Au suivant?   
21/12/2008

Ils l’ont libéré, le premier président démocratiquement élu de notre tumultueuse histoire de révolutions du palais. Mais est-il pour autant libre? Libre par exemple, de regagner son bureau, d’exercer ses prérogatives, de voyager, de manifester sur place publique ?
 Hors de question, naturellement. Il est libre cependant de participer en tant qu’ancien prĂ©sident, aux «Etats GĂ©nĂ©raux de la DĂ©mocratie» qui vont dĂ©cider d’une nouvelle prĂ©sidentielle. Au suivant donc!  Et la vie reprend. MalgrĂ© ses 52% de suffrages recueillis en 2007, Ould Cheikh Abdellahi se retrouve par la force des armes, disqualifiĂ© avant l’échĂ©ance rĂ©glementaire de 2012. «A quoi bon voter Ă  l’avenir ?», entend-on, de plus en plus.



Il ne laisse pas indiffĂ©rent  cet «illustre inconnu» que les militaires les plus influents de l’ex-CMJD avaient soutenu lors de  la prĂ©sidentielle de mars 2007.  Pas par son bilan peut ĂŞtre,  mais surtout  par la formidable vague de refus des coups d’Etat et la mobilisation qui s’est crĂ©Ă©e contre la prise du pouvoir par la force, laquelle, devait enchanter les futurs candidats au pouvoir au lieu de les mĂ©contenter. Sidi, est le premier prĂ©sident mauritanien dont on parle toujours, quatre mois après sa destitution par un coup d’Etat.

Curieux, que cela ne fĂ»sse pas le cas avec les anciens prĂ©sidents mauritaniens dĂ©posĂ©s par putschs. Personne n’a parlĂ© après le 10 juillet 1978 de Feu Moctar Ould Daddah,  «le père de la nation». De Ould Haidalla surnommĂ© par les artistes de l’époque, «cheikh errajala» après le 12/12. Et Ould Taya qui a gouvernĂ© sans partage 21 ans durant ? Il  a Ă©tĂ© -lui aussi- oubliĂ© l’après-midi du 3 aoĂ»t 2005.
Mais voila,  qu’un «illustre inconnu», un «homme de paille» de surcroĂ®t, qui a fait juste 15 mois de pouvoir, continue toujours Ă  faire parler de lui. Voila que des dizaines de milliers de mauritaniens descendaient le 18 aoĂ»t 2008, dans les rues pour rĂ©clamer son retour. Voila que le rĂ©gime militaire qui l’a dĂ©posĂ© se retrouve  contraint d’interdire les manifestations pour pouvoir contenir le flot. J’ai entendu quelque part, (je ne me rappelle plus oĂą), que le prĂ©sident Sidi n’a pas de base et qu’il n’est soutenu que par «cinq personnes mĂ©contentes d’avoir perdues leurs postes». Cela m’a rappelĂ© l’histoire des quatre officiers mĂ©contents -eux aussi- d’avoir perdu leurs postes, la matinĂ©e d’un 6 aoĂ»t. Les mĂ©contents qui perdent leurs postes font l’histoire chez nous.
IOM


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