EGD   
27/12/2008

Ça y est, c’est chose faite. Les Ă©tats gĂ©nĂ©raux de la dĂ©mocratie dont on a tant parlĂ© ont Ă©tĂ© ouvert ce samedi 27 dĂ©cembre 2008 au Palais des Congrès de Nouakchott sous la prĂ©sidence du chef de la junte le GĂ©nĂ©ral Mohamed Ould Abdel Aziz. Il y a eu la participation des parlementaires, des maires, des partis politiques, des organisations de la sociĂ©tĂ© civile, les centrales syndicales, le patronat …  favorables Ă  la junte au pouvoir.



Le hic, c’est le boycott actif du Front national pour la défense de la démocratie (Fndd) et de ses soutiens qui considèrent que prendre part à ces journées signifierait « cautionner le coup d’Etat du 06 août ».
Des parlementaires et élus locaux venus de tous les horizons de Mauritanie ont pris part à cette importante concertation où il sera question de débattre pour trouver des solutions idoines à une sortie de crise. Pour le Général Aziz, ces journées sont d’une importante notoire pour créer des conditions favorables de sortie de crise au mieux des intérêts de la Mauritanie. La commission chargée de la supervision des états généraux emboîtera le pas au Général. Sous la conduite de M. Mohamed Abdallahi Ould Cheikh, ancien ministre, président de cette commission, elle fut installée avant que son président n’improvise un discours à travers lequel il a souligné l’importante de ces journées. Ensuite, les participants seront invités à s’inscrire dans les différents ateliers retenus pour la circonstance.
Trois thèmes ont été retenus pour ces états généraux, notamment la problématique institutionnelle, les modalités de la transition et l’organisation des élections. Cinq ateliers se pencheront sur ces thèmes avec des sous thèmes qui permettront aux participants d’échanger des idées pour aboutir à une solution de sortie de crise.
Le premier atelier qui concerne l’Organisation des pouvoirs publics, «se penchera sur les aspects constitutionnels du pays, en l’occurrence la consistance des attributions des différents pouvoirs, les relations entre eux et propose les solutions adaptées aux réalités du pays pour le doter des institutions complémentaires, efficaces et opérationnelles notamment en examinant les questions liées à la natures du régime politique et à la séparation des pouvoirs par exemple », note le document. Dans le second atelier qui étudiera les Institutions politiques, il sera question de dégager «les voies et moyens, de préciser le rôle et le statut des institutions politiques tels que les partis et les relations avec les autres organisations (droits de l’homme, statut politique de la femme, libertés publiques individuelles et collectives…) ». Mais aussi, se penchera sur des questions relatives à la « la place de l’institution militaire, le rôle des partis politiques, le nomadisme politique et la place de la société civile », poursuit le document. S’agissant du troisième atelier qui concerne l’organisation des élections, «cet atelier aura à revisiter les textes régissant les élections présidentielles afin de proposer les réformes nécessaires à apporter et de proposer tout ce qui peut en assurer la transparence et la régularité ». Toutefois, il examinera le mode de scrutin et le contentieux électoral.
Quant Ă  la question relative Ă  la supervision et l’observation des Ă©lections, les participants Ă  ce quatrième atelier, vont « revoir le cadre  juridique de la supervision et de l’observation des Ă©lections, Ă  la lumière des expĂ©riences passĂ©es et de  proposer les rĂ©formes susceptibles d’amĂ©liorer ». Enfin le cinquième atelier qui examinera le calendrier Ă©lectoral, aura Ă  proposer « un calendrier Ă©lectoral pour les futures consultations Ă©lectorales et dĂ©terminera la nature de celles-ci », conclut le document.
L’évènement a été marqué par l’absence notoire du Fndd et d’une partie de la société civile. Un boycott qui n’a laissé personne indifférent eut égard à l’atmosphère qui a prévalu au sein du palais des Congrès ce samedi 27 décembre. C’est d’ailleurs pourquoi, certaines personnalités, notamment civiles de la place ont déploré l’absence de cette frange politique de la Mauritanie car, selon certains observateurs, le débat contradictoire dont on attendait de ces journées, fera défaut. Et à l’image des parlementaires favorables au putsch, le débat risque d’aller dans un sens unique. Tout compte fait, les acteurs politiques et les membres de la société civile présents à cette occasion, ont souhaité une issue heureuse de ces journées qui permettra une sortie de crise dont le peuple mauritanien en a tant besoin. Y parviendra-t-on ? Wait and see.
Compte rendu Ibou Badiane
 
Observé dans les coulisses
Dans les coulisses, notre curieux regard a été tourné vers la presse et un peu partout. Celle-là qui n’a pas accédé à la salle encore moins pu avoir une déclaration du Chef de la junte. Parce qu’un impressionnant dispositif de sécurité l’a accompagné tout au long de sa présence au Palais des Congrès. Une femme a eu le culot de laisser entendre à l’oreille du Général que la presse n’est pas satisfaite. Curieux, certains ministres que nous avons approchés à l’image du ministre de l’intérieur, n’ont pas daigné piper un mot préférant nous renvoyer à une soi-disant, commission de communication. La seule satisfaction, c’est la mise à disposition d’une salle de presse équipée d’ordinateurs portables flambants neufs avec une connexion internet. Sinon …
Etonnant. A la sortie du Palais des Congrès, juste au niveau du passage à niveau du service de sécurité, nous avons trouvé des couteaux et autres objets tranchants saisis par la sécurité. Il paraît qu’il y’aurait eu de petites armes à feu (pistolets !), nous a déclaré une source sous le couvert de l’anonymat. Plus rocambolesque, c’est ce parlementaire qui entrait devant nous et dont les responsables de sécurité ont fait sortir un couteau de sa poche de boubou.
I.B


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