Quelques années après, les choses n’auront guère évolué notamment en matière
d’accès à l’eau, car la communauté internationale ne se donne pas les moyens
suffisants. Les évaluations estiment entre 9 et 30 milliards les besoins en
nouveaux financements pour disponilbilser l’eau, à plus d’un milliard d’êtres
humains.
Les dirigeants du monde réunis en septembre 2000 ont adopté sous l’égide
des Nations Unies les "objectifs du millénaire" qui visent entre autres, la
réduction de moitié de l’extrême pauvreté, l’éducation primaire pour tous,
l’arrêt de la propagation du sida, qui devaient garantir l’avènement d’un monde
meilleur à l’horizon 2015. Dans cet engagement planétaire, l’eau tenait une
place centrale. Il s’agissait pour les dirigeants du monde de réduire de moitié,
d’ici à 2015, la population mondiale n’ayant accès ni à l’eau ni Ã
l’assainissement. Quelques années après, les choses n’auront guère évolué
notamment en matière d’accès à l’eau, car la communauté internationale ne se
donne pas les moyens suffisants. Les évaluations estiment entre 9 et 30
milliards les besoins en nouveaux financements pour disponilbilser l’eau, à plus
d’un milliard d’êtres humains.
Après Marrakech, La Haye et Kyoto, c’ était au tour de Mexico, d’accueillir
le IV ème Forum mondial de l’eau dont les travaux ont pris fin le 22 mars
dernier. Ouvert le 16 mars sous le thème central ‘‘Des actions locales pour
un défi global’’, le Forum a reuní plus de 13000 participants, représentants les
gouvernements, les agences des Nations Unies, les bailleurs de fonds, les
agences inter-gouvernementales, les universités, les entreprises privées, les
groupes communautaires, les jeunes et les média. La Mauritania y était
representée par une delegation gouvernementale dirigée par le ministre de
l’hydraulique et comportant cinq responsables d’organismes publics. Les
Etats-Unis d’Amérique y ont envoyé la délégation la plus importante (391
participants). La délégation française, conduite par la ministre de
l’environnement, Nelly Olin, comptait 309 personnes parmi lesquelles de nombreux
élus. Viennent ensuite le Japon (252 participants), l’Inde (181), les Pays-Bas
(175) et le Nigeria (151). La cérémonie d’ouverture a été marquée par les
interventions des Co-présidents du Forum Cristobal Jaime Jaquez et Loïc Fauchon,
respectivement directeur général de la commission national de l’eau du Mexique
et président du Conseil Mondial de l’ eau qui ont souligné l’ importance
stratégique d’une vision à long terme de la gestion de l’eau et que le droit Ã
l’eau est indispensable a la dignité humaine. Après sept jours de travaux,
les 13 000 participants au IVe Forum de l’eau se sont séparés sur un constat
amer : l’objectif des Nations Unies de diviser par deux d’ici 2015 le nombre de
personnes n’ayant pas accès à l’eau potable dans le monde (1,3 milliard
d’individus) ne sera pas atteint si tous les acteurs ne se retroussent pas les
manches en responsabilisant plus sur les collectivités locales, et en trouvant
les financements adéquats. En effet dans les pays en voie développement, plus
de 1 milliard de personnes (près de une personne sur cinq) n’ont toujours pas
accès à une eau potable. L’eau est de plus en plus évoquée comme un problème,
voire le problème du XXIe siècle. Pour relever le défi de la fourniture de
l’eau à tous, la décentralisation visant à donner aux collectivités locales une
plus grande maîtrise de la gestion de leur eau a été proposée. Une autre
proposition émanant de la Banque Mondiale souligne l’importance du partenariat
public privé (PPP). Selon la Banque Mondiale le PPP permet de compenser les
restrictions budgétaires des Etats et met à la disposition des gouvernements et
des collectivités locales l’expertise des entreprises spécialisées. Néanmoins
les organisations non gouvernementales qui militent pour l’inscription du droit
à l’eau dans les constitutions des pays y voient une privatisation partielle des
ressources en eau, et ont défendu l’idée, que l’eau ne doit pas être perçue
comme une marchandise mais un bien public. Le Forum de Mexico s’est terminé
par deux déclarations l’une émanant des gouvernements et la seconde des élus.
Nous les reproduisons ici.
La Mauritanie au IVème Forum Mondial de l’eau Dans le cadre des travaux
du IV forum mondial de l’eau, notre ministre de l’hydraulique a présidé le 21
mars à Mexico city les travaux d’une session relative à "la réduction de la
vulnérabilité de l’Afrique de l’Ouest aux impacts climatiques sur les ressources
en eau" . La session tenue à la Casa Montejedo 4 du complexe Banamex Center a
été marquée par plusieurs présentations relatives à des actions locales dans le
domaine de l’accès à l’eau potable et une meilleure préservation de la ressource
eau. Un exposé de M Oluminde Akinsola de l’UICN a retenu l’attention par la
démonstration faite de la raréfaction de la ressource eau au niveau de l’Afrique
de l’Ouest avec l’exemple du rétrécissement continu du lit du Lac Tchad, ainsi
qu’avec des recommandations formulées dans le cadre d’un dialogue régional sur
l’eau et le climat en Afrique de l’Ouest. D’autres intervenants ont abordé les
questions des aménagements hydrauliques et de la préservation de l’environnement
ainsi que les questions de la variabilité et de changement climatiques. Les
intervenants s’accorderont a reconnaître que si la variabilité du climat
constitue une notion naturelle, le changement du climat résulte lui, de causes
étrangères notamment à l’Afrique de l’Ouest où la production des gaz à effet de
serre représente à peine les 0, 1% de l’émission mondiale. Ainsi l’Afrique de
l’Ouest se retrouve interpellée à s’adapter aux conséquences d’une situation
dont elle n’est pas responsable plutôt qu’à faire baisser une émission de gaz Ã
effet de serre insignifiante. A souligner que la séance a été marquée par la
présentation de la plate forme Eau du Sahel adoptée à Nouakchott le 1er mars
2006 par les pays membres du CILSS. C’est M SaadEbih Ould Mohamed El Hacen le
directeur du centre national de la recherche en eau (CNRE) qui fera la
présentation de cette plateforme dont les objectifs sont d’amelioer l’accès des
populations à l’eau potable et à l’assainissement, l’amélioration durable de la
sécurité alimentaire, la maîtrise des eaux souterraines et de surface, l’exhaure
solaire , la petite irrigation et l’ensemencement des nuages (pluies
artificielles) pour sécuriser la production agro-sylvo- pastorale. Il est Ã
préciser que Nouakchott la capitale de la Mauritanie est approvisionnée en eau
potable à partir de la nappe Idini située à 65 kms au Nord Est de cette grande
mégalopole qui souffre de problèmes d’approvisionnement dans la mesure où l’eau
ne coule pas dans tous les robinets et où les citernes et les charretiers
constituent des sources d’approvisionnement .La capitale de la Mauritanie compte
sur le projet Aftout Essahli qui va drainer et potabiliser l’eau du Fleuve
Sénégal située à 200 kms au sud de Nouakchott à l’horizon 2009.
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