Lutte contre l’esclavage : Formation de parajuristes et personnes relaies pour l’accompagnement des victimes   
29/05/2017

L’Association Mauritanienne des Droits de l’Homme (AMDH), en partenariat avec l’Association du Barreau Américain (ABA ROLI) a organisé, du 24 au 26 Mai 2017, une session de formation au profit des parajuristes et personnes relaies pour l’accompagnement et le suivi ...



... des victimes de l’esclavage. Vingt participants issus de la société civile ont pris part à cette formation dont l’objectif est de les outiller et de renforcer leurs capacités en matière d’assistance et d’accompagnement des personnes victimes de l’esclavage et ses pratiques connexes.
D’emblée, les participants ont eu droit à un rappel sur les droits humains. Une façon de rafraichir leur mémoire avant d’entrer dans le vif du sujet. C’est ainsi qu’en synthèse, le formateur, Mr Samba Malal Guisset, a défini les droits humains comme « les droits humains que tout individu possède, parce qu’il est un Etre humain ». Ces droits, a-t-il dit, sont consignés dans différents textes dont notamment, la Déclaration universelle des droits humains de 1948, la Charte Africaine des droits de l’homme et des peuples de 1981 et la Constitution de la Mauritanie voté lors du référendum constitutionnel de 2006.
Les participants ont suivi une présentation complète sur les principales caractéristiques des droits humains qui sont soutenus par des valeurs comme la dignité, la liberté et l’égalité. Le formateur a parcouru les organes concernés par la défense et la protection des droits de l’homme ainsi que les conditions qui garantissent et protègent ces derniers.
Dans la même présentation, le formateur a évoqué quelques groupes vulnérables dont les esclaves qui méritent d’être assistés et accompagnés. C’est justement l’objet de cette session de formation qui permettra aux bénéficiaires d’être mieux outillés et renforcés pour mener à bien ce travail d’accompagnement des personnes victimes d’esclavage.


Le parajuriste, une mission à caractère social
En outre, il y a eu lieu de rappeler la loi 031-2015 incriminant l’esclavage et ses pratiques connexes afin que les parajuristes l’approprient comme outil principal dans le cadre de leur mission sur le terrain. C’était le moment choisi par le formateur pour définir le parajuriste qui est cette personne au service d’une communauté pour faciliter l’accès aux droits en délivrant des services d’accompagnement juridique. C’est en quelque sorte un engagement bénévole et citoyen.  Donc la mission du parajuriste est de faire connaitre les droits et devoirs des personnes au sein de sa communauté, les aider à régler leur problème par l’accompagnement, l’orientation ou la médiation.  Il s’y ajoute, l’organisation des sessions de sensibilisation, causeries-débats et d’information à l’intention des communautés sur leurs droits et devoirs et sur les procédures administratives et judiciaires en vigueur en Mauritanie.  Dans tous les cas, pour mieux effectuer son travail, le parajuriste doit faire preuve, selon le formateur, de professionnalisme, d’intégrité, d’impartialité, de respect mais aussi avec compétence et discrétion. Il doit aussi coopérer avec courtoisie et dans le respect du droit avec les autorités, les professionnels de la justice et les autres organisations de développement. Ainsi, il doit donc veiller aux intérêts des populations, refuser toute forme de discrimination et autres contreparties de quelque nature qu’elles soient, en retour d’un service offert.
Enfin, les participants se sont organisés en groupes pour travailler et échanger sur les thèmes aussi importants sur la mission qui les attend sur le terrain.
A la fin de la formation Me Fatimata Mbaye, présidente de l’AMDH, a exhorté tous les participants à travailler en bonne intelligence avec les victimes afin de les accompagner partout où le besoin se fera sentir. Pour sa part, Mr Diop Oumar d’ABA ROLI, il a demandé aux participants de profiter de ce genre de formation pour mieux accompagner les victimes. « Votre mission fera de vous, des citoyens modèles à même de servir vos communautés et partant, votre pays ».
I.Badiane


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