Campagne de planification familiale : 1834 consultations, lA JAHE fait carton plein Ă  Dar El Beida   
05/10/2020

La campagne de planification familiale se poursuit dans les trois rĂ©gions de Nouakchott et en Assaba. L’association  Jeunesse Ă  l’Heure d’El Mina (JAHE) a lancĂ© les opĂ©rations depuis le 28 septembre 2020 au Poste de SantĂ© de Dar Beida. Il y a eu une ruĂ©e des ...



... populations de cette localité qui a pris d’assaut cette structure sanitaire tellement le besoin était là et réelle. Un total de 1834 femmes ont été consultées dans l’ensemble durant trois jours d’opération. C’est le résultat d’une grande sensibilisation de JAHE dans cette zone.

L’association Jeunesse Ă  l’Heure d’El Mina a encore montrĂ© son savoir faire dans le cadre de la mobilisation des populations d’El Mina. Les chiffres parlent d’eux-mĂŞmes. Le plein a Ă©tĂ© fait et la demande est encore lĂ , forte et pressante. Dans l’ensemble, il y a eu 1834 consultations dont 874 pour le planning familial (350 nouvelles utilisatrices et 524 anciennes), 58 en gynĂ©cologie et 902 consultations gĂ©nĂ©rales.  Des chiffres qui dĂ©passent largement l’objectif visĂ© de 400 consultations par centre de santĂ©. Le chef de poste de santĂ©, Mr Diop, n’a pas manquĂ© d’apprĂ©ciĂ© l’organisation de cette campagne de planification.
 Â«C’est une campagne qui vient Ă  son heure », martèle Dr Diop Adama chef du Poste de santĂ©. En service dans ce poste depuis 20 ans, il a retracĂ© l’histoire d’une structure qui a peinĂ© Ă  naĂ®tre dans une localitĂ© en majoritĂ© de populations qui vivent dans la prĂ©caritĂ© totale mais qui sont dans le besoin d’espacer les naissances. « Au dĂ©but, j’ai eu des problèmes pour prendre en charge ces questions de planification. Mais par la suite, le FNUAP m’a aidĂ© en me dotant d’un lot important de mĂ©dicaments et de matĂ©riel pour la planification familiale », dit-il non sans souligner le problème des pesanteurs sociales. «J’ai eu des menaces des hommes qui ne croyaient pas Ă  ce système d’espacement des naissances. Mais au fur et Ă  mesure que la sensibilisation se dĂ©roulait, ils ont compris les avantages et ce sont eux-mĂŞmes qui venaient avec leurs Ă©pouses solliciter le planning familial » soutient-il. C’est pour cette raison que le poste de santĂ© ne dĂ©semplit pas et avec cette campagne de planification familiale, la structure refuse du monde.  A en croire Dr Diop, «cette campagne renforcera le travail que je faisais pour aider et assister les familles dans le cadre de la planification familiale ».
Le poste de santĂ© de Dar Beida est sous Ă©quipĂ©. L’accouchement ne se pratique pas parce que le poste de santĂ© fonctionne avec les moyens du bord. Toutefois, Dr Diop soutient qu’ici « on fait tout ». C’est-Ă -dire la consultation nĂ©onatale et postnatale, l’échographie, la vaccination des enfants … en un mot, la consultation gĂ©nĂ©rale avec des services minimum.  C’est d’ailleurs Ă  l’image de nombreux postes de santĂ© construits dans la pĂ©riphĂ©rie de Nouakchott et Ă  l’intĂ©rieur du pays oĂą se sont des mĂ©decins chefs de districts sanitaires qui se dĂ©brouillent avec les moyens du bord pour sauver les populations.


Une sensibilisation portée par une association dynamique
La Jeunesse Ă  l’Heure d’El Mina (JAHE) grâce Ă  son rĂ©seau et connue pour son dynamisme et son engagement citoyen auprès des populations d’El Mina et environs, a mis les bouchĂ©es doubles pour informer les personnes cibles Ă  venir profiter des effets positifs de la planification familiale. Plus de 700 personnes touchĂ©es par des Ă©quipes organisĂ©es par le prĂ©sident de l’association Mr Moussa Mbareck. La cour du poste de santĂ© Ă©tait remplie de femmes qui avaient toutes des tickets numĂ©rotĂ©s jusqu’à 700 le premier jour de l’ouverture des opĂ©rations de planification familiale. Des Ă©quipes sous la houlette de Moussa Mbareck ont Ă©rigĂ© une grande tente qui a abritĂ© les femmes durant les trois jours de consultations gratuites. Le thĂ© et autres services nĂ©cessaires Ă©taient servis Ă  tout le monde. MalgrĂ© tout, certaines femmes impatientes, après une journĂ©e d’interminables attentes, ont dĂ©cidĂ© de repartir pour revenir le lendemain. La pression Ă©tait lĂ  et chacune veut ĂŞtre servie avant de retourner Ă  domicile. Les sages femmes (Mmes Ndeye Sokhna Diack, Fatimata Thiwal et Mme Fall Aida Diop), appuyĂ©es par les Ă©quipes de JAHE faisaient des pieds et des mains pour contenir ces femmes et les servir au besoin. C’est ce qui fait que dans la première journĂ©e du lundi 28 septembre 2020,  plus de 500 femmes ont Ă©tĂ© consultĂ©es dont la tranche d’âge varie entre 14 ans et 44 ans sans compter celles en pĂ©riode de mĂ©nopause. Toutes avaient bĂ©nĂ©ficiĂ© des consultations de gynĂ©cologie et de planification familiale et d’autres services similaires divers. 


Des services divers, des préférences diverses …
Plusieurs femmes ont exigé des contraceptifs qui leur maintiennent dans leurs formes et non le contraire. La plupart préfère les comprimés « Microlut » qui, selon elles et les sages femmes, donnent assez de lait à la femme allaitante et utilisable à partir du 40ème jour après l’accouchement. C’est le cas de Mme Moukelzou Mint Hamdi (25 ans) avec 3 enfants déjà dont le dernier a 6 mois. « Je préfère le microlut aux autres médicaments parce qu’il donne du lait et la forme à la femme contrairement aux autres qui me faisaient dépérir », déclare-t-elle.
Pour sa part, Mme Diangou GandĂ©ga (32 ans), a trois enfants dont le dernier a un an et 7 mois. Pour elle, au-delĂ  des soucis d’espacer les naissances pour prĂ©server sa santĂ© et celle de ses enfants, c’est plutĂ´t l’ambition d’aller travailler pour soutenir son mari qui demeure la principale motivation de planifier sa procrĂ©ation. «Je veux surtout travailler pour aider mon mari Ă  prendre en charge l’éducation et la santĂ© des enfants. C’est pourquoi, je veux faire le planning familial » dit-elle toute souriante. MalgrĂ© ses 32 ans, elle compte et espère trouver du travail dans un contexte marquĂ© aujourd’hui par l’impact du Covid-19.  Comme indiquĂ© tout haut, il n’y a pas seulement que les services de planification. Mademoiselle Mame Mint Cheikh (28 ans) est allĂ©e pour une consultation liĂ©e Ă  l’irrĂ©gularitĂ© de son cycle menstruel. « Je fais des pertes blanches, du sang noire. Je ne mange pas bien et je suis souvent fatiguĂ©e » relate-t-elle. Pour son cas, elle a Ă©tĂ© envoyĂ©e chez le chef du centre de santĂ© Mr Diop qui lui dira la conduite Ă  tenir.
Quant à Mano Mint Houssey (44 ans), elle a mis au monde 5 enfants. Le dernier de ces progénitures a 8 mois. « Je faisais le dépôt provéra (injection pour 3 mois) mais je dépéris et parfois, je saigne. Cette fois-ci, je préfère prendre « Implanon » pour 3 ans. Cela me permettra de me reposer et de garder ma forme et ma santé », soutient-elle. Pour Mme Khalen Mint Mohamed (38 ans), c’est la peur au ventre. « J’ai mis au monde 6 enfants, 2 autres sont décédés au cours de l’accouchement. Mon bébé a 4 mois et je n’ai pas vu mes règles depuis un mois. J’ai peur » s’inquiète-t-elle. La sage femme a conseillé de prendre les préservatifs masculins jusqu’à ce qu’elle voit ses règles et elle doit être en observation. Donc elle reviendra dans un mois pour tester si elle est en état ou pas avant de lui faire le planning familial.
Marieme Mint Dah, elle, la soixantaine, est en ménopause. Sa présence au Poste de santé est liée à sa situation sanitaire. Depuis sa ménopause, elle souffre de plusieurs maladies diverses qu’elle ne comprend pas.
La campagne de planification familiale rĂ©vèle qu’il y a du travail Ă  faire dans ces zones oĂą grouille une population pauvre qui a besoin d’être soutenue et accompagnĂ©e dans le cadre de la procrĂ©ation et de la prise en charge de certains services sanitaires. C’est dire que le temps imparti pour le dĂ©roulement de cette campagne, ne suffira pas pour satisfaire ces populations nĂ©cessiteuses. 
Ibou Badiane


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