Plusieurs check-points ont été établis la journée du 11 septembre à Nouakchott et des fouilles ont été opérées sur les véhicules. Le déploiement brusque d’un dispositif de sécurité dans plusieurs quartiers de la capitale mauritanienne, a été interprété comme «une réaction à une menace précise». Une menace qui serait relative, dit-on, à la présence à Nouakchott de jihadistes candidats à des opérations terroristes.
«Nous prenons des précautions car avons reçu des informations non confirmées sur la présence de salafistes mauritaniens et algériens qui prépareraient des attentats à Nouakchott» nous a déclaré sous le couvert de l’anonymat, une source sécuritaire. A notre question de savoir : «D’où se sont-ils infiltrés et comment l’avez-vous su ?» On s’est vu répondre : «No comment!». L’alerte de Nouakchott est intervenue quelques jours après la publication d’un communiqué attribué à une nouvelle organisation dénommée : «Katibate El Gha’egha’e Vi Sahraa’i El Moulethemine» (en français, le bataillon El Gha’egha’e, au Sahara des hommes enturbannés). Elle intervient aussi, après le transfert de plusieurs dizaines de salafistes d’une prison de l’état Major national, vers celle de Dar Naim, tous, membres ou sympathisants d’une organisation démantelée en avril 2008, dénommée : « Ansar Allah, El Mourabitoune Vi Biladi Chinguitt» (en français, les partisans d’Allah au pays de Chinguitt). On ne sait pas par ailleurs, si la «Katiba El Gha’egha’e» a pris le relais après le démantèlement d’ «Ansar Allah», ce qui n’est pas exclu, en raison de l’étrange similitude sémantique et conceptualiste du jargon des deux organisations. Cependant, il est fort probable que l’alerte lancée le 11 septembre à Nouakchott, soit liée à l’arrestation fin août de Tiyeb Ould Sidi Aly (photo) surnommé «Abderrahim» à Gao au Mali et celle (non confirmée) de Hamada Ould Mohamed Khairou alias «El Gha’egha’e», toujours, au Mali. «Abderrahim» dont la Mauritanie aurait déjà demandé l’extradition pour sa participation à l’accrochage meurtrier du «Centre Emetteur» le 7 avril dernier, risque hélas, de ne pas être livré par les maliens. Des sources journalistiques algériennes et maliennes ont rapporté que Khaled Abou El Abbas alias Belaouar, l’ «Emir» de la « Katiba des Moulethemines» a demandé la libération de «Abderrahim» en contrepartie de celle de l’un des otages autrichiens, vraisemblablement, Andrea Kloiber compagne de Wolfgang Ebner, originaires de la région de Salzbourg (nord de l’Autriche), portés disparus depuis le 22 févier 2008 , alors qu’ils se trouvaient dans le sud de la Tunisie. Leur enlèvement a été revendiqué le 10 mars par la Branche d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat, GSPC, algérien).Une opération similaire de prise d’otage avait échoué –on le rappelle- en Mauritanie en avril 2008, quand des salafistes mauritaniens encadrés par des algériens avaient envisagé d’enlever un diplomate allemand en poste à Nouakchott. S’agissant de l’arrestation non confirmée d’ «El Gha’egha’e», evadé de la prison civile de Nouakchott en avril 2006, il est assez curieux que son arrestation se fasse au Sahel, lui qui était supposé être en…Irak. IOM
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