Le gouvernement français a mis en garde vendredi 19 décembre les organisateurs d’un Rallye-Raid, l’Africa Race, contre les "menaces qui pèsent sur certaines étapes" de cette épreuve qui se déroulera du 30 décembre au 11 janvier au Maroc, en Mauritanie et au Sénégal. Ce rallye aurait dû se dérouler quelques jours après le meurtre en Mauritanie de quatre touristes français le 24 décembre 2007.
Il est organisée notamment par l’ancien coureur Hubert Auriol et doit commencer par plusieurs étapes au Maroc à partir du 30 décembre 2008. Quatre étapes sont prévues en Mauritanie entre le 6 et le 10 janvier 2009, avant une fin de course au Sénégal. Les organisateurs de cette course de voitures, ont été reçus au Quai d’Orsay les 16 octobre et 19 décembre 2008. Le ministère leur a renouvelé "les sérieuses mises en garde qui leur avaient déjà été exprimées à propos des risques auxquels le parcours envisagé exposait les concurrents", a déclaré le porte-parole. "Si le tracé de l’Africa Race n’est pas modifié pour tenir compte des menaces qui pèsent sur certaines étapes actuellement prévues, le ministère des Affaires Etrangères ne pourra que réaffirmer sa profonde inquiétude et appeler une nouvelle fois les organisateurs à leurs responsabilités", a déclaré le porte-parole du ministère, Eric Chevallier. Quelles sont les menaces qui pèsent sur certaines étapes ? M. Chevallier n’a pas voulu donner de précisons, à ce sujet. Des attaques terroristes se sont produites en Mauritanie depuis l’annulation du Rallye la fin de 2007. En plus de l’embuscade d’El Ghallawiya tendue le 27 décembre 2007 en Adrar à des soldats mauritaniens, une attaque particulièrement meurtrière (12 morts) a eu lieu le 14 septembre 2008 (après le coup d’Etat) à Tourine (Tiris Zemmour) contre une unité militaire mauritanienne, qui s’était héroïquement battue -révèlent de récents témoignages- avant d’être submergée par ses sanguinaires assaillants. Une autre menace a été signalée il y a seulement quelques jours, dans le voisinage de Bassiknou (Hodh Charghi). Des sources médiatiques ont rapporté que des «hommes armés montés à bord de 7 véhicules» y auraient délestés des villageois d’une part de leur bétail .Les autorités militaires mauritaniennes ont créé au sein de l’Armée, plusieurs Groupes de Lutte Anti-Terroriste (GLAT) qui ont été dépêchés pour sécuriser les frontières et traquer les terroristes. Le vaste désert mauritanien dont raffole les coureurs du rallye et les touristes est devenu plus surveillé, mais rien ne peut empêcher qu’il soit théâtre d’incursions menées (à partir du sud de l’Algérie ou du nord du Mali) par les «Katibas» (bataillons) de la Branche d’Al Qaida au Maghreb Islamique (BAQMI, ex-GSPC). Trois «katibas» de la BAQMI : «El Moulethemines», «Taregh Ibn Ziyad», et «El Ghae gha e» ayant chacune son chef, mais placées toutes les trois, sous l’autorité de Yahya Abou Amar (photo), ex-chef militaire de la BAQMI et «Emir du Sahara» depuis 2007, opèrent dans le grand Sahara qui va du nord Est de la Mauritanie jusqu’aux confins nord ; du Tchad. Les pays de la sous région n’arrivent pas à neutraliser les «katibates» du Sahara dont les premiers noyaux remontent à 2003 et qui viennent de se renflouer en octobre 2008 avec l’argent obtenu en contrepartie de la libération des deux otages autrichiens, enlevés au sud de la Tunisie et libérés au nord du Mali, à 1000 kilomètres de Gao. Le Mali est très occupé par ses touaregs et ne veut pas avoir un deuxième problème sécuritaire sur le dos. L’Algérie qui dispose d’une des plus grandes armées d’Afrique et de redoutables escadrilles de chasse , n’est pas non plus parvenue à éliminer la menace que les «Katibas» font peser sur les pays de la sous- région et bien évidement, sur l’Algérie.
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