Entretien avec Mme Sy, directrice de l’école El Mourabitoune de Sebkha : « Les enfants, c’est mon monde »   
21/06/2016

Directrice de l’école El Mourabitoune de Sebkha qui abrite une crèche, une petite et grande section mais aussi des classes de la première année à la 6ème année, Mme Aminata Diop Sy, est plutôt une humanitaire. Son école visiblement enchevêtrée dans l’environnement ...



... familial, manque d’équipement matériel et un peu de tout. En marge de la cérémonie commémorative de la journée de l’enfant africain le 16 juin dernier, combinée avec la fête de fin d’année, nous l’avons approchée pour en savoir plus sur son école.

Q: Comment vous en êtes arrivée là ?

Aminata Diop Sy : Chaque année nous organisons la fin d’année. Cette année, nous avons voulu célébrer la journée de l’enfant africain moi, et ma partenaire Mme Fatimata Thiam, présidente de l’Association pour le Suivi Social des Enfants en Situation Difficile (ASSESD). Vous savez l’enfant est un être à soutenir et à préparer. C’est pourquoi, nous avons ensemble eu l’idée d’organiser et de célébrer la journée de l’enfant africain, ce 16 juin. Et désormais, nous comptons chaque année célébrer ensemble cette journée de l’enfant avec nos modestes moyens.

Q: 25% des élèves ne payent pas. Du social ?

ADS : Oui, je fais du social parce que ça fait partie du travail. D’ailleurs en tant que musulmane, je dois aider les autres qui sont nécessiteux. Je ne souhaite pas dire exactement ce que je fais dans ce cadre tout simplement parce que je l’ai fait dans l’anonymat afin que je sois récompensée par Dieu. Ce que je peux vous dire, c’est que 25% des élèves ne payent pas les frais de scolarité, tout cela est à ma charge. Je fais ainsi avec la complicité de mes enseignants malgré mes modestes moyens. D’ailleurs vous avez vu l’école, ce n’est pas en réalité une école mais une garderie.  Je l’ai fait pour aider les pauvres familles ici au niveau de la banlieue de Sebkha. Nous nous efforçons avec les moyens du bord pour assurer l’éducation des enfants.

Q: Un manque d’équipement ?

ADS : Nous manquons de tout. Pas de tables bancs, de tableaux appropriés, de gadgets pour les enfants encore moins de bureaux. Comme je vous le disais tantôt, ce n’est pas une école mais une garderie familiale. L’école manque vraiment d’équipement.

Q: Les bailleurs ou les pouvoirs publics ?

ADS : Personne n’est venu pour le moment nous soutenir. D’ailleurs je n’ai pas le temps de sortir, je le consacre à l’encadrement des enfants. Le temps pour moi est précieux et je ne veux pas m’éloigner des enfants. Le seul soutien, c’est celui de mon mari Mr Sy Ibrahima Demba, de ma famille qui est devenue par la force des choses, un milieu scolaire. Les enfants c’est mon monde, j’aime les enfants c’est sûr. Depuis 2003, j’ai eu l’idée de créer une crèche du genre et c’était la continuité vers le jardin et l’école. Mon projet c’est d’aider les enfants à avoir un bon une bonne éducation de base, un bon niveau, pour éviter la délinquance et la déperdition. Mon souci, c’est de les orienter. J’appelle les parents à serrer la ceinture afin d’assurer un bon avenir à leurs enfants. Il faut que tout le monde se sacrifie pour nos enfants. C’est ma conviction.
Propos recueillis par I.Badiane


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