Rien ne va plus dans les rangs du parti de l’Alliance pour la République du Président Macky Sall. Le Coordinateur du parti en Mauritanie et certains responsables sont à couteaux tirés. On se regarde en chien de faïence. Et pour cause ? Des divergences réelles et ...
... visibles minent le parti pour, nous dit-on, des « comportements et positions contraires à l’éthique du parti » de Macky Sall. Cette situation est la conséquence logique de la naissance d’une tendance forte conduite par Assane Guèye, Coordinateur adjoint qui tiendrait le bon bout. Car, à en croire ses partisans, il contrôle la quasi-totalité des militants qui réclament le départ du Coordinateur Mor Kane Ndiaye. Ce dernier qui soutient le contraire, balaie d’un revers de main, toutes les accusations portées sur son dos.
Ça sent le roussi …
Les responsables se renvoient la responsabilité comme un ballon de ping pong. Chacun tire la vérité de son côté. Selon un communiqué que nous détenons, résumant les conclusions d’une rencontre extraordinaire du bureau de la Coordination tenue ce 27 mars à Nouakchott, sans le Coordinateur et son « complice » le trésorier général Amadou Ndiaye, « les disputes entre responsables constatées lors du référendum, l’arrogance du coordinateur et du trésorier général envers les autres camarades … » sont, la conséquence logique d’une défaite de la coalition du OUI le 20 mars dernier. Le Coordinateur Mr Mor Kane Ndiaye est accusé par ses camarades de parti, de « manque de respect, de prise de décisions unilatérales, des exclusions arbitraires de camarades du parti» sans aucune concertation préalable.
« Faux », rétorque Mor Kane Ndiaye, qui explique : « D’abord je tiens à préciser que je ne suis pas concerné par une réunion que moi en tant que coordinateur n’ai pas convoqué. Tout ce qui s’était dit lors de cette rencontre ne concerne que ses initiateurs. D’ailleurs, je n’ai jamais pris une décision unilatérale comme ils le soutiennent. C’est méconnaître le fonctionnement des instances du parti». Pour sa part, Amadou Ndiaye, trésorier général, soutient : « C’est une affaire crypto personnel qu’Assane Guèye a utilisée pour la politiser ». Pour le cas de la cellule APR de Nouadhibou dont les responsables ont fustigé le comportement du coordinateur, l’accusant d’avoir pris une décision « unilatérale » de remplacer les responsables par Gorgui Diouf, membre du bureau exécutif et responsable des jeunes, Mor Kane indique : « c’est quand ils ont refusé de prendre les 50 000 ouguiyas qu’on leur a envoyés pour réclamer plus que nous avons décidé de choisir un autre pour gérer le référendum ».
Les raisons d’une défaite
La défaite de la coalition du OUI est à mettre à l’actif des frustrations des responsables et militants accentuées par des querelles internes de l’APR de Mauritanie. Des votes sanction, des boycotts sont entre autres les raisons qui minent le bon fonctionnement de ce parti en Mauritanie. Demba Diop, chargé de communication de la cellule à Nouadhibou déclare. « Nous avons des problèmes avec Mor Ndiaye qui croit que le parti c’est sa propriété. Nous sommes frustrés par ses agissements et c’est pourquoi, nous avons voté NON au référendum pour sanctionner ce genre de comportements » a-t-il dit. Assane Guèye coordinateur adjoint, tempère et précise : « nous ne combattons pas nos deux camarades mais cette mobilisation contre eux est une façon de les freiner contre leurs agissements et leurs démarches contraires à l’éthique du parti ». A l’en croire, «nous voulons sauver le parti et par conséquent nous décidons de rompre les amarres avec nos deux camarades et non avec le parti ». Et Mr Guèye, d’interpeller la direction du parti APR en vue d’une solution idoine et ce, en perspective des législatives de 2017. Pour Boubacar Barry, Secrétaire général chargé des affaires administratives, « notre réaction est tout à fait normale parce que nous voulons massifier le parti et non multiplier les exclusions ou les frustrations de nos militants ». Cette réunion qui a réuni des membres du bureau exécutif et des responsables de sections a été l’occasion pour ces apéristes de dénoncer « l’absence de concertation, le manque de siège, de logistique et la non accessibilité aux responsables nationaux surtout le coordinateur national Alioune Fall Ndao » souligne le communiqué final. Face à cette situation de ni guerre ni paix, les mis en cause n’excluent pas, de convoquer une rencontre en interne pour « laver le linge sale en famille ».
I.Badiane
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