Une équipe de l’Association Mauritanienne des Droits de l’Homme (AMDH) a organisé, le 04 juillet 2017, une séance de causerie éducative au quartier d’Arafat, poteau 11. La causerie a été animée par Ebetty Ould Khalifa, parajuriste de cette localité. Une dizaine de ...
... personnes en majorité de femmes ont pris part à cette rencontre éducative. L’objectif vise à identifier des cas d’esclavage ou de pratiques esclavagistes et de faire imprégner les citoyens de leurs droits. C’est par une méthodologie pratique qui consiste à écouter les personnes s’exprimer librement pour soulever ou dénoncer des cas d’esclavage, de pratiques esclavagistes ou de violation des droits de l’homme. D’emblée, Mr Ebetty a souligné l’importance de cette rencontre qui entre dans le cadre du projet « Lutte contre l’esclavage et ses pratiques connexes » initié par l’Association du Barreau Américain (ABA ROLI) et mis en œuvre par l’AMDH. Mieux, il a indiqué à cette occasion que cette séance de causerie éducative permettra de déceler des cas d’esclavage ou de pratiques esclavagistes. Une pratique aujourd’hui reconnu comme un crime contre l’humanité. Le projet s’appuie sur la loi 031-2015 qui incrimine le phénomène. C’est dans ce sens que le parajuriste a indiqué qu’aucune pratique esclavagiste ou jugée telle ne doit rester impunie. Pour sa part, Mr Ly Mamadou, un des parajuristes, a abondé dans le même sens tout en mettant l’accent sur les lois nationales que tout citoyen doit connaître afin de mieux défendre ses droits. Plusieurs intervenants en majorité de femmes ont souligné que les populations notamment de la banlieue vivent dans la pauvreté. Elles ont raconté leur vie jadis pastorale et la crise qui sévit à l’intérieur du pays. Et par conséquent, elles ont souhaité un soutien de l’AMDH voire de l’Etat mauritanien afin qu’elles sortent de la situation de misère qu’elles vivent depuis plusieurs années. L’une d’entre elle, a déclaré avoir un enfant malade sans préciser son âge et qui nécessite un soutien. D’autres femmes ont expliqué qu’elles ont de tout le temps été exploitées par leurs employeurs. A les en croire, non seulement le salaire est minime mais il est difficile pour elles de le trouver auprès de leurs employeurs devenus insolvables. Finalement, certaines se sont résolues d’abandonner leur travail et leurs salaires pour rentrer définitivement dans leurs villages. Aujourd’hui, elles vivent dans l’extrême pauvreté et sollicitent les âmes sensibles pour les assister ne ce reste que pour assurer le minimum vital. Une femme, la trentaine, a souligné que ces enfants ne sont pas encore recensés depuis le décès de leur père il a y a quelques années. Ils ne vont plus à l’école à cause de ce problème d’état civil. Ces femmes ont tout de même remercié l’AMDH pour les avoir approché afin de connaître leurs problèmes qu’elles vivent au quotidien. Elles ont souligné enfin que ce genre de rencontre doit être perpétué afin que tous les citoyens puissent connaître leurs droits et leurs devoirs. La causerie a eu lieu en présence de Mme Aïchetou Keita, chef de projet et de Mr Abderrahmane Niang, son superviseur. I.Badiane
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