Wade dit s’opposer aux sanctions   
23/10/2008

Le chef de l’Etat sĂ©nĂ©galais, Abdoulaye Wade, qui bute Ă  des difficultĂ©s inextricables chez lui au SĂ©nĂ©gal avec un processus politique ponctuĂ© de graves secousses, des accusations d’affairisme et des atteintes aux libertĂ©s, s’est dit mercredi 22 octobre en dĂ©saccord avec le fait d’imposer des sanctions internationales Ă  la Mauritanie pour obliger les auteurs du putsch d’aoĂ»t  2008 Ă  rĂ©tablir dans ses fonctions le prĂ©sident Ă©lu et renversĂ©.



"Moi, je ne suis pas d’accord sur les sanctions", a-t-il dĂ©clarĂ© Ă  des journalistes en marge d’une confĂ©rence sur le travail Ă  Dakar, tout en indiquant sans ambiguĂŻtĂ© que le SĂ©nĂ©gal dĂ©sapprouvait le renversement du prĂ©sident Sidi Ould Cheikh Abdallahi intervenu le 6 aoĂ»t dernier. Comment alors rejeter  une partie des consĂ©quences du coup d’Etat en Mauritanie  tout en se disant  contre la destitution par coup d’etat du prĂ©sident mauritanien renversĂ© ? Le prĂ©sident sĂ©nĂ©galais ne s’est pas expliquĂ© lĂ  dessus !
"Les sanctions n’atteignent jamais les dirigeants (..) depuis qu’on les applique, ça n’a jamais touchĂ© un dirigeant. Un dirigeant a tous les moyens d’y Ă©chapper, lui et sa famille. Ce sont les peuples qu’on sanctionne", a dĂ©clarĂ© le president Wade . Les mauritaniens opposĂ©s au coup d’Etat pensent de leur cotĂ© que les sanctions, « surtout si elles sont ciblĂ©es, ne toucheront que les putschistes et leurs proches entourages : les interdictions de voyager ne toucheront qu’eux, car ils sont les seuls Ă  pouvoir passer leurs vacances hors du pays et Ă  pouvoir se soigner dans les hĂ´pitaux Ă©trangers. Le gel des avoirs dans les banques Ă©trangères ne les touchera qu’eux car ils sont les seuls Ă  avoir pillĂ© les ressources nationales et Ă  avoir cachĂ© les fortunes illicites ainsi accumulĂ©es Ă  l’étranger. Le gel des transactions bancaires ne touchera que les commerçants et hommes d’affaires qui les soutiennent et blanchissent leur argent » Exprimant le souci de prendre en compte le maintien du parlement mauritanien, M Wade  a dĂ©clarĂ©: "il y a quand mĂŞme des institutions qu’on ne doit pas ignorer, il y a l’assemblĂ©e nationale et le sĂ©nat. Ce qui s’est passĂ© en Mauritanie, ce n’est pas la mĂŞme chose que ce qui se passe ailleurs. (...) dans ce pays, il y a des institutions qui sont lĂ , on ne les a pas dissoutes, il faut leur demander leur avis."
Mais selon un analyste politique le prĂ©sident Wade n’a pas pris en considĂ©ration les rĂ©alitĂ©s mauritaniennes dans la mesure oĂą les Ă©lections lĂ©gislatives et municipales  organisĂ©es en Mauritanie en dĂ©cembre 2006 et janvier 2007 avaient Ă©tĂ© organisĂ©es sous l’influence des militaires de l’ex-CMJD dont l’ingĂ©rence dans celles-ci a Ă©tĂ© maintes fois dĂ©noncĂ©e au cours de la transition 2005-2007 par l’ensemble des partis politiques mauritaniens, pour lesquels, les militaires  avaient favorisĂ©, financĂ© et encadrĂ© l’élection de parlementaires «indĂ©pendants » plus favorables aux militaires devenus entre-temps : Haut Conseil d’Etat (HCE-junte en aoĂ»t 2008) ,  qu’ Ă  la dĂ©mocratie.


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