Festival de rap «Assalamalekoum Hip Hop»   
15/05/2008

« Un peuple ne s’identifie que par sa culture. Il est de la responsabilité des Etats africains d’encadrer leurs jeunesses et de nourrir un nouveau concepte qu’on appelle le rêve africain », a déclaré le rappeur sénégalais Daara J.



Durant trois jours la ville de Nouakchott a vécu sous le rythme de la musique hip hop, under grown et des rappeurs venus de différents horizons de Nouakchott et d’ailleurs. L’idée pointue de l’organisateur Monza est de faire valoriser cette musique dans le continent particulièrement en Mauritanie qui selon lui, est une terre d’accueil, d’harmonie et d’unité. Pour ce jeune créateur de la Rue Publik, il est temps de faire appel à tous les rappeurs porteurs de message pour dénoncer le mal qui traverse nos peuples et les esprits. A cette occasion, les Sénégalais des groupes de rap Daara J. et Pee Froiss sont venus prendre part au festival pour apporter leur contribution non seulement à la fête mais à la sensibilisation des décideurs africains quant au devenir de ce continent.  Des thèmes et des sujets importants ont été abordés pour sensibiliser davantage les peuples d’Afrique victimes et frappés par plusieurs phénomènes notamment l’émigration clandestine, la hausse des prix des denrées de première nécessité, la pauvreté, les enfants de la rue et la violence. Nous les avons approchés à cette occasion et nos hôtes se sont prêtés à nos questions.

 

Interview de Georges Lopez dit DJ Gee Bayss :
"Là où la politique échoue la culture arrive à dépasser les montagnes".

 

Tahalil Hebdo : DJ Gee Bayss, vous êtes le leader du groupe Pee Froiss. Les raisons de votre présence à Nouakchott ?
DJ Gee Bayss :
Je suis  là dans le cadre du festival Assalamalekoum hip hop et ce n’est pas ma première fois de venir à Nouakchott. C’est ma sixième ou septième fois que je suis venu pour jouer ici ou dans le cadre d’une production. Ma première compilation, je l’ai enregistrée ici à Nouakchott avec d’autre MC. C’est dans le cadre de mon métier de DJ que je suis venu pour ce festival à titre personnel mais aussi pour me reproduire ensemble avec les rappeurs mauritaniens sur la scène, notamment avec Big Jazz et tant d’autres. Le fait de nous associer à la fête prouve que la Mauritanie est non seulement une terre d’accueil mais aussi et surtout c’est un pays qui a toujours partagé beaucoup de choses avec le Sénégal.

T.H. : Vous n’êtes pas sans savoir que le rap en Mauritanie n’est pas tellement développé et connu au niveau de la sous région, pour des raisons certes culturelles mais aussi politiques. Est-ce que le rap mauritanien peut compter sur vous pour son éclosion?
D.G.B.
: En fait le rap mauritanien à travers moi peut avoir une plate forme d’expression parce qu’en tant que DJ, je suis aussi diffuseur des œuvres produites par les artistes et à ce titre je peux le faire connaître à travers mes produits, à travers mes prestations des talents issus de la Mauritanie. La preuve voilà le CD où il y a quelques artistes mauritaniens qui ont participé à son enregistrement et qui n’avaient pas de productions locales. C’était donc pour moi un moyen de les faire connaître au Sénégal et un peu dans la sous région.

T.H. : Quelle image le rap véhicule aujourd’hui parce qu’au premier moment de sa naissance, les gens avaient considéré le rap comme une musique de jeunesse, de personnes dépassées par les évènements mais au fond il y a un  message que véhiculent les rappeurs ?
D.G.B.
: Bien sûr le rap en particulier ou le hip hop en général le Onder Grown, c’est vrai c’est une musique des jeunes mais qui a grandi et qui est avec le temps. Moi quand j’ai commencé j’avais pas le même âge qu’aujourd’hui et pourtant je suis toujours dans le hip hop Onder Grown donc les gens doivent savoir que le hip hop est une musique militante et de ce point de vue je crois que elle est la bien venue en Mauritanie, au Sénégal et partout en Afrique parce que à travers les langues et le mélange des cultures, elle contribue à promouvoir certains aspects, certains droits, certaines revendications de la jeunesse donc c’est la voix des sans voix, le hip hop. Cette musique va rentrer dans les familles, va parler aux jeunes et aux mamans. C’est positif et bénéfique.

T.H. : Que ressentez-vous en tant que sénégalais venu en Mauritanie pour la énième fois se reproduire ensemble avec les confrères mauritaniens?
D.G.B :
Le sentiment que j’ai toujours eu est que la musique réussit là ou la politique échoue en générale. C’est le brassage des cultures, des rencontres entre jeunes de différents horizons. C’est un facteur d’intégration très important parce que la musique c’est une source de paix, c’est de bonne vibration. Donc là où la politique échoue la culture arrive à dépasser les montagnes.

T.H. : Avez-vous des conseils à prodiguer aux jeunes rappeurs ?
D.G.B :
Le conseille que j’ai aujourd’hui pour les jeunes africains c’est de leur demander de travailler pour leur continent et pour leur pays.


Propos receuillis par Ibou Badiane


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