Deux opérations présentées comme étant des «coups de filet anti-drogue» ont été lancées ces dernières quarante huit heures, par la police. La premiere opération aurait permis l’arrestation la soirée du 25 novembre d’un certain «Oumar le chinois». La seconde opération a été lancée dans la soirée du 26 novembre et se serait soldée par l’arrestation de mauritaniens, de sahraouis et d’espagnols.
Aucune source officielle ne s’est exprimée pour le moment, sur ces deux opérations, qui semblent s’inscrire dans le cadre de la volonté de la junte au pouvoir, de rouvrir le dossier de la drogue. Un dossier, dont nous rappelons, ici, les principaux faits marquants. 2 mai 2007 : 620 kilogrammes de cocaïne en provenance du Venezuela étaient été saisis par la police de Nouadhibou. La drogue avait été acheminée à bord d’un petit avion qui s’est posé sur la tarmac de l’aéroport de Nouadhibou malgré la fermeture de l’aérogare au trafic en raison des travaux d’extension et de réfection. La drogue était dissimulée dans 21 caisses. L’avion a redecolé et a atterri dans le désert mauritanien, où il a été retrouvé. Son équipage s’était évaporé. 17 juillet 2007 : La justice a inculpé au total 13 prévenus accusés d’opérer en réseau. Parmi eux, figure un officier de police qui fut écroué. Ce n’est pas la premiere fois que des officiers de police se sont retrouvés derrière les grilles, pour des questions du genre. En 1996, plusieurs officiers ont fait la prison suite à des accusations liées à la drogue. Les 13 prevenus inculpés en juillet 2007, avaient été arrêtés après la saisie à Nouadhibou de plus de 600 kg de cocaïne. Selon la justice les prévenus avaient mis en place à Nouakchott une unité d’emballage de la cocaïne. Le matériel d’emballage de la drogue a été confisqué et présenté au parquet. Douze parmi eux, sont de nationalité mauritanienne. Le dernier, un libanais, affirmait avoir également la nationalité française. Le juge d’instruction en charge du dossier a lancé des mandats d’arrêt internationaux à l’encontre de huit autres mauritaniens en fuite à l’étranger. 23 juillet 2007 : Les services de police de la ville de Laâyoune (Sahara occidental) ont interpellé, à l’entrée de cette ville, quatre passagers d’un véhicule léger en possession de 4.380 grammes de cocaïne dissimulés sous le siège des passagers. Interpellés au niveau d’un barrage de police, les trafiquants ont déclaré qu’ils avaient l’intention d’écouler la drogue dans la ville de Laâyoune, précisant qu’ils se sont approvisionnés auprès d’un ressortissant mauritanien…jamais identifié.
12 août 2007 : 830 kgs de cocaïne étaient saisis à Nouakchott, dans le quartier d’El Mina. La drogue était cachée sous des sacs de riz dans un minibus, c’est la plus grande saisie de stupéfiants jamais effectuée en Mauritanie. "Dans nos recherches nous avons remarqué un minibus en stationnement qui ne ressemblait pas aux autres véhicules de ce type (même s’il) portait une immatriculation du pays, confiait à l’époque le commissaire de police Ely Ould Sneiba, ex-directeur de l’office central de lutte contre les stupéfiants. Le juge d’instruction avait alors ordonné à la police de fouiller le minibus dans lequel la police a trouvé 21 sacs de 50kg remplis de cocaïne dissimulés sous des sacs de riz." La drogue était emballée dans 761 paquets pesant chacun, 1,13 kgs d’une valeur de plus de 37 millions d’euros. Un espagnol et un mexicain ont été arrêtés à Nouakchott dans le cadre de l’enquête sur cette affaire. L’espagnol et le mexicain ont été arrêtés mardi soir 14 août à Nouakchott . Ils étaient déjà sous surveillance judiciaire. Ils avaient été entendus puis inculpés le 17 juillet 2007 de "participation au trafic de drogue, dissimulation de revenus financiers, et non-dénonciation de trafiquants". 20 septembre 2007 : l’Ordre National des Avocats (ONA) a dénoncé l’inculpation le 18 septembre 2007 par le Parquet de Nouakchott, de deux avocats pour blanchiment. L’ONA a estimé que leur inculpation constitue, une première soulignant qu’il s’agit d’une volonté délibérée d’attenter au «prestige» de l’ONA et précisant qu’il n’est en aucune manière concevable de poursuivre un avocat pour avoir perçu ses honoraires. L’ONA a ajouté que tous les barreaux du monde sont unanimes à s’opposer aux tentatives des tribunaux de lever le secret professionnel entre l’avocat et son client ; se demandant à l’occasion, pourquoi d’autres parties prenantes dans le dossier du trafic de drogue en Mauritanie n’ont pas été inquiétées et se refusant, hélas, à donner des détails supplémentaires. La réaction de l’ONA intervenait suite aux déclarations de M. Ahmed Ould Abdellahi substitut du Procureur de la République à Nouakchott qui a informé la presse jeudi 20 septembre que deux des avocats de la défense de l’un des accusés ont été inculpés de participation au blanchiment d’argent, réalisation et orientation d’opérations pour l’utilisation et la liquidation de fonds générés par un crime. Des chefs d’accusation prévus et punis par les articles 2, 6 et 44 de la loi sur le blanchiment d’argent et le financement du Terrorisme ainsi que les articles 53 et 64 du code pénal. Les deux avocats qui n’ont pas été écroués après leur audition par le juge d’instruction, avaient retiré dans un bureau de change de Nouakchott, 70 millions d’ouguiyas (200.000 euros), qui constituaient l’avoir chez ce bureau de change de leur client écroué. Pour justifier la perception d’honoraires jugés exorbitants par la justice, les avocats avaient expliqué avoir un contrat avec leur client dans plusieurs affaires pour un montant global de plus 2 millions d’euros La chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Nouakchott a annulé le 3 octobre 2007, l’inculpation de deux avocats pour complicité de blanchiment d’argent de la drogue. L’inculpation des deux avocats a été a annulée selon une source judiciaire parce que le Parquet n’a pas le pouvoir d’inculper dans une affaire déjà aux mains d’un juge d’instruction. 20 octobre 2007 : Neuf personnes ont été arrêtées pour leur implication dans une opération de trafic de drogue ayant porté sur 5,3 tonnes de Hachich, (bien lire 5,3 tonnes !), une drogue fabriquée à partir de la résine de cannabis. Les neuf personnes, (cinq marocains et quatre mauritaniens) ont été arrêtés, à l’issue de la fouille de deux camions chargés de légumes en provenance du Maroc. La drogue saisie, dont la valeur est estimée à 8 millions de dollars, était soigneusement dissimulée dans 206 cartons déposés sous un chargement des légumes. 21 juillet 2008 : La justice a ordonné, l’arrestation et l’incarcération de deux journalistes qu’elle accuse d’ «injures à l’encontre de juges »". Les deux journalistes libérés par la suite ont été arrêtés, suite à la publication d’articles évoquant «la corruption» des magistrats de la chambre d’accusation, à l’origine d’un non lieu prononcé en faveur de prévenus accusés de trafic de drogue. Leurs articles parlaient du « partage d’un pactole de 25 millions d’UM qui aurait été fourni par l’avocat des prévenus à trois juges de la chambre d’accusation». IOM
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