Alors que les raids israéliens sur Gaza et les tirs de roquettes palestiniens se poursuivent, le CICR reste extrêmement préoccupé par la situation des civils touchés par les hostilités. Selon le personnel du CICR à Gaza, la population civile est terrorisée par la poursuite des raids. Les victimes civiles, dont des enfants, continuent d’affluer dans les hôpitaux locaux.
Telle est la description donnée par un collaborateur du CICR chez lui à Gaza : « Nous n’avons nulle part où nous cacher. Nous réunissons les enfants dans la salle de séjour et y dormons sur des matelas. Nous devons laisser les fenêtres ouvertes pour que les vitres ne se brisent pas lorsque des bombes tombent à proximité. Il fait très froid et les enfants pleurent en entendant les explosions ». Aujourd’hui, un nombre légèrement plus grand de personnes se hasardent dans les rues de Gaza par rapport à hier car les bombardements semblent moins nombreux. De longues queues se forment devant les boulangeries et il est de plus en plus difficile de trouver certains produits alimentaires. Le prix du carburant – utilisé principalement pour faire marcher des générateurs privés – a considérablement augmenté, passant de 1,8 shekel avant l’opération militaire en cours à 5,8 shekels le litre.
HĂ´pitaux
Les hĂ´pitaux de Gaza ont indiquĂ© au CICR qu’ils ont admis 1 266 blessĂ©s le 29 dĂ©cembre Ă la mi-journĂ©e. Hier, 29 dĂ©cembre, les spĂ©cialistes en mĂ©decine, eau et assainissement du CICR ont visitĂ© l’hĂ´pital Shifa Ă Gaza. L’hĂ´pital traite actuellement la plupart des personnes blessĂ©es dans la bande de Gaza. Son unitĂ© de soins intensifs dispose de 43 lits. Dès que l’état des patients s’est stabilisĂ© ou qu’ils ont Ă©tĂ© opĂ©rĂ©s, ils sont transfĂ©rĂ©s vers d’autres hĂ´pitaux. MĂŞme si la situation Ă l’hĂ´pital Shifa semble ĂŞtre moins tendue, avec, semble-t-il, moins de morts et de blessĂ©s, l’hĂ´pital reste surpeuplĂ© et très occupĂ©. La plupart des fenĂŞtres du bloc chirurgical et de la salle d’urgence ont Ă©tĂ© soufflĂ©es par les explosions de bombes dans une mosquĂ©e proche. Des rĂ©servoirs d’eau sur le toit ont Ă©galement Ă©tĂ© endommagĂ©s et le CICR prĂ©voit de les rĂ©parer. Les hĂ´pitaux semblent disposer de mĂ©dicaments et matĂ©riels mĂ©dicaux suffisants pour couvrir leurs besoins actuels, mais il leur faudra plus de mĂ©dicaments et de sang dans les prochains jours. Quelques hĂ´pitaux sont davantage tributaires des gĂ©nĂ©rateurs pour leur alimentation Ă©lectrique, l’alimentation rĂ©gulière ne fonctionnant que quelques heures par jour. L’entretien et la rĂ©paration des gĂ©nĂ©rateurs risquent de poser problème. Hier, 29 dĂ©cembre, six patients ont franchi la frontière de Rafah pour ĂŞtre soignĂ©s en Égypte.
ActivitĂ©s du CICR • Aujourd’hui, le CICR a acheminĂ© Ă Gaza six camions contenant des mĂ©dicaments et des articles jetables fournis par le Croissant-Rouge palestinien, des pièces de rechange pour les ambulances et le matĂ©riel mĂ©dical (tensiomètres, appareils de mesure de la frĂ©quence cardiaque, ventilateurs), des bâches en plastique, 322 colis de nourriture et 350 colis d’articles d’hygiène. • Un avion affrĂ©tĂ© par le CICR transportant des secours en quantitĂ© suffisante pour couvrir les besoins de 500 blessĂ©s de guerre devrait quitter Genève pour Tel Aviv en fin d’après midi. Ces secours seront acheminĂ©s dès que possible Ă Gaza. • Une Ă©quipe chirurgicale de Genève devrait arriver Ă Gaza dans les prochains jours pour soutenir le traitement dans les hĂ´pitaux locaux de personnes blessĂ©es lors des combats. CommuniquĂ© de presse 08/248 du CICR Le CICR appelle Ă la retenue alors que les hĂ´pitaux sont submergĂ©s par l’ampleur des urgences. Le ComitĂ© international de la Croix-Rouge est extrĂŞmement prĂ©occupĂ© par le nombre toujours plus grand de victimes Ă l’intĂ©rieur de la bande de Gaza, Ă la suite d’une sĂ©rie de raids aĂ©riens des Forces de dĂ©fense israĂ©liennes. Ces raids ont tuĂ© 275 personnes et blessĂ© plus de 950 autres, selon les responsables de santĂ© palestiniens. En IsraĂ«l, des civils ont Ă©tĂ© pris sous les tirs de roquettes lancĂ©es depuis Gaza, tuant au moins un IsraĂ©lien et blessant plusieurs autres. « À Gaza, les personnes ont très peur de sortir dans les rues qui sont pratiquement dĂ©sertes. Les hĂ´pitaux sont submergĂ©s et n’arrivent Ă faire face ni au nombre de blessĂ©s qui ne cesse d’augmenter ni aux diffĂ©rents types de blessures », dit Marianne Robyn Whittingon, dĂ©lĂ©guĂ©e santĂ© du CICR Ă Gaza. L’afflux de blessĂ©s de guerre a provoquĂ© des tensions considĂ©rables dans les hĂ´pitaux dĂ©jĂ surchargĂ©s de Gaza qui ont cruellement besoin de matĂ©riel mĂ©dical. Les stocks de secours mĂ©dicaux et de mĂ©dicaments Ă©taient dĂ©jĂ Ă©puisĂ©s en raison de la difficultĂ© d’acheminement d’articles mĂ©dicaux dans la bande de Gaza ces derniers mois. « L’acheminement immĂ©diat d’un plus grand nombre de secours mĂ©dicaux aux hĂ´pitaux figure au premier rang de nos prioritĂ©s », dit Pierre Wettach, chef de la dĂ©lĂ©gation du CICR en IsraĂ«l et dans les territoires occupĂ©s. « Il est donc essentiel que cette assistance humanitaire d’urgence ait accès Ă Gaza ». Le Croissant-Rouge palestinien a fourni du personnel supplĂ©mentaire aux hĂ´pitaux tandis que des collaborateurs locaux et des volontaires ont aidĂ© Ă Ă©vacuer les morts et les blessĂ©s des bâtiments endommagĂ©s ou dĂ©truits. Pour l’heure, le CICR a rĂ©ussi Ă acheminer des secours mĂ©dicaux Ă deux hĂ´pitaux de Gaza pour faire face aux besoins urgents de plusieurs centaines de blessĂ©s de guerre. Un convoi du CICR, contenant plus de secours mĂ©dicaux, de liquides intraveineux et de pièces de rechange pour les gĂ©nĂ©rateurs des hĂ´pitaux, devrait ĂŞtre acheminĂ© dimanche. Il faut espĂ©rer que cinq ambulances du Croissant-Rouge palestinien seront envoyĂ©es de JĂ©rusalem Ă Gaza lundi. Le CICR rappelle aux parties impliquĂ©es dans les combats qu’en vertu du droit international humanitaire une distinction claire doit ĂŞtre Ă©tablie entre la population civile et les biens de caractère civil, d’une part, et les objectifs militaires, d’autre part. En particulier, le CICR souligne l’obligation qui incombe aux parties de prendre toutes les prĂ©cautions possibles pour Ă©pargner la population civile contre les effets des hostilitĂ©s. Les installations mĂ©dicales et le personnel mĂ©dical doivent Ă©galement ĂŞtre protĂ©gĂ©s. « Le CICR lance un appel Ă toutes les parties prenantes aux hostilitĂ©s pour qu’elles fassent preuve de retenue, et leur rappelle d’urgence l’obligation qu’elles ont de se conformer au droit international humanitaire en toutes circonstances », a dĂ©clarĂ© Wettach.
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