Ould Abdel Aziz, au cours d'une conférence de presse: Nous avons décidé d'activer l'Article 38 de la Constitution et d'organiser un référendum populaire   
23/03/2017

Le Président de la République, Son Excellence, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, a tenu, mercredi soir, au palais présidentiel à Nouakchott, une conférence de presse, au cours de laquelle, il a abordé les plus importants dossiers d’actualité et les derniers développements...



 ... qui intéressent le citoyen.

Le Président de la République a répondu aux questions posées par nombre de journalistes représentant les médias nationaux et internationaux.

Introduisant la conférence, le Président de la République a salué le peuple mauritanien et ses institutions politiques, sociales et professionnelles, indiquant qu’il a décidé de réserver cette rencontre aux organes de presse écrite et audiovisuelle locaux dans le but d’édifier les citoyens sur un certain nombre de questions qui les intéressent, notamment dans les domaines économique, sécuritaire et politique.

Il a rendu hommage aux forces armées et de sécurité nationales qui veillent à la sécurité du citoyen sur l’ensemble du territoire national de notre chère patrie, saluant leur participation honorable aux missions de maintien de l’ordre sur le continent africain.

Par ailleurs, le Président de la République a rendu hommage aux martyrs tombés sur les champs de bataille en défendant le territoire national et l’honneur du citoyen, particulièrement ceux qui ont rendu l’âme en résistant à la colonisation.

Etaient présents à cette importante conférence de presse aux côtés du Premier ministre, M. Yahya Ould Hademine, la première dame, Mme Mariem Mint Ahmed dite Tekber, le ministre secrétaire général de la Présidence de la République, Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, le ministre de la Culture et de l’Artisanat, porte-parole du gouvernement, Dr Mohamed Lemine Ould Cheikh, M. Ahmed Ould Bahiya, directeur du cabinet du Président de la République et nombre de présidents de partis politiques et de leaders de partis de l’opposition.

Répondant à une question relative à la conduite à tenir après le rejet des amendements constitutionnels par la majorité des sénateurs, le Président de la République a indiqué qu’un référendum sera organisé, conformément aux dispositions de l’article 38 de la constitution. Il a aussi souligné qu’on ne doit pas rester les mains croisées face à ce vote inattendu et spécifique aux sénateurs, et que ces derniers doivent réviser leur position et reprendre leur place dans les rangs de la majorité.

Commentant l’agissement des sénateurs, le Président de la République a déclaré que si un ancien président a une certaine évaluation de ce qui s’est passé, on doit admettre que d’autres sont en droit d’avoir une évaluation différente.

Le Président de la République a également rappelé que les principes démocratiques font l’unanimité de tous, mais dans les limites de la légalité, rappelant que le droit de manifester de manière civilisée et autorisée ainsi que le respect des choix du parti sont des comportements sains. Par contre, ce qui s’est passé constitue une violation de l’usage habituel.

Le Chef de l’Etat a dit avoir convoqué de grands juristes qui n’ont jamais eu à exercer de hautes fonctions dans le pays pouvant influer sur leur vision et sont totalement impartiaux pour évaluer la situation et voir dans quelle mesure on peut régler les problèmes posés après ce vote du Sénat afin de pouvoir appliquer les résultats du dialogue qui ont obtenu 121 voix à l’Assemblée nationale alors que 33 sénateurs ont voté contre et 20 pour.

Ces juristes, ajoute –t-il, après analyse approfondie de la situation, ils sont parvenus à la vérité selon laquelle le Président e la République peut recourir au référendum populaire sans passer par les deux chambres afin que le peuple mauritanien ne soit pas l’otage de la volonté de 33 sénateurs contre 121 députés élus au suffrage universel direct.

Le Chef de l’Etat a indiqué, qu’en tant qu’arbitre chargé par le peuple mauritanien d’assurer la gestion de ses affaires, ne peut rester les mains liées devant cette situation surtout que les sénateurs exercent leurs missions après la fin de leur mandat et que pour répondre à la volonté du peuple mauritanien et de larges franges qui ont participé au dialogue politique inclusif et en exécution de la feuille de route de ce dialogue , décision a été prise de recourir au peuple qui va arbitrer entre nous par sa volonté et c’est lui qui va trancher par rapport aux résultats de ce dialogue.

Le Président de la République a rappelé son discours de Néma et sa proposition de supprimer le Sénat et les autres amendements qui ont été apportés par la suite dans le cadre du dialogue.

Répondant à une question sur le non-respect des dispositions de l’article 99 de la Constitution et le sort qui pourrait être réservé à ces amendements, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz a précisé qu’il n’a pas demandé un amendement pour un troisième mandat ou une révision de la Constitution en vue d’un tel objectif comme l’estiment certains opposants, relevant qu’il poursuivra son action dans l’intérêt du pays et qu’il achèvera son mandat que le peuple lui a confié nonobstant ce que disent les autres et qu’il continuera par la suite à exercer ses droits civils et politiques et exprimer son point de vue s’agissant de l’amélioration du cadre juridique et de la révision de la Constitution pour servir l’intérêt du peuple mauritanien.

Il a encore fait remarquer que personne ne peut l’accuser de bloquer le travail parlementaire et le responsable n’en est point le Président de la République mais les sénateurs qui ont voté contre les résultats du dernier dialogue.

A une question à propos de l’ouverture d’un nouveau dialogue et le fait que le Forum ait estimé que les amendements sont de ce fait tombés et les déclarations du constitutionnaliste, Mohamed Lemine Ould Dahi à ce sujet, le Chef de l’Etat a dit qu’il y a des juristes propres qui se sont concertés sur ce plan et considéré que l’article 38 de la Constitution donne la possibilité au Président de la République de recourir directement au référendum, ce que personne ne peut l’en empêcher.

Il a noté que les conditions de la démission du Général de Gaulle sont liées au fait que le peuple français a voté contre sa politique, relevant qu’il ne démissionnera pas ni à la manière de De Gaulle ni à celle de Pinochet qui a préféré après sa démission être chef d’état major de l’armée de son pays.

En réponse à une question sur les attaques de l’opposition radicale contre l’armée, le Chef de l’Etat a indiqué que l’armée a entrepris un coup d’Etat en 1978 et deux changements par la suite en 1984 et en 2005 au cours desquels les militaires ont tenu à s’éloigner des idéologies et des clivages politiques et ont fermé la porte devant ces tendances.

Les tentatives des courants politiques des’impliquer dans la gestion du Conseil militaire de la justice et de la démocratie (CMJD) et les conséquences qui en ont découlé conduisant au vote par le bulletin blanc ont été contrés en leur temps par l’engagement en 2005, des membres du CMJD, dans une déclaration à la Voix de l’Amérique à ne pas se présenter, ce qui s’est concrétisé par leur retrait du pouvoir après les élections présidentielles. L’armée est restée depuis lors loin du pouvoir, se consacrant à ses missions intérieures et extérieures pour la première fois, dans un contexte de rehaussement de ses capacités et de meilleure préparation, loin de toutes les surenchères politiques.

Il a ajouté que les choses sont claires, que le vote a été exercé par les sénateurs et non le gouvernement et qu’il est du devoir du Président de la République d’agir et personne ne peut influer sur sa décision.

Le Président de la République a démenti catégoriquement les propos selon lesquels la Mauritanie est exposée à des pressions de la part des Nations Unies ou de l’Union Européenne.

’’Il s’agit des fausses informations que véhiculent certains qui malheureusement passent leur temps à visiter les chancelleries croyant qu’elles peuvent s’ingérer dans les affaires mauritaniennes’’, souligne le Président de la République.

Au sujet du référendum envisagé, le Président de la République a souligné qu’il est ouvert devant tous les mauritaniens et que les portes de la présidence sont ouvertes devant toute personne désireuse de parler des affaires publiques et qu’aucune opportunité de dialogue ne sera offerte de nouveau, car c’est une perte du temps.

Evoquant le dossier de Ould M’Khaïtir, le Président de la République a indiqué que l’affaire est exposée devant la justice et qu’on doit laisser la justice faire son travail, loin de la surenchère, notant que la charia islamique constitue la source et l’origine de la législation mauritanienne.

En Réponse à une question sur les relations avec le Maroc, le Chef de l’Etat a souligné que les deux pays entretiennent de bonnes relations et les missions diplomatiques exercent leurs activités pleinement.

Il a également abordé la question de la viabilisation des quartiers précaires de Nouakchott et précisé que 90% des problèmes de Gazra ont été résolus et que le système biométrique sera utilisé pour juguler les difficultés liées à la multiplication de la propriété foncière non exploitée.

En réponse à une question relative à la pénurie d’eau dans l’est mauritanien, le Chef de l’Etat a souligné que la ville de Néma sera alimentée en eau potable au mois d’octobre et que l’Etat a réalisé des avancées dans le domaine en dépit de la propagande exercée par certains pour servir d’autres agendas et considérations.

Au sujet de la suspension des bourses des étudiants en Algérie, le Président de la République a dit qu’il n’est pas au courant de cette question et que l’Etat a mis fin aux pratiques illégales dans le domaine d’attribution des bourses et a offert davantage d’occasions de formation à l’intérieur du pays, à travers la multiplication des instituts et universités.

S’agissant des amendements constitutionnels, surtout la suppression de la haute cour de justice, le Chef de l’Etat a précisé que la vision de l’opposition non participante n’est pas identique à celle de la majorité qui assure la gestion des affaires des pays.

’’L’approche de l’opposition dans le domaine est fondée sur des mensonges et l’exploitation des manifestations du printemps arabe pour nuire au pays. Cela n’engage ni la majorité qui gouverne ni l’opposition responsable’’, souligne-t-il.

Il a démenti avoir proposé la suppression de la haute cour et que ce sont les participants au dialogue qui l’ont proposée sur la base des justificatifs clairs.

’’Personnellement, je n’ai pas d’objection pour le maintien de cette institution bien qu’elle est virtuelle et ses compétences ont été transférées à la cour suprême’’, note le Président de la République.

Au sujet des institutions exemptées du contrôle, le président de la République a souligné que la banque centrale connait des réformes structurelles et les directions des douanes et des impôts ne possèdent des budgets de gestion et avec ça elles sont soumises au contrôle et que c’est le cas pour la Primature et la Présidence de la République.

A propos de la politique de l’Etat dans le domaine de la lutte contre la gabegie et sa rigueur dans la gestion, le Président de la République a rappelé ce qui a été réalisé au niveau de la rationalisation des dépenses et la maîtrise des ressources financières durant les dernières années permettant de réduire dans certains cas les budgets de fonctionnement à plus de 60%. Ceci est, souligne-t-il, un indice clair de bonne gestion avec le suivi de certains manquements dans ce domaine du fait des répercussions négatives d’un bilan de 50 années de gabegie sous des régimes successifs enracinant ce phénomène considéré comme étant un acte de bravoure compliquant ainsi l’extirpation de la gabegie en quelques années.

Le Président de la République a ajouté que la politique de la lutte contre la gabegie a adopté une approche en deux volets : D’une part, réduire les budgets de fonctionnement et d’autre part, opéré des inspections périodiques de tous les départements gouvernementaux et la vérification de tous les achats en s’assurant qu’ils sont conformes aux besoins.

Le Président a souligné que ces mesures ne sont pas suffisantes à elles seules en l’absence d’un changement des mentalités, d’une prise de conscience nationale quant à l’importance de la lutte contre le phénomène de la gabegie en sa qualité de vertu à laquelle tout le monde doit participer. Le commerçant doit refuser, a-t-il dit, pour des motifs patriotiques, de gonfler les factures et de verser de commissions à ceux qui opèrent dans ce domaine.

Il a appelé tout le monde à participer à ces efforts, citoyens ordinaires et journalistes, et à s’élever au-dessus de ces collusions néfastes.

Le Président de la République à indiqué qu’au niveau de la présidence de la République le budget de l’Etat-major particulier du Président de la République a été réduit à environ 300 millions ouguiyas alors qu’il atteignait le milliard et demi à une époque précédente qui a connu une manipulation des biens du peuple, un gaspillage de ses ressources et le sabotage de ses potentialités.

Le Président de la République a dit qu’il n’y a pas de place pour la surenchère dans ces efforts car le budget est clair, transparent, accessible à tous et son exécution se fait de façon professionnelle loin des comportements prévaricateurs antérieurs qui conduisaient à accumuler des dettes atteignant parfois 25 milliards ouguiyas ou à faire régler ce montant par le budget de l’Etat sur la base de dettes fictives comme ont fait certains par le passé.

Dans sa réponse à une question relative à la compression par des entreprises publiques de centaines de travailleurs et si cela reflète les signes d’une crise économique dans le pays, le Président de la République a nié l’existence d’une quelconque crise économique dans le pays, soulignant que la responsabilité de la compression des travailleurs n’incombe pas au gouvernement actuel, mais qu’elle est la conséquence d’accumulations passées et de l’anarchie des recrutements qui ont constitué un lourd fardeau pour les entreprises publiques. A titre d’exemple, a-t-il dit, la Somelec recevait durant les dernières années une aide annuelle de l’Etat de 7 à 8 milliards ouguiyas et malgré ces montants énormes elle restait redevable aux fournisseurs et autres traitants accusant ainsi un déficit permanent du fait de la mauvaise gestion et des accumulations des années passées caractérisées par les recrutements anarchiques et le gaspillage des ressources. C’est là un fait que personne ne peut récuser, car celui qui suit les listes des employés découvre vite le milieu tribal du directeur de l’entreprise durant cette période où il a alourdi les charges de l’entreprise par des travailleurs non productifs et sans compétences.

Il a noté que le redressement de cette situation est certes coûteux et prive de nombreuses personnes de privilèges qu’elles obtenaient, mais, en contrepartie, il fait justice à la majorité grugée car le chômage écrase nombre de citoyens qualifiés et de diplômés cherchant des opportunités d’emplois.

Il a ajouté que la Somelec n’a plus besoin depuis deux ans de l’aide que lui apportait l’Etat et qu’elle est parvenue à régler par ses propres moyens ses dettes dégageant ainsi une économie de15 milliards qui étaient ponctionnés annuellement du budget de l’Etat pour permettre à cette entreprise d’assurer ses missions.

Mieux, la Somelec était allé plus loin, ajoute le Président de la République, elle exporte de l’énergie électrique et génère des devises.

Le Président de la République a indiqué qu’il n’est pas possible de gérer l’Etat avec les sentiments, récusant une fois encore que le pays soit en crise économique et que si c’était le cas il allait souffrir de la forte baisse des prix des matières premières 2014/2015 de 50% à 70%. La SNIM, la première touchée par cette situation, a pu faire face à ces défis et honorer ses engagements sans problèmes à travers le soutien de l’Etat qui, lui, a subvenu à tous ses besoins par le biais de Trésor public grâce aux importants excédents budgétaires des années 2014 – 2015 – 2016, fruits de la politique de bonne gouvernance et de rationalisation des ressources.

Il a dit que le recrutement des Personnels Non Permanents (PNP) a porté préjudice à de nombreux cadres mauritaniens en les privant de leurs droits à la promotion, à la santé et à la retraite, soulignant que leur nombre a dépassé les 12 000 employés dans tous les départements. Ces personnels, recrutés de façon anarchique et dont certains d’entre eux résident à l’étranger, perçoivent des salaires sans qu’ils fournissent un travail en contrepartie.

Le Président de la République a indiqué qu’il a été mis fin à ce type de recrutement et il a été procédé à la réintégration de ceux qui ont des fonctions et de l’expertise dans leurs départements en les faisant jouir de tous leurs droits.

Le Chef de l’Etat a par ailleurs indiqué que la société Somagaz et les ports de Nouakchott et de Nouadhibou souffraient de situations similaires en sens que des sommes énormes sont distribuées entre les gestionnaires dans la discrétion et sans que personne n’en parle, soulignant qu’il a été mis définitivement fin à l’ensemble de ces pratiques et qu’il est possible aujourd’hui de parler de n’importe quel sujet sans contrainte, contrairement au passé grâce à la liberté d’expression et de presse exercée sans restriction, ni censure.

Il a ajouté que la Banque centrale n’a pas échappé, elle aussi, à ces périodes de malversations et de gabegie en ce sens que des milliards ont été retirés, gaspillés et cachés au regard du FMI. Et malgré cela, dit le Président de la République, certains nous demandent de payer ces dettes, même s’il est vrai que par principe que l’Etat est moralement tenu à cela de par la continuité de l’Administration.

Le Président de la République a souligné que certains évoquent l’échec de l’enseignement et il est vrai que cela ne marche pas. Mais il importe, dit-il, avant de juger, de méditer sur la situation de cet enseignement dans le passé et sur le rôle de cette situation dans le niveau atteint par ce secteur en formant des milliers de diplômés dans les filières de droit et des sciences humaines pour les déverser dans la rue sans le minimum de qualification ou de compétence leur permettant d’entrer sur le marché du travail.

Et lorsque nous avons, fait remarquer le Président de la République, créé des instituts et des universités pour former des médecins, des ingénieurs et des spécialistes dans tous les domaines à la lumière d’une vision claire et d’une politique sage pour adapter la formation au marché du travail, certains jugent quotidiennement et à tout moment que l’enseignement est un échec.




AMI


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