Pensée stratégique : Les conclusions d’une note du CMERS sur les élections de septembre   
19/08/2018
«Élections de septembre en Mauritanie : les réponses aux questions soulevées par la scène politique»,  c’est  le titre d’une note en Arabe (voir fac-similé), publiée le 14 août  par le Centre Mauritanien d’Études et de Recherches Stratégiques (CMERS) sur son site internet...



...dans laquelle, les consultations envisagées  sont présentées comme   un « tournant» dans l’histoire du pays et leurs résultats une réponse aux  interrogations relatives à l’évolution politique de notre pays sur les plans institutionnel et surtout sociétal. La note dit  qu’il sera difficile  d’être catégorique  avant les résultats des consultations,  lesquels,   seront un début de réponses  sans être  des réponses définitives  et qu’un examen   des caractéristiques et conditions de ces consultations aident à envisager   des scenarios qui détermineront  leurs incidences .
Voici une traduction en Français,  du  contenu de la note !

1-    Abordant le premier aspect «caractéristiques et conditions»,  la note évoque l’élection des conseils régionaux comme ayant  un  caractère  distinctif  avec   des effets contraignants sur les partis de l’opposition, lesquels, compte tenu de leurs conditions n’ont pas pu se présenter dans les 14 circonscriptions concernées,  ce qui consacrera la  domination  du parti au pouvoir (UPR) . Il est aussi question d’un autre effet de la même nature à la fois  sur la CENI  et l’électorat de niveau faible ou moyen,   avec la  cinquième liste par rapport au scrutin de 2013,  marqué à l’époque  par des difficultés soulevées dans le document.
2-    Le deuxième aspect soulevé est relatif à «l’explosion des ambitions politiques» de la part des individus et des petits partis  avec 97 listes candidates pour les listes nationales, 94 pour la liste régionale de Nouakchott, ainsi que dans le reste des circonscriptions où s’applique la proportionnelle avec 34 listes à Nouadhibou , 17 à Kiffa…

3-    Le troisième aspect,  a trait à la "multitude des officines   représentant les Haratines",  avec la participation de l’Alliance populaire progressiste (APP) de Messaoud Ould Boulkheir ,  l’IRA de Biram Dah Abeid en partenariat  avec le parti baathiste Sawab ;  Al Mostaghbal de Samory Ould Beye ,  le Ribat de Dr Saad Ould Louleid et d’autres candidats proches de Brahim Bilal Ramdhane,  président de la Fondation du Sahel.
La note parle de conditions  exceptionnelles soulignant que les consultations se déroulement dans des circonstances décisives sur le plan politique et social qui font que leurs résultats  directs ou indirects donneront des indications sur l’orientation  que prendra notre    pays à la croisée de questionnements politico-sociaux  relatifs à l’alternance, à  la nature du contrat social entre les composantes et à la place des formations politiques et leur rôle, une année, à la veille d’une élection présidentielle décisive marquée –selon la note- par des supputations , dont celles,  sur le dauphin potentiel ainsi que sur le futur candidat de l’opposition .
L’élection de septembre se déroule également dans une  montée de la politisation des revendications sociales des catégories ayant subies des injustices historiques  et en présence d’une silencieuse compétition régionaliste pour le pouvoir. Ces deux facteurs,  nouveaux, s’ajoutent à l’ancrage du tribalisme politique. Ce qui constitue, une menace à l’exercice citoyen  de la pratique politique,  indique la note .
Elle aborde par la suite,  le chapitre des questions « décisives»   et les formule ainsi :
1-     L’opposition obtiendra-t-elle le tiers des députés de l’assemblée et donc  le pouvoir de blocage  de tout amendement  constitutionnel ?
2-    Le parti au pouvoir (UPR) obtiendra-t-il la majorité ? la note souligne l’intérêt accordé par le président Mohamed Ould Abdel Aziz à l’UPR, le lie à une volonté de maintenir  une  « influence  active » sur la scène politique, soulève la probabilité de l’évolution vers un régime parlementaire , et l’éventualité de faire élire un   successeur  soutenu par  une « alliance   dominante » au niveau de l’UPR. La note estime qu’il ne sera pas facile pour l’UPR d’obtenir la majorité,  car il  l’avait obtenu difficilement dans des élections passées, boycottées par l’opposition.
3-     Quel sera parti de l’opposition qui dirigera l’Institution de l’opposition démocratique à l’issue de cette  première consultation à laquelle participe pour la première fois  depuis 2006 l’ensemble des partis de l’opposition? La note parle de deux cas de figure : la première, avec le RFD en tête des partis de l’opposition,  ce qui prouvera qu’il n’a pas souffert de  la mise à  la retraite  par la constitution de son leader et qu’il restera donc un élément dans l’équation de la présidentielle de 2019. Dans le deuxième cas de figure où Tawassoul conservera le poste obtenu en 2013,  cela voudra dire  que les islamistes mauritaniens deviennent  à l’instar des leurs amis dans le monde arabe,  la deuxième force politique après les forces soutenues par les gouvernements.
4-    Enfin,  la quatrième question décisive se rapporte à qui représentera les Haratines sans que la réponse ne se limite aux personnes et partis en compétition pour les représenter,  mais en termes de  leur approche dans leur relation avec  l’Etat  et le mode de gouvernance en place . La note donne  une signification particulière à la position  qui sera obtenue par  chacun  des trois principaux pôles en compétition. Avec le  pôle de Messaoud Ould Boulkheir en tête, cela signifiera qu’il est temps de faire baisser le ton du  discours et de songer à la consolidation de l’alliance avec le régime en place. Si c’est Samory Ould Beye qui viendra en tête, ce sera  une ressuscitation  de  l’action clandestine  d’ElHor. Enfin, si c’est celui du Biram Dah Abeid qui est en première place avec les résultats obtenus,   cela voudra dire que c’est la victoire du discours militant et radical,  indique la note du CMERS.

En définitive,  cette note dont le contenu a été  présenté ci-haut,  aura été un effort appréciable qui devait comporter une présentation du contexte  sur  les plans international, régional et même local. Elle aurait dû  également donner une idée des investitures des principaux partis afin de planter davantage le décor. Elle n’a pas intégré une quelconque analyse de la participation de plusieurs partis politiques dirigés par des Négro-africains : l’AJD/MR soutenu par les FPC ;  le PMR rejoint par le Mithagh pour les  droits des Haratines et le PMC Arc-en-ciel. Tout comme,  elle n’a pas pris en considération deux partis dirigés par des Haratines : le parti El Wiam  de Boidiel Ould Houmeid et    le Parti de la construction et du développement de Mohamed Ould Borboss dans son évaluation de la recherche du leadership au niveau de cette composante. Enfin, la note n’est pas revenue sur les conséquences encore  ressenties de la crise de  2016 avec les  sénateurs et sur une autre  question assez attendue : Quel probable président, pour la nouvelle assemblée ?

IOMS


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