Ici plus qu’ailleurs!   
18/04/2006

Nos politiques font si peu pour agir sur nos consciences, si peu, pour insuffler en nous davantage d’espoir, en notre avenir. Réunion tribalo-sectaro-clientéliste par ici, meeting par là, une interview ou des alliances entre quatre murs, et le nomadisme d’antan. Ce sont les prouesses de nos politiques qui nous proposaient hier des alternatives enchanteresses.



Constituent-ils réellement une alternative ? Faut il être nostalgique de l’avant 3 août ? Fallait-il mieux comprendre la préoccupation qui se cache derrière les récents appels au prolongement de la transition? Et pourquoi nos politiques courtisent-ils plus aujourd’hui, l’étranger que l’électorat national. ?
Ahmed Ould Daddah a été au Golfe et au Maroc où des milieux médiatiques et politiques font croire qu’il sera la reincarnation d’une ère. Mohamed Khouna Ould Haidalla vient de rentrer d’une tournée qui l’a mené en Algérie et au Polisario.
Messaoud Ould Boulkheir, Saleh Ould Hannena , Chbih Ould Cheikh Melainine qui avaient fait le déplacement à Tombouctou la semaine dernière, sont en Libye officiellement pour participer à la commémoration du 20ème anniversaire du bombardement ordonné par Ronald Reagan contre Tripoli et Benghazi. Dans cette phase cruciale de l’existence de notre pays, où espoirs et incertitudes se côtoient, où les réflexes traditionalistes et sectaires étouffent encore la citoyenneté, où l’ordre républicain est en reconstruction, où les regards du monde sont rivés sur nous ; s’interrogeant : "la Mauritanie sera-t-elle un Mali au mieux, ou un Liberia au pire ?", nous avons besoin de nos leaders politiques parmi nous plus qu’ailleurs.
Elle est révolue, l’ère où nous acceptions, tel un troupeau de moutons qu’on mène à l’abattoir, d’être gouvernés par un pro ceci ou anti-cela ; d’être aveuglement entraînés dans une guerre, comme avant hier contre le Sahara et hier contre le terrorisme. Notre pays en a assez des influences qui pourraient en faire un pays satellite. Notre liberté de bédouins ne doit pas être hypothéquée par l’ambition de nos politiques.
Leaders depuis le début des années 90 de partis politiques qu’ils ont transformés en instrument personnifié, pour certains, s’ils ne sont simplement novices pour d’autres, nos politiques ont été pris de court par le changement du 3 août.
Ils ne semblent pas avoir développé de stratégie pour le contexte nouveau. Pas d’idées novatrices, pas d’idéaux positifs mobilisateurs, pas d’engagement dans la préparation du referendum constitutionnel, révolutionnaire par l’alternance qu’il impose. Une alternance tant demandée et offerte aujourd’hui sur un plateau d’argent. Quasi absent l’est également, cet engagement citoyen, différent de l’engagement électoraliste dans le recensement administratif à vocation électorale.
Et on attend toujours cette dynamique dans le discours et dans la pratique politique qui resserrent davantage les mauritaniens autour de leurs valeurs et créent les conditions de leur accès de plein pied dans une nouvelle ère de maturité et d’équité. En lieu d’une telle dynamique, c’est le désert des idées. Seigneur, prends soin de nous!
IOM


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