Francophones de Mauritanie : arrêtez de fanfaronner avec Astérix! Par Mohamed Yeslem Yarba BEIHATT   
20/03/2019

Chaque année, avec une persévérance jamais entamée, et sans aucune vergogne ; des obnubilés-aliénés-affidés, qui pensent que le monde commence par les Pyrénées Orientales et se termine au Pas de Calais !



, meute à la solde de tout ce qui est contraire à l’authenticité, horde de bornés d’esprit, prétendument ’’instruits’’, ’’cultivés’’ et ’’modernes’’, n’acceptant jamais la réalité en face, à savoir que la Mauritanie n’est pas un pays francophone ; continuent à nous casser les tympans avec des activités intenses, durant une ’’sempiternelle’’ semaine de la ’’franco-hégémonie’’, pour entretenir ce qui reste comme ’’cendre’’ des tentatives lâches et ignominieuses de ’’francisation’’ de la Mauritanie.  
Puisse cette horde d’acculturés, bande d’aliénés attardés, et meute d’affidés, réaliser que la Mauritanie, terre de Mokhtar Ould Bouna, Cheikh Sidi Abdulah Ould Haj Brahim, Lmjeidri Ould Habbala, Ould Meyaba, Mohamed Lemine Chenguiti, Abbe Ould Khtour,  Cheikh Amadou Mokhtar Sagho, Cheikh Boubaccar Sambondy, Cheikh Saydou Jawando, Cheikh Abdel Kader Kane, El Hadj Oumar El Futiyu, El Hadj Abdullahi Ba, Mohamed Salem Ould Addoud, Abdel Aziz Sy, Bouddah Ould El Bouseyri, Mohamed El Hacen Deddew, El Qadi Yéro Kida, pour ne citer que ces quelques anciens et modernes ; cette Mauritanie- là ne peut, ne veut, et ne sera jamais francophone !
Ne savent-ils pas qu’ Al Mamy Abdel Kader du Fouta, a étudié dans la même Mahadra où Ahmed Ould El Aqel et Mokhtar Ould Bouna ont étudié ? Et qu’ils avaient tous les trois comme ’’professeu(s)e’’ Khadija Mint El Aqel ? Ne savent-ils pas qu’Ahmed Ould El Aqel fut l’élève et le disciple de l’érudit Alpha Ibrahima, qu’il accompagna durant sept années consécutives au Fouta, d’où il ne revint qu’en 1794 pour être nommé Qadi et Mufti au Trarza jusqu’à sa mort en 1828 ?
Et ce n’est pas, que les mauritaniens ne soient pas francophiles, ils sont tous devenus francophiles depuis le 28 novembre 1960 ; ou qu’ils aient quoique ce soit contre la France, pays qu’ils aiment tous et estiment beaucoup depuis cette date; mais c’est tout simplement parce que des efforts malsains, de quelques fossoyeurs, mauritaniens en chair et en os, ennemis de première heure de ’’l’identité’’ culturelle du peuple mauritanien, se sont acharnés, et depuis le premier jour de notre ’’indépendance’’, à écarter la langue arabe en cherchant à la supplanter par une langue étrangère. Ce qui, malheureusement, a mis de facto, tout un peuple en réelle ’’guerre’’ avec un idiome étranger venant le coloniser linguistiquement, culturellement, et menaçant sérieusement son unité,  sa propre culture et ses propres valeurs. Voilà tout.
A quand donc, ces fils de Pépin et d’Alpaïd, si loin de Poitiers pourtant, se considérant comme une ’’colonne’’ avancée-ou reculée !- des soldats de leur frère Charles Martel ; à quand finiront-ils par comprendre, que la guerre qu’ils livrent à notre sainte langue arabe, dans cette contrée de ’’la langue arabe pure’’ est une guerre perdue à l’avance ? Jusqu’à quand ces fossoyeurs persisteront à tarauder les pauvres fils de ce peuple, qu’ils ont Å“uvré, par tous les stratagèmes, à marginaliser, indexer, mettre à la touche,  priver de travail, d’emplois, et priver surtout de toute forme de reconnaissance, sur la terre de leurs ancêtres. Jeunes diplômés n’ayant comme seul péché que celui d’être diplômés en langue arabe ?
Qui donc, a rendu le français, cette belle langue savante, riche et belle, foisonnante en images, polysémique à souhait et expressive à jouissance, sans égaler toutefois en cela l’arabe ; qui donc a rendu le français une langue  ’’ennemie’’ aux yeux du peuple mauritanien ? Ce ne sont que ces bornés, prétendus  ’’francophones’’ qui se croient, en ’’roulant’’ les ’’r’’ comme les parisiens, devenir ’’cultivés’’, ’’distingués’’ et mériter tous les postes éminents en Mauritanie !!!
C’est la faute à cette bande d’acculturés, qui chaque année font accroire à la mission diplomatique française en Mauritanie, que leurs activités servent à quelque chose. Mais loin s’en faut, année après année, les mauritaniens se sentent offusqués par cette ’’semaine’’ de ’’franco-hégémonie’’, qui n’est autre que le dernier baroud, des derniers ’’carolingiens’’ attardés en terre d’Islam, Chinguitt, patrie des grands savants, érudits à nuls autres pareils, pays de la langue arabe par excellence, qu’est la Mauritanie.
Si cette volonté d’imposer une langue étrangère, cette hégémonie, cet envahissement linguistique de la langue française continue chez nous, dans notre administration, dans nos écoles, dans nos sociétés, dans nos aéroports, nos ports, nos cliniques, nos hôpitaux, nos rues et nos marchés.., c’est tout le peuple mauritanien qu’ils sont entrain de dresser contre les intérêts de la France. Eh oui ! Parce que, pour le mauritanien, on peut toucher à tout, sauf à la langue arabe, et à la place qu’elle doit occuper en Mauritanie moderne. Il est vain de continuer à vouloir ’’supplanter’’  purement et simplement la langue de toute une nation, et la remplacer par une langue étrangère. Fusse-t-elle le français.
Il est grand temps que ce minuscule groupe de ’’franco-hégémoniques’’ finissent par comprendre que la Mauritanie n’est pas francophone, si tant est que francophone veut dire ’’celui qui parle français’’. Le peuple mauritanien ne parle pas français, car il n’en a tout simplement pas besoin. Il a la langue arabe en partage. Le peuple mauritanien est tout, sauf francophone. Nous avons toujours eu, sur cette terre, l’arabe comme langue de  partage et d’échanges fructueux, langue de religion, c’est-à-dire langue du culte, donc du tréfonds, celle de la  culture islamique partagée, emblème des emblèmes, identité sacro-sainte de tout un peuple. A côté des autres langues vernaculaires, bien sûr. Les anciens colons l’ont très vite compris, ceux-là mêmes qui notaient sur la pièce d’identité de l’un de nos érudits et cheikhs de Mahadras : ’’illettré’’ ! Oui, parce qu’à leurs yeux, et aux yeux de leurs sbires qui assureront, consciemment ou inconsciemment la relève, être érudit en sciences islamiques et en arabe ne veut rien dire. Celui qui en est dépositaire, n’est qu’un ’’analphabète’’, un ’’illettré’’. Et dire que les affidés aux colons n’ont pas continué à regarder les lettrés en langue arabe sous le même prisme ! Pire, après l’indépendance, on assistera à la diabolisation de tout ce qui est ’’culture arabe’’. En propageant des idées comme ’’arabisant’’, ’’arriéré’’, ’’sauvage’’, ’’bédouin’’, ’’nomade’’, en finissant par les pires qualificatifs tels que ’’arabisant=ignorant’’ !
Cette guerre qui ne dit pas son nom, livrée sans merci à la langue et à l’identité culturelle de tout un peuple, ne peut plus continuer. Il faut que ces ’’franco-hégémoniques’’ attardés arrêtent de fanfaronner avec Astérix ! Ils doivent regarder la réalité en face et accepter de mettre le français à sa  place juste, celle qu’il mérite : une langue étrangère, comme toute autre langue, telle que l’Anglais ou l’Espagnol, par exemple, et que les mauritaniens peuvent –et doivent d’ailleurs apprendre- au choix, après avoir accordé toute la primauté et le privilège à leur  langue officielle qu’est l’arabe. Vouloir accorder un autre statut, de facto ou d’office, au français c’est continuer à livrer sournoisement la guerre à toute une nation. Donc, oui à la langue française comme deuxième langue étrangère, après l’anglais bien sûr, raisons économiques et scientifiques obligent. Non, et mille fois non, à la langue française à la place et au lieu de la langue arabe. C’est à ce prix de ’’normalisation’’ de notre relation avec le français que nous finirons par avancer. Nous n’avons plus de temps à perdre. En accordant la place qui lui revient à notre langue officielle, et en maîtrisant les autres langues étrangères vivantes, nous pourrons avancer. Mais tant que nous ne savons même pas sur quel pied danser, nous pataugerons. Point barre.

Mohamed Yeslem Yarba BEIHATT
Nouakchott le, 20/03/2019



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