Une scène que je croyais disparue des avenues de Nouakchott: un policier assis sur le siège passager d’un taxi, ou d’un particulier, s’affairant à arracher 200 à 500 ouguiyas au chauffeur éploré. Si la plupart des taxis auxquels vous vous adresserez reconnaissent indéniablement que ce phénomène de racket policier a diminué de manière radicale,
ces scènes éparses dans les rues de la capitale nous rappellent surtout qu’on ne peut demander à un salarié de quelque secteur qu’il soit, de se limiter à un salaire insuffisant pour vivre ou nourrir sa famille. Dès lors, comment voulez-vous qu’un policier, par exemple, à son niveau, ne développe ce "tcheub-tcheub" pour compenser les 2 à 3 semaines auxquelles son salaire ne peut pourvoir? Ou qu’une secrétaire d’un important directeur ne mette un dossier au-dessus de la pile à consulter par le DG, moyennant quelques billets? Chaque métier a développé un système D pour palier à l’insuffisance salariale en Mauritanie…Quand les policiers auront un salaire décent, quel besoin auront-ils de quémander parfois auprès des voitures de particuliers en règle, tard la nuit? Ils y gagneront en dignité, et le système judiciaire en transparence.
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