Sécurité en Afrique : quel rôle joue l’armée française ?   
13/11/2017

Ce lundi débute la 4e édition du Forum international de Dakar sur la Paix et la sécurité en Afrique. Un continent qui reste fortement touché par les attaques terroristes et qui lutte pour maintenir la paix. Présents également sur le continent de nombreux militaires français. 



Quel rôle jouent-ils sur place ?

 Ce lundi débute le quatrième Forum international de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique. Lancé en 2013 lors du Sommet de l’Élysée, le forum est consacré cette année aux nouveaux enjeux stratégiques du continent, avec pour thème : "Défis sécuritaires actuels en Afrique : pour des solutions intégrées."

Pendant deux jours à Dakar, au Sénégal, plusieurs conférences sont organisées, auxquelles assisteront comme chaque année pour l’occasion, plusieurs chefs d’Etats et de gouvernements africains mais aussi des acteurs de la Paix et de la Sécurité.

Car l’Afrique – comme de nombreux autres pays du monde – est confrontée au terrorisme. Plusieurs groupes extrémistes sévissent sur le continent. Voici les principaux : 

Boko Haram : fondé en 2002 au Nigeria, son nom signifie "l’éducation occidentale est un péché". Son objectif ? Instaurer la charia, la loi islamique. A ses débuts, le groupe est considéré comme une secte violente d’illuminés radicaux qui se finance grâce au banditisme. Jusqu’en 2009 où une attaque du groupe radicalisé fait 800 morts. En 2014, 276 lycéennes sont enlevées dans leur établissement scolaire de Chibok, au Nigeria. Le groupe a depuis prêté allégeance à Daech. En 2016, le gouvernement nigérian a affirmé avoir éradiqué Boko Haram.
Aqmi : Al-Qaïda au Maghreb islamique est le fruit de l’allégeance du GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat) à Al-Qaïda. Le GSPC avait été créé en Algérie en 1998. Le but d’Aqmi : renverser le gouvernement algérien pour instaurer un califat islamique, entre le nord du Mali, le Niger occidental et la Mauritanie orientale. Mais aussi multiplier les attaques contre des cibles occidentales. En novembre 2013, deux journalistes français de RFI ont été assassinés par l’organisation.
Ansar Al Charia : Groupe le plus radical de la mouvance salafiste tunisienne, Ansar al-Charia a été lancé en avril 2001 et revendique l’instauration de la loi islamique en Tunisie et en Libye.
Ansar Dine : crée en 2011, Ansar Dine signifie "défenseurs de la foi". Le groupe, qui appelle régulièrement à combattre la France et ses alliés, est "parrainé" par Aqmi, qui souhaite ainsi étendre son emprise au Sahel, et plus particulièrement dans le nord du Mali, où elle prône l’instauration de la charia.
Pour l’aider à lutter contre le terrorisme, la France est présente en Afrique. Voici les principales bases militaires françaises sur le continent :

Sénégal : 350 soldats présents sur place. Les forces françaises assurent la défense des intérêts français ainsi que l’appui aux déploiements opérationnels dans la région. Elles incluent des forces terrestres, navales et aériennes.
Côte d’Ivoire : 950 soldats présents sur place. Après la fin de l’opération Licorne en 2015, les Forces françaises en Côte d’Ivoire (FFCI) ont un statut de force de présence dans une zone d’intérêt stratégique pour la France. Elles sont centrées à Abidjan.
République centrafricaine : Après la fin de l’opération Sangaris en 2016, 350 soldats français restent en Centrafrique pour appuyer les 12 500 pacificateurs de la Minusca.
Gabon : 350 soldats sur place. Les Eléments français au Gabon (EFG) assurent la défense des intérêts français ainsi que l’appui aux déploiements opérationnels dans la région. Ils sont basé à Libreville.
Enfin l’opération Barkhane : basée au Burkina Faso, en Mauritanie, au Mali et au Tchad rassemble 4 000 soldats. Lancée en 2013, l’opération s’est d’abord appelée Serval jusqu’en juillet 2014.


Bamako appelle Paris à la rescousse

Tous ces soldats français basés sur le continent africain jouent un rôle important. En 2012, par exemple, Bamako appelle la France à la rescousse. La capitale malienne fait l’objet d’un coup d’État organisé par une alliance de rebelles touaregs et de combattants islamistes (certains affiliés à AQMI). C’est le début de l’opération Serval. Une opération réussie pour la France, qui libère en quelques jours les villes du Nord du Mali.

Mais la présence de l’armée française en Afrique ne fait pas l’unanimité. Certains y voient le retour de la "Françafrique", jeu de mot utilisé pour désigner la relation spéciale, souvent qualifiée de néocoloniale, établie entre la France et ses anciennes colonies. D’autres pointent du doigt le coût des opérations, l’inefficacité et la prolongation des missions sur place, mais aussi les accusations de viols par des militaires de l’opération Sangaris en République centrafricaine. Des scandales qui peuvent amener à s’interroger sur la pertinence et le rôle militaire de la France en Afrique.




France Inter avec agences


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