dissolution du HCE, la démission de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi afin que le Président du Sénat Bâ M’Baré assure l’intérim à la tête de l’Etat . Puis il sera question de la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, la création d’une Commission électorale nationale indépendante (CENI) et l’organisation d’une élection présidentielle ouverte à tous. De grandes divergences pourraient cependant surgir quand au statut des autres membres du HCE après la démission de leur président ainsi que sur la formation du gouvernement d’union nationale et de ses compétences durant la nouvelle transition. Une autre interrogation subsiste également : quelle garantie donnera-t-on aux Mauritaniens que leur président qui sera élu démocratiquement ne sera pas, lui aussi, déposé par un autre coup d’Etat ?
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