Affrontements entre groupes armés à Kidal, dans le nord du Mali   
22/07/2016

BAMAKO (Reuters) - Des affrontements ont eu lieu jeudi à Kidal, dans le nord du Mali, entre des milices pro-gouvernementales et des rebelles touaregs, rapportent des témoins et un combattant. Les premiers tirs ont éclaté vers 16h00 GMT et les violences ...



... se sont rapidement étendues à toute la ville, incitant les habitants à se barricader chez eux.

Un habitant de Kidal joint par Reuters a fait état de tirs d’armes lourdes et légères.

"On était à la mosquée quand on a entendu quelques tirs", a déclaré Ahamadou Thegoum. "Quinze minutes plus tard, on entendait des coups de feu pratiquement dans toute la ville, des tirs réguliers et parfois des explosions."

Des hélicoptères militaires ont survolé la ville, sans qu’on sache s’ils appartenaient à la Minusma, la mission de l’Onu au Mali, ou à l’opération militaire française Barkhane au Sahel.

Kidal est un bastion traditionnel des rebelles touaregs. Depuis février dernier, la ville était contrôlée conjointement et pacifiquement par la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui réunit les principaux groupes rebelles touaregs du nord du Mali, et les miliciens du Gatia (Groupe autodéfense touareg imghad et alliés), favorables au gouvernement.

Mais les tensions se sont accumulées au cours des derniers jours, marquées par des violences sporadiques, et les deux camps ont renforcé leurs positions dans et autour de Kidal.

Une trêve a bien été signée entre la CMA et le Gatia dimanche, par l’entremise du Niger voisin, mais à partir de mercredi, les combattants de la CMA ont coupé les principaux axes routiers de la ville et pris position afin de barrer au Gatia l’accès au centre-ville.

Un combattant de la CMA a accusé un milicien pro-gouvernemental d’avoir déclenché les affrontements.

"Ce matin, la CMA a dit aux miliciens de rester où ils étaient et de garder leurs positions à l’extérieur de la ville, mais ils ont essayé d’entrer par la force", a-t-il dit, en souhaitant rester anonyme.

Le chef du Gatia, Fahad Ag Almahmoud, a rejeté la responsabilité des violences sur la CMA, en l’accusant de chercher à réduire la mobilité du Gatia et d’avoir ouvert le feu à bout portant sur l’une des brigades du Gatia qui revenait en ville.

L’accord de paix signé en 2015 par le gouvernement, les milices pro-gouvernementales et les séparatistes touaregs est censé faire baisser les tensions entre groupes armés dans le Nord, afin de permettre à l’armée de se concentrer sur la lutte contre les organisations djihadistes.


(Souleymane Ag Anara; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)


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