Lancement de la campagne: 'Mon lait est local'   
03/06/2018

La campagne régionale d’Oxfam et de ses partenaires en Mauritanie pour la promotion du lait local a été officiellement lancée, ce vendredi 1er juin, à la Chambre de Commerce, d’industrie et d’agriculture de Mauritanie. Cette campagne de promotion du ....



... lait local durera trois ans. Elle est placée sous le signe« Boire du lait local, c’est soutenir la production nationale » et vise à sensibiliser la population à une consommation informée et responsable, soutient Amadou Seydi Djigo, chargé de programme d’Oxfam-Mauritanie.
 La filière lait local Ă©prouve de nombreuses difficultĂ©s en Mauritanie. « Il y a vĂ©ritablement un manque d’organisation et l’effet de concurrence, avec les nombreux et divers produits laitiers qui sont massivement importĂ©s dans notre pays. L’envahissement total et incontrĂ´lĂ© du marchĂ© national par le lait importĂ©, dont on ignore souvent l’origine et la composition est un facteur nuisible Ă  la promotion de la filière lait local», dĂ©plore Sarr Mamadou, coordinateur national de ROSA (RĂ©seau des Organisations de SĂ©curitĂ© Alimentaire).

Valorisation des productions locales

C’est pourquoi, sollicite Sarr, « il est important que les autorités nationales se penchent sur des politiques de promotion des acteurs promus à la valorisation de nos productions locales. C’est à ce prix que nous assurerons la sécurité alimentaire ».
Pour Sarr, les attentes les plus pressantes, dans le cadre de la promotion de la filière lait local en Mauritanie se résument à un certain nombre de renforcement des capacités pour maîtriser le marché. Il s’agit de l’élévation de la production permettant d’assurer les besoins de la consommation nationale et d’affronter la concurrence sur le plan international ; l’amélioration de l’accès à l’alimentation du bétail, en lien avec les enjeux de la production ; l’augmentation du pourcentage de lait issu des exploitations familiales dans l’industrie laitière, en lien avec les enjeux de la collecte ; la mise en place d’une politique commerciale et fiscale favorable au lait local issu des exploitations familiales, afin d’assurer des prix de lait favorables au développement des filières locales.
 Toutes ces attentes supposent, indiquent ElHadj Ba prĂ©sident de l’ONG AMAD et Sidi Ould Maouloud, que les acteurs de la filière lait local et les pouvoirs publics conjuguent leurs efforts, afin de mieux organiser le secteur en redynamisant les structures de production et de distribution.

« Il est souhaitable, formule Ba ElHadj, également que les consommateurs donnent la préférence au lait local dont ils peuvent s’assurer de l’origine réelle des produits qu’ils achètent à des prix
 raisonnables. Ceci est possible, si les pouvoirs publics s’impliquent fortement dans la promotion de la filière lait local, comme objectif prioritaire de dĂ©veloppement ».
Aussi, un dialogue franc entre acteurs de la filière, pouvoirs publics et consommateurs est-il indispensable pour aller à la promotion réelle de nos productions locales.
 C’est Ă  ce prix donc, c’est-Ă -dire avec la volontĂ© politique et les stratĂ©gies efficientes qu’on pourrait conserver au lait local le rĂ´le important qu’il peut et doit occuper dans notre alimentation et dans notre dĂ©veloppement.

Taxer les importations

En effet, en plus de la mobilisation sociale autour du lait local et la démarche pour une consommation responsable, les différents acteurs veulent mener un plaidoyer fort auprès du gouvernement.
 Appel a Ă©tĂ© lancĂ© pour  la promotion et  la dĂ©fense du lait local en Mauritanie. Pour autant, les industriels mauritaniens doivent consentir des efforts en matière de respect des normes internationales, de vaccination et de transformation pour aspirer Ă  des exportations de lait. ElHaj Ba balaie les craintes sur l’hygiène et la qualitĂ© du lait Ă©voquant les efforts dĂ©ployĂ©s en la matière par les industriels durant deux dĂ©cennies dans le domaine de la collecte et de la maĂ®trise.

«Progressivement, il va falloir imposer le lait importé pour décourager les importations et favoriser la production locale par le biais de l’accompagnement des industriels», suggère Ba ElHadj
 Le lait local assure, Ă©voque, Dedeou Yahya - Directeur pays d´Oxfam Mauritanie, une partie importante de la consommation des pays sahĂ©liens, notamment en milieu rural et dans les villes secondaires. Il contribue sensiblement Ă  la lutte contre les inĂ©galitĂ©s de genre en procurant aux femmes des revenus leur permettant de vivre plus dignement. MalgrĂ© son apport non nĂ©gligeable Ă  l’économie des pays de l’Afrique de l’Ouest et au Tchad, la filière lait local fait face Ă  d’énormes dĂ©fis (alimentation du bĂ©tail, collecte, transformation, concurrence du lait en poudre…). Moins de 15% du lait local est collectĂ© alors que les importations de poudre de lait (avec une proportion importante et croissante de poudre de lait rĂ©engraissĂ©e en matière grasse vĂ©gĂ©tale) sont estimĂ©es Ă  plus de 31,5 millions MRU en 2015.
 A la faveur de la journĂ©e internationale du lait, cĂ©lĂ©brĂ©e, ce 1er juin,les producteurs et productrices de lait, du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du SĂ©nĂ©gal et du Tchad, accompagnĂ©s d’une large coalition composĂ©e d’organisations paysannes, de consommateurs, de chercheurs, d’ONG, de mini-laiteries, d’industriels locaux, lancent une campagne de dĂ©fense et de promotion du lait local. Pour la première fois, ces acteurs se rĂ©unissent pour affirmer ensemble : le rĂ´le clef du lait local dans la sĂ©curitĂ© alimentaire et nutritionnelle de la rĂ©gion du Sahel ; l’énorme potentiel Ă©conomique des filières laitières basĂ©es sur la collecte de lait local ».
Les producteurs laitiers de cinq pays de l’Afrique de l’Ouest et du Tchad sont déterminés à promouvoir le lait local et réclament des politiques laitières durables. Ainsi, les Etats d’Afrique de l’ouest travaillent à une offensive lait dans le cadre du plan d’investissement agricole régional de la CEDEAO, que des négociations importantes autour d’accords commerciaux approchent (tarif extérieur commun, renégociation des accords de Cotonou APE) pour que les groupes laitiers multinationaux réalisent des investissements importants sur le continent africain.
 Dedeou Yahya  espère un ralliement aux demandes de nos agropasteurs et de nos industriels pour le dĂ©veloppement de la filière lait local en Afrique de l’ouest et sa survie. Les actions de sensibilisation qui seront menĂ©es par les coalitions rĂ©gionale et nationale au cours des prochains mois s’adresseront Ă  tous les acteurs pour que le lait local soit notre lait: produit et transformĂ© dans nos pays et consommĂ© par toutes nos populations».

 

 

Synthèse THIAM

lecalame


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