Coopération sécuritaire Algéro-malienne : Echos indéchiffrables, passe d’armes entre journaux algériens et maliens   
18/10/2008

Des journaux (algérien) «la Nouvelle République» et (malien) «Aurore» ont couvert à leur manière, la récente rencontre à Alger consacrée à la lutte contre le terrorisme,  entre le chef d’Etat major de l’Armée algérienne et des hauts gradés de l’Armée malienne. Premier constat, la cooperation sécuritaire entre ces deux pays, malgré les formules diplomatiques langue de bois,  ne semble pas du tout être au beau fixe.



Ces deux pays abritent sur leurs territoires  les bases des katibas (bataillons)  de l’ex-GSPC devenu Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) ainsi que  des bandes armées qui font toutes sortes d’abus et de trafics. A la lecture de la couverture faite par deux journaux des deux pays de la recente rencontre à Alger, on se rend vite compte que chacun tente de rejeter sur l’autre la responsabilité de ce qui se passe dans le vaste désert sud Algérien et nord Malien. Le journal algérien  «la Nouvelle République» aura surpris quand même dans son édition du 13 octobre 2008, en annonçant que «Abderrazak le Para» ex-numéro 2 du GSPC jusqu’en mars 2004 est toujours …au Mali ou au Niger . Capturé en mars 2004 au Tibesti (Tchad)  Abderrazak le Para (présenté comme l’auteur de la très controversée prise d’otages occidentaux au sud de l’Algérie en mai 2003) avait bien été livré aux algériens en 2005. Les journaux algériens avaient déjà annoncé son procés  en mars 2008. Les voila qu’ils annoncent qu’il est dans la nature. De son coté, «Aurore» laisse entendre dans un article signé B.S. Diarra, que la rébellion touareg au Nord du Mali a bénéficié  du soutien de l’Algérie. Lisez la passe d’armes entre deux journaux, algérien et malien. Assez intéressante!
IOM


   Article de «la Nouvelle République» (Algérie) du 13 octobre 2008


Gaïd Salah rencontre de hauts gradés de l’armée malienne : La lutte antiterroriste au menu
Dans le cadre de la lutte antiterroriste,Gaid Salah, le chef d’Etat major de l’armée algérienne, a rencontré, avant- hier, une forte délégation de hauts gradés de l’armée malienne en vue de conjuguer les efforts dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité dans les deux bandes de la frontière Algéromalienne. Les deux pays, qui entretiennent de très bonnes relations dans le domaine, veulent mettre tous les moyens nécessaires pour arriver à bout des bandes armées, qu’elles soient terroristes où composées de contrebandiers qui écument cette région du Sahel. D’ailleurs, notre pays a toujours appelé les pays frontaliers, dont le Niger et le Mali notamment, à se prémunir contre ces fléaux en se montrant coopératifs surtout en ce qui concerne le volet logistique. Il faut rappeler aussi que des groupes armées du GSPC utilisent le territoire de ces deux pays pour opérer des incursions dans notre pays et commettre des actes terroristes. L’un des plus dangereux émir, Abderrezak El Para, recherché par les services de sécurité algériens, vit jusqu’à l’heure dans l’un de ces deux pays. En plus de la lutte contre le terrorisme et le grand banditisme, le récurrent problème des Touareg de Kidal, cette région du Nord du Mali, était sûrement au centre des discussions. L’Algérie joue, comme tout le monde le sait, le rôle de médiateurs entre les deux belligérants, à savoir les rebelles touareg et le gouvernement de ce pays. Sous la houlette de Abdelkrim Ghraieb, notre ambassadeur au Mali, plusieurs rounds de négociations ont, en effet, eu lieu en Algérie pour apaiser la tension au Kidal. Des négociations, dont les dernières en date remontent au début du mois écoulé, ont abouti à la libération de plusieurs militaires maliens détenus par les Touareg. C’est pour dire que la sécurité dans cette région préoccupe au plus haut points les autorités algériennnes. Ayant refusé l’installation d’Afrikom sur leurs territoires respectifs, l’Algérie et le Mali n’ont aujourd’hui aucune solution pour lutter contre ces fléaux que de conjuguer leurs efforts pour ramener la paix et la stabilité dans cette région. Cette force américaine sera, sauf revirement de dernière minute, installée au Royaume Chérifien malgré le mutisme des autorités marocaines sur la question. Le Niger est également impliqué puisque lui aussi fait face à une rébellion qui le déstabilise malgré les efforts consentis par l’Algérie pour le règlement du conflit dans ce pays. La stabilité dans les pays du Sahel est maintenant devenue cruciale dans la mesure les intérêts des uns et des autres en dépend inexorablement. La multiplication des ces rencontres ne pourra qu’être bénéfique en vue de la nettoyer des groupuscules terroristes qui justement utilisent les pays du Sahel comme zones de repli pour ensuite revenir commettre leurs méfaits sur le sol algérien. C’est la raison pour laquelle notre pays déploie d’énormes efforts pour amener ces pays à établir une stratégie commune de lutte contre toutes les formes de fléaux.
Assem Madji
 Â«La Nouvelle République» Algérie
Quotidien d’information indépendant - N° 3238  du Lundi 13 octobre 2008
www.lanouvellerepublique.com

 

    Article de « Aurore» (Mali) 16 octobre 2008


Axe Bamako-Alger : L’Algérie accuse le Mali de servir de base arrière aux terroristes 

« Des groupes armés du GSPC utilisent le territoire Malien et Nigérien pour opérer des incursions dans notre pays [l’Algérie] et commettre des actes terroristes. L’un des plus dangereux émir, Abderrezak El Para, recherché par les services de sécurité algériens, vit jusqu’à l’heure dans l’un de ces deux pays... ».
Une révélation empreinte d’accusation qui nous vient du Quotidien algérien d’Information, « La Nouvelle République », un journal très proche du pouvoir en place.

C’est dans sa livraison du lundi 13 octobre dernier, dit-il, à l’occasion de la visite de hauts gardés maliens à Alger dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontaliers entre les deux pays, que le confrère porte ses accusations.

Selon le quotidien algérien, en effet, le Chef d’Etat Major Gaïd Salah a rencontré des hauts gradés de l’armée malienne la semaine dernière. Profitant de cette « visite », le confrère très proche du régime en place a dit tout haut ce que les algériens ne pensent pas moins. Sans mettre en cause les bonnes relations qu’entretiennent les deux pays, il rappelle cependant le paternalisme dont fait montre Alger en invitant sans cesse ses voisins malien et Nigérien à sa prémunir contre le terroristes et les contrebandiers « en se montrant coopératifs surtout en ce qui concerne le volet logistique ». Il rappelle que « les groupes armés du GSPC utilisent le territoire de ces deux pays pour opérer des incursions dans notre pays et commettre des actes terroristes.

L’un des plus dangereux émir, Abderrezak El Para, recherché par les services de sécurité algériens, vit jusqu’à l’heure dans l’un de ces deux pays… des groupuscules terroristes qui justement utilisent les pays du Sahel comme zones de repli pour ensuite revenir commettre leurs méfaits sur le sol algérien. C’est la raison pour laquelle notre pays [l’Algérie] déploie d’énormes efforts pour amener ces pays à établir une stratégie commune de lutte contre toutes les formes de fléaux ».

Le confrère rappelle, comme preuve de sa bonne foi, sa profonde implication ayant «abouti à la libération de plusieurs militaires maliens détenus par les Touareg. C’est pour dire que la sécurité dans cette région préoccupe au plus haut point les autorités algériennes »…

Qui sont ces «hauts gradés maliens» actuellement en visite à Alger ? A Bamako, les autorités maliennes ne sont pas en mesure de confirmer, à ce jour, la présence d’un militaire sur le territoire algérien dans le cadre d’une mission officielle.

Le Mali servirait-il de base arrière aux terroristes et contrebandiers ? Ironie du sort, à Bamako, l’on est enclin à croire que c’est la voisine encombrante qu’est l’Algérie qui jouerait à ce jeu en donnant refuge aux bandits armés, Nigériens et Maliens étant déjà préoccupés à par des attaques sur leurs sols respectifs. Il faut en effet rappeler que l’Hôpital de Tanmarasset a plusieurs fois prodigué des soins aux combattants blessés suite aux affrontements avec l’armée malienne.
Le pays de Boutéflika s’est en outre abstenu d’apporter vivres et munitions aux militaires maliens retranchés dans le camp à Tinzawaten ( à la frontière avec l’Algérie) et encerclés par des mines antipersonnel courant 2007. Il a fallu une mission de largage initiée par l’armée Malienne et appuyée par les américains pour fournir les hommes en denrées et matériels. L’histoire retiendra que l’avion américain a, ce jour, essuyé des tirs rebelles.

En somme, les algériens accusent aujourd’hui le Mali des mêmes maux dont les nôtres les incriminent et ils ont des faits probants pour étayer leurs accusations contrairement aux premiers.

B.S. Diarra
Aurore (sur www.maliweb.net)


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