C’est l’après-midi du 4 juillet, vingt quatre heures après la démission du Gouvernement de Yahya Ould Ahmed El Waghef, que les députés initiateurs de la motion de censure ont rendu publique un communiqué dans lequel (comme pour répondre aux sorties antérieures de l’UFP)...
...ils déclarent enregistrer "avec satisfaction la démission du Gouvernement, qui constitue une réponse aux attentes du Peuple et ses représentants, et non la preuve, de la faiblesse ou de l’humiliation de quiconque".
Soucieux de fixer leurs conditions à la veille de la formation du nouveau Gouvernement, - et c’est ce qui les intéresse-,notanment l’exclusion dans le futur cabinet des partis (UFP et Tawassoul-(islamistes modérés)), les députés grognards ont indiqué qu’en vue "d’éviter les fautes commises lors de la formation de la précédente équipe, que le futur Gouvernement doit être issu de la majorité reflétée par les élections présidentielles"pour qu’il traduise disent-ils, le changement, la reforme et les attentes des mauritaniens. Ainsi, Changement et Reforme se revelent l’apanage d’un camp : Celui des députés à écrasante majorité ex-PRDS, puis indépendants, et maintenant, ADIL frondeurs ou grognards en attendant de nouveaux ordres.Qu’importe! Esquivant le concept «Roumouz El Vessad» utilisé dans un premier temps pour s’ attirer la solidarité de la redoutable organisation "Conscience et Resistance", les députés grognards ont souhaité que «des personnes aptes par leur, Nadhavetihim (en français, cela peut signifier: propreté physique ou morale, mais le communiqué ne le précise pas), ainsi que « leur compétence et poids électoral soient conviées pour matérialiser le contrat entre la Majorité et le Peuple». Le communiqué précise dans une logique exclusiviste tant pour des partis, (et pour certaines communautés), et dans une salve machiavélique, (visant à ramener l’UFP et Tawassoul à l’opposition démocratique et faire revivre ainsi , les conflits que ces deux partis, avaient eu avec le RFD), qu’«ils (les députés grognards) restent conscients de l’importance d’une interaction positive avec l’opposition démocratique». Et d’ajouter : «Laisser une opposition forte et riche par sa diversité, donne une plus grande crédibilité au système démocratique mauritanien, renforce ses capacités de contrôle, et constitue un mécanisme de régulation indispensable à la vie politique nationale». En d’autres termes, l’UFP et Tawassoul qui ont des problèmes avec le RFD, chef de file de la structure de l’opposition democratique doivent revenir à cette structure, et demander des comptes, notamment, suite à l’attribution du poste de secrétaire général de celle-ci, à Sarr Ibrahima et suite, aussi, au putsch municipal de Tevragh Zeina, dans lequel Tawassoul avait décelé la main du RFD. Bonjour les dégats, pour le RFD et tant mieux. En refusant le retour de Tawassoul et de l’UFP dans la nouvelle équipe, les députés grognards poursuivent deux objectifs: créer de nouveaux problêmes à Ahmed Ould Daddah et s’opposer à l’élargissement de la majorité présidentielle. Ce qui devait pourtant, constituer un noble dessein pour toute majorité qui voudrait gouverner de manière confortable, dans un pays où il y a un besoin de cohésion et de resserrement des rangs. IOM
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