Les autorités penitentaires et les détenus salafistes incarcérés à la prison civile de Nouakchott sont parvenus en début de soirée du 3 octobre, à un compromis, qui a mis fin (provisoirement), à la mutinerie déclenchée le même jour, dans cette prison. Le noyau contestataire formé d’une vingtaine d’individus, parmi les détenus salafistes (au nombre de 50), exige la satisfaction de plusieurs doléances.
Parmi ses doléances, le droit à mener les prières collectivement, le changement du mobilier de la prison devenu "vétuste et source de maladies épidermiques", en plus des soins et du droit de visite. Les autorités penitentaires auraient donné des engagements aux prisonniers sur ces quatre points. La prison civile de Nouakchott qui était en réfection est devenue depuis plus d’un mois, le lieu de détention des salafistes mauritaniens. Une cinquantaine de salafistes ont été récemment transférés dans cette prison située au cœur de Nouakchott, à proximité, des états Major des Armées et du Tribunal de Nouakchott. Les prisonniers regroupés dans cette prison, sont poursuivis pour plusieurs crimes et délits graves. Le gros des détenus (une trentaine) sont poursuivis suite au démantèlement de l’organisation «Ansar Allah, Al Mourabitounes», fondée en septembre 2007 par Khadim Ould Semane, et tenue pour responsable du braquage des fonds du port autonome, du mitraillage de l’ambassade d’Israël et de l’accrochage meurtrier de Tevragh Zeina. Un deuxième groupe de détenus est poursuivi pour le meurtre des touristes français à Aleg, en décembre 2007. Un troisième groupe interpellé en avril 2006 avait déjà été condamné en août 2007 ... pour falsification de la carte d’identité nationale. Le parquet avait fait appel contre le verdict les concernant, estimant que certains éléments de ce groupe ont- selon les enquêtes- participé au carnage de Lemgheity en juin 2005. Un quatrième groupe de détenus provient du Mali, d’où il avait été extradé en juin 2008 . Pour la petite histoire, ce groupe comporte un handicapé physique! Enfin, les membres d’un cinquième groupe parmi les détenus, avaient été interpellés récemment suite à des écoutes téléphoniques dit-on, lesquelles ont etabi leurs relations avec des salafistes au Sahara-Sahel. Un détenu salafiste est quand à lui, atypique! Recherché depuis 2005, il n’a été arrêté qu’en 2008. Il est poursuivi pour ses relations présumées avec des salafistes saoudiens et figurait deja en 2005, sur une liste de 36 recherchés par la police du Royaume wahhabite.
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