AFCF/PANOS : Restitution du rapport sur les violences basĂ©es sur le genre   
21/11/2016

L’Association des Femmes Chefs de Famille (AFCF) en partenariat avec l’Institut Panos Afrique de l’Ouest a organisé le 18 novembre dernier à Nouakchott un atelier d’information et de partage du rapport sur les Violences basées sur le genre (VBG). Cette activité ...



... fait suite Ă  l’atelier de formation des journalistes sur le traitement des informations sur les violences basĂ©es sur le genre (VBG) et rentre dans le cadre du projet : « Briser le silence, lever les tabous, mieux informer sur les violences basĂ©es sur le genre en Afrique de l’Ouest ». Outre la prĂ©sence de Mme Lebneik Mint SoulĂ©, directrice adjointe de la famille au MASEF et de BĂ©caye Ba chargĂ© du suivi VBG au mĂŞme ministère, de Mr Libasse Hanne reprĂ©sentant PANOS, il y avait la prĂ©sence des reprĂ©sentants d’organisations de la sociĂ©tĂ© civile, des diplomates, des Ă©lus locaux et divers organes de presse nationale et internationale.
Dans son discours introductif, Mme Salimata Sy Camara, a précisé que « l’objectif de ce projet était de soutenir les défenseurs des victimes de violences basées sur le genre par une information équilibrée et une communication maitrisée » afin de « répondre en partie à un des objectifs spécifiques, à savoir « Sensibiliser et former les médias à une information équilibrée et professionnelle sur les violences liées au genre». Cela a été le but de l’atelier consacré durant deux jours, (du 16 au 17 novembre) à la formation des professionnels des médias sur «Comprendre et traiter les VBG dans les contenus médiatiques » a-t-elle souligné avant d’indiquer que le présent rapport est le résultat du projet en question initié par l’IPAO. Aujourd’hui, poursuit Mme Camara, « Ces enseignements permettent désormais aux organisations de la société mauritanienne de documenter scientifiquement des cas de violences basées sur le genre qui pourront être exploités par les chercheurs.»
De son côté, Mr Libasse Hanne de l’IPAO, a mis l’accent sur le rôle que joue son institut dans le cadre de l’ancrage de la démocratie, de la justice sociale en Afrique, pour le pluralisme des médias, la bonne gouvernance en collaboration avec les institutions africaines telles que la CEDEAO et la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP). Il a évoqué les raisons de la contribution des médias dans le traitement des VBG et la sensibilisation des populations et des décideurs étatiques. En outre, Mr Libasse a tenu à remercier vivement Mme Salimata Sy Camara, pour sa volonté manifeste et son engagement sur ces questions de genre. «C’est grâce à son engagement que PANOS arrive à travailler davantage et avec fierté avec l’AFCF » a-t-il soutenu non sans magnifier les actes posés par Mme Camara pour la défense des droits des femmes notamment sur ces questions de VBG.
Pour sa part, Mme la directrice adjointe au Ministère des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille (MASEF), a indiqué que le Ministère a pris des mesures pour éradiquer les VBG. Ainsi, elle a souligné qu’il est important d’échanger des informations pour apporter une assistance et assurer une vie digne à la femme. En outre, elle a soutenu que le MASEF accorde une priorité aux questions de genre.


Un rapport riche d’enseignement et d’informations
Présenté par Me Bezeid, avocat au barreau de Nouakchott et spécialiste des questions de genre, le rapport a mis l’accent sur les violences à l’égard des femmes. Les statistiques assorties du rapport de l’étude pour les années 2014 et 2015 indiquent un chiffre de 5441 femmes victimes de violences notamment le viol, les mariages forcés, la maltraitance, les violences conjugales … Il ressort des principales tendances que les violences conjugales restent les formes des VBG les plus fréquentes avec un taux de 64,62% de cas entre 2014 et 2015.
Toutefois, le rapport a soulevé les difficultés rencontrées par les enquêteurs, les assistantes sociales et les points focaux notamment les pesanteurs sociales et culturelles, le manque de moyens humains et matériels entre autres.
Au titre des recommandations, le rapport a recommandé à la Mauritanie de respecter ses engagements nationaux et internationaux, de réviser le code pénal, d’adopter une loi sur les VBG et les violences conjugales, de vulgariser les lois et de lutter contre l’impunité. En outre, le rapport indique qu’en application du Protocole de Maputo, la Mauritanie doit mettre en mouvement des mesures pour lutter contre les tabous dont sont victimes les femmes. Il s’y ajoute, le renforcement de la présence des femmes dans les sphères de décision, de donner des fonds pour la prise en charge des VBG, mais également de créer un comité de veille et de suivi sur la prise en charge des VBG.
Après la présentation, un débat a eu lieu entre les différents participants autour de ces questions de VBG. Des femmes engagées n’ont pas manqué de dénoncer le caractère discriminatoire dans la défense des droits des femmes et ont exigé vivement la mise en place d’un arsenal juridique dissuasif afin de permettre à la femme de vivre décemment et de jouir pleinement de son statut. Mme Dieng Fatma, conseillère à l’ambassade du Sénégal a tenu à remercier l’Afcf, sa vice présidente Salimata Sy Camara et son partenaire l’IPAO pour la pertinence du projet sur un phénomène qui se passe dans la sous région. Toutefois, elle a fait remarquer qu’en dehors des violences soulignées, il y en a d’autres psychologiques, morales et dans le milieu du travail. Mme la directrice adjointe au MASEF a eu également une lecture positive du rapport mais a ajouté aux recommandations, la révision du code du statut personnel.
Des questions ont été également posées au sujet du rapport et Mme Camara a tenu à répondre avec satisfaction tout en reconnaissance certaines insuffisances de l’étude. Enfin, des attestations ont été remises aux journalistes qui ont suivi la formation sur le traitement des questions liées aux VBG.
I.Badiane


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