Adhésion à la CEDEAO : après le Maroc, la Tunisie presse le pas / Quels enjeux pour le Maghreb ?   
13/03/2018

Selon un communiqué de l’organisation sous-régionale reçu par Dakaractu ce mardi, le ministre tunisien des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, a rendu une visite de courtoisie, ce lundi 12 mars 2018, à Abuja, au Nigeria, au président de la Commission de la ...



 ... CEDEAO, Jean-Claude Kassi Brou.

Pour mémoire, lors de leur 51ème Sommet tenu le 4 juin 2017, à Monrovia, au Liberia, les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO ont accordé à la Tunisie un statut d’observateur.

« La Tunisie envisage d’intensifier sa coopération économique et commerciale avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), avec un accent particulier sur la promotion des échanges et des investissements », rapporte le document. 

Cette visite s’inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération entre la CEDEAO et la Tunisie liés par un mémorandum d’entente qui consacre la mise en place d’un cadre de coopération et d’une plateforme de dialogue entre les deux parties, et vise la promotion des échanges dans les domaines économique, commercial, agricole, scientifique, technique et éducatif, ainsi que dans tout autre domaine d’intérêt commun à définir par celles-ci.

C’est dire que la Tunisie, à l’image du Maroc, presse le pas en direction de la CEDEAO. Une seconde lecture permet de savoir que la sous-région ne constitue qu’une porte d’entrée pour ce pays maghrébin qui vise, à travers cette offensive de charme, le marché de l’Afrique subsaharienne. Ainsi, il n’est pas exclu que, dans les prochaines années, cet Etat passe du statut d’observateur à celui de membre à part entière, puisqu’à l’heure des méga-zones de libre-échange, le déclin programmé de l’Union du Maghreb arabe (UMA) dicte d’intégrer ce marché porteur.

« La flamme de l’UMA s’est éteinte, parce que la foi dans un intérêt commun a disparu », avait déclaré le roi Mohamed VI avant de déposer une demande pour admission à l’organisation sous-régionale. En clair, après près de 30 ans d’existence, ce regroupement de 5 pays (Maroc, Libye, Tunisie, Mauritanie, Algérie) n’a pu atteindre un volume d’échanges commerciaux « intra-muros » à hauteur de 5 %, selon un rapport d’une commission du Sénat français. Même la requête de réadmission exigée de la Mauritanie participe de cette logique de faire de la CEDEAO un tremplin pour éviter l’isolement.

L’Egypte, qui ne fait pas partie de l’Union du Maghreb arabe, a vu ces échanges commerciaux avec les pays du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA, dont la Tunisie est le 20e pays membre depuis octobre 2017) augmenter à 5,4 milliards $ en 2016, avec une balance commerciale excédentaire de 400 millions $ à son profit.

Certes, l’adhésion programmée de ces pays du Maghreb comporte des aspects positifs, puisque les prévisions indiquent qu’avec le Maroc, cet espace peut avoir un PIB avoisinant les 745 milliards de dollars et se classer devant la Turquie, mais des spécialistes émettent des craintes quant au déséquilibre du rapport des forces.  


dakaractu


Toute reprise totale où partielle de cet article doit inclure la source : www.journaltahalil.com
Réagir à cet article
Pseudo
E-mail
Commentaire
Entrer le code
La rédaction de Tahalil vous demande d'éviter tout abus de langage en vue de maintenir le sérieux et de garantir la crédibilité de vos interventions dans cette rubrique. Les commentaires des visiteurs ne reflètent pas nécessairement le point de vue de Tahalil et de ses journalistes.
Les commentaires insultants ou diffamatoires seront censurés.

TAHALIL 2006-2022 Tous droits reservés