L’économie mondiale suspendue au vote du plan PAULSON   
03/10/2008

La Chambre des représentants américains  a entamé vendredi 3 octobre les procédures préalables au vote sur le plan de sauvetage du système financier américain, considéré comme crucial pour enrayer un ralentissement économique généralisé. Les appels se sont multipliés en faveur de l’adoption du programme de 700 milliards de dollars, de la Maison blanche au président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet.



Les Etats-Unis ont publié leurs plus mauvais chiffres mensuels de l’emploi depuis cinq ans et demi - 159.000 emplois supprimés en septembre.
Les élus de la chambre basse avaient rejeté lundi une première version du plan proposé par le secrétaire au Trésor, Henry Paulson (photo), pour racheter les actifs pollués des banques américaines, vigoureusement contesté par l’opinion.  Mais, selon un élu républicain qui avait voté "non", plusieurs opposants se seraient finalement ralliés au texte adopté à une large majorité par le Sénat mercredi après avoir été amendé pour offrir des garanties au contribuable. Un vent d’optimisme a soufflé sur des places boursières européennes et Wall Street a ouvert en hausse dans l’espoir de voir le plan adopté.
Le rachat de la banque en difficulté Wachovia par sa concurrente Wells Fargo pour 15 milliards de dollars a également rassuré le marché.
SOMMET DE CRISE EN EUROPE
En Europe, les chefs d’Etat et de gouvernement français, allemand, britannique et italien se retrouveront samedi à Paris pour s’efforcer de définir une réponse coordonnée à la crise.
Selon le Premier ministre français, François Fillon, Nicolas Sarkozy "proposera à l’Europe de sécuriser ses systèmes bancaires, de dégeler le crédit et de coordonner sa stratégie économique et monétaire"".
Les dirigeants européens, qui ont longtemps minimisé l’impact de la crise des "subprimes" sur l’Union européenne, sont désormais obligés de reconnaître que l’Europe n’est pas épargnée, après les sauvetages express de HBOS au Royaume-Uni, de Hypo Real Estate en Allemagne ou de Dexia et Fortis par la France et les pays du Benelux.
"Le monde est au bord du gouffre par la faute d’un système irresponsable", a déclaré François Fillon aux journées parlementaires de l’UMP à Antibes. Le président Nicolas Sarkozy rappellera samedi "qu’il n’y aura de sortie de cette crise que collective", a souligné le Premier ministre.  L’UE veut ainsi éviter une répétition du "cavalier seul" de l’Irlande, qui a décidé de garantir les dépôts et les dettes de six grandes banques irlandaises pendant deux ans à hauteur de 400 milliards d’euros, provoquant un afflux de dépôts provenant notamment du Royaume-Uni. L’idée d’un fonds européen de 300 milliards d’euros évoquée mercredi par une source gouvernementale européenne paraît cependant totalement abandonnée.
RECESSION TECHNIQUE
Les mauvaises nouvelles ont continué de s’amonceler sur le front économique.  En France, l’Insee a dit s’attendre à une contraction du PIB aux troisième et quatrième trimestres et le ministre du Budget a reconnu que le pays était "en récession technique".
Le gouvernement a affirmé qu’il tiendrait ses objectifs de réduction des déficits, contredisant les propos du conseiller du chef de l’Etat Henri Guaino qui avait estimé jeudi que ce n’était pas la "priorité des priorités en temps de crise". Paris a parallèlement annoncé une série de mesures de soutien au bâtiment ou aux PME et fait pression sur l’administrateur délégué de Dexia, Axel Miller, pour qu’il renonce à un "parachute doré", particulièrement impopulaire en période difficile.
En Grande-Bretagne, le Premier ministre, Gordon Brown, a renforcé son cabinet en recrutant le commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson, et en formant un "comité de crise".
Dans la zone euro, l’activité dans les services s’est encore contractée en septembre et reste à un niveau proche d’un plus bas de cinq ans.
En Suisse, UBS , l’une des banques européennes les plus touchées par son exposition aux subprimes (prêts hypothécaires à risque américains), a annoncé la suppression de 2.000 emplois dans ses activités de banque d’investissement.(reuters)


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