Quelques constats sur les dernières investitures de l’UPR   
28/07/2018
L’Union pour la République (UPR-parti au pouvoir, en Mauritanie)  a dévoilé dans la soirée du 27 juillet 2018 ses candidats  pour les trois types de listes législatives restantes,  en vue du  scrutin du  1er septembre : la nationale mixte, la régionale de Nouakchott et la liste des Femmes.



Cette annonce est intervenue après une certaine hésitation mise à profit  probablement  pour la concertation et  la gestion des conséquences  des  investitures déjà annoncées pour trois autres  types de listes : les  conseils municipaux et régionaux et la liste législative de circonscription (diffusée un moment et retirée par la suite, de la circulation).
 Premier constat à la lecture des  nouvelles listes : des corrections ont été apportées en réponse peut être aux clameurs consécutives aux choix opérés pour les conseils régionaux et municipaux  ainsi que pour les listes des députés de circonscriptions,  avec des   profils mis à l’avant, notamment, pour les communautés,  la diversité culturelle, la jeunesse, et le genre.
Mais serait-ce suffisant pour calmer les dissidences et  ressentiments déjà exploités par les partis de l’ex-majorité principalement, ainsi que par une  pléthore des partis (plus de 100)  et les différentes oppositions (modérée,  radicale et extrémiste)?

La bataille s’annonce en tout cas rude -même si les gens sont «fatigués»  comme on dit au Sahel-  et les jeux, sont évidemment, loin d’être faits.

Deuxième  constat : il y aurait  comme un problème de  renouvellement de la confiance à certains.
En effet, le président de l’UPR,  celui  de l’Assemblée nationale issu de ce même parti,  ainsi que  tous les membres du Gouvernement n’ont pas été investis.
En démocratie de type occidental, cet état de fait,  est sans équivoque.
Mais sous d’autres tropiques, on peut évidemment dispenser les responsables politiques de la nécessaire légitimité populaire,  en estimant qu’ils «font bien le boulot» et d’autres missions peuvent donc  les  attendre à l’issue d’importants évènements en vue :  le congrès de l’UPR qui se tient le 6 août et les résultats du scrutin qui tomberont -si la CENI le peut- dans la journée du 2 septembre .
Le scrutin du 1er septembre  a valeur de test et constitue en fait,  le premier pas, vers le grand  enjeu attendu par tous, ici et ailleurs : la présidentielle de 2019.
Les regards se tournent  donc  vers la journée du 15 août,  date de démarrage de la campagne électorale pour un scrutin des plus complexes  techniquement, jamais organisés en Mauritanie.
Si le défi de la participation ne se pose plus comme lors des scrutins de 2013 et 2014, la qualité du vote, restera  par contre ,un enjeu fondamental,  car faut-il le rappeler,  il y a eu 270.000 bulletins nuls dans les élections locales de novembre 2013.

Ce qui interpelle les  partis politiques d’abord  et surtout  la CENI pour la sensibilisation  de l’électorat. La CENI   a changé récemment de président à l’issue d’une «consultation restreinte» entre  les parties prenantes au dialogue de 2016 et ne se heurte plus à un problème de légitimité avec  la crédibilité de son nouveau président Mohamed Vall Ould Bellal issu des rangs de l’opposition présentée comme radicale, mais fait face cependant à des défis d’ordre logistiques.
Le fichier électoral est toujours en cours d’élaboration,  le bulletin de vote unique posera problème avec ses centaines de listes et de logos dont des pommes,  des épées,  des éperviers et des girafes.
«Mais il ne faut pas s’inquiéter,  c’est dans l’improvisation que se révèle le vrai génie des Mauritaniens»,  me disait récemment un observateur européen très averti, résident à Nouakchott.
MAOB


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