Après dix ans sans attentat, la Mauritanie commence à se rouvrir aux touristes   
30/11/2018

Durement frappée par le terrorisme dans les années 2000, la Mauritanie commence à se rouvrir aux touristes. Réorganisation de ses forces de sécurité, prévention de la radicalisation auprès des jeunes...



Après dix ans sans attentat, et l’allègement des recommandations du Quai d’Orsay, 1 500 touristes s’y sont rendus l’an dernier.

De nombreux touristes se rendent notamment à Oualata. Une mer de turbans bleus et de boubous colorés, sur le sable des rues... Cela fait des années que l’ancienne cité caravanière, jumelle de Tombouctou, au Mali, de l’autre côté de la frontière, n’avait connu une telle agitation.


Festival des villes anciennes
Musiciens, conteurs... De tout le pays, les visiteurs affluent pour participer au festival des villes anciennes. Depuis 2011, cet évènement culturel s’installe tour à tour dans les villes mythiques du désert mauritanien... Oualata, Chinguetti, Ouadane, Tichit ... Villes de savants de l’islam, hébergeant des trésors de manuscrits anciens, carrefours des cultures arabes, touaregs, africaines, et berbères.

Accoudé contre un mur, le visage fin entouré de son hawli, son turban bleu traditionnel, Ahmed Salem Mokhtar Salem secoue la tête. Ce journaliste mauritanien se souvient catastrophé de ces années de plomb qui suivi les attaques terroristes menées par le GSPC, l’ancêtre d’Aqmi, Al-Qaïda au Maghreb islamique, au début des années 2000. "Tout était sinistré, alors que la zone s’était investie dans le tourisme, avec des structures convenables. Le Paris-Dakar a été délocalisé en Amérique du Sud, c’était très triste, vraiment choquant pour nous. La zone était classée rouge, ce qui était compréhensible tant que la sécurité n’était pas revenue. Mais désormais l’Adrar est sécurisé, et nous en sommes au troisième charter de touristes cette année."


Jihadistes repoussés de l’autre côté de la frontière
La politique volontariste, la réorganisation des services de sécurité, et la méthode dure, employée par l’État mauritanien, ont permis de repousser les jihadistes de l’autre côté de la frontière, au Mali. Le pays n’a pas connu d’attentat depuis 2009. L’an dernier, les bons résultats enregistrés par la Mauritanie en matière de lutte antiterroriste ont conduit le Quai d’Orsay à revoir ses recommandations. Des zones autrefois formellement déconseillées ont été rétrogradées du rouge à l’orange, comme le désert de l’Adrar. De quoi réjouir Mohamed Mahmoud Ne, le président de l’office de tourisme mauritanien. "Nous sommes loin de la situation que nous connaissions il y a dix ans, la dynamique sécuritaire est importante, et c’est ça qui a permis au Quai d’Orsay de permettre la reprise des activités touristiques dans l’Adrar et le Tagant".

Conséquence: la Mauritanie a accueilli 1 500 touristes la saison passée, et compte tripler la fréquentation cette année. Une fois par semaine, de fin octobre à fin avril, un charter de touristes en provenance de Paris atterrit à Atar, dans le centre du pays, une région prisée pour ses circuits de trekking dans le désert. Oualata, cependant, aux frontières du Mali, dans la zone rouge des cartes du Quai d’Orsay, reste "formellement déconseillée".

Une course de chameaux dans un village touareg de Mauritanie, en novembre 2018.

Une course de chameaux dans un village touareg de Mauritanie, en novembre 2018.Une course de chameaux dans un village touareg de Mauritanie, en novembre 2018. (CLAUDE GUIBAL / FRANCE-INFO)
Aux portes de la ville, une longue file de chameaux s’arrête. C’est une caravane de sel, en route vers le Mali, qui dépose pour la nuit son chargement. Troublante vision d’éternité, dans un paysage baigné par l’orange et rouge du soleil prêt à se coucher.

francetvinfo.fr


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