Une vidéo siglée «al-Andalus», l’organe médiatique d’Al-Qaida au maghreb islamique (Aqmi) a été reçue le 21 juin par l’agence d’information «Saharamedias». Elle comporte deux interviews avec des otages capturés par Aqmi le 25 novembre 2011 à ...
...Tombouctou : le Suédois Johan Gustafson et le Sud-africain Stephen Malcolm McGown.
Cependant la mention Aqmi ne figure pas dans le titre, ni dans la signature, de cette vidéo de haute qualité d’une durée de 18 mn que j’ai visualisé.
Très inspirée du style des productions de l’Etat Islamique (EI) à la fois dans la forme et dans le fond, qu’il s’agisse de postures, de «costumes», des cagoules, ou du contenu, avec les plans et les effets spéciaux, la vidéo entièrement en Anglais est destinée au public anglo-saxon. L’acteur principal avec un accent très British rappelle «John Jihad» l’égorgeur britannique de l’EI. Pas un seul mot de Français dans cette vidéo, sous-titrée en Arabe et accusant la France d’indifférence à certains des otages au Sahel .
Voici deux des principaux messages de la vidéo:
1) L’acteur principal et ses otages ont insisté sur l’indifférence de la France aux otages non français. Le premier a indiqué que la France et le Mali bloquent le dénouement. Les otages ont semblé en être choqués. Des séquences montrent le président Français et son Premier ministre s’exprimer sur la libération en décembre 2014 de l’otage français Serge Lazarevic. Et la vidéo révèle la contrepartie : 7 terroristes libérés des prisons maliennes et nigériennes, dont deux, des ravisseurs de Serge Lazarevic.
Conclusion suggérée : La France fait tout quand il s’agit de ses ressortissants et bloquerait par contre la libération des non français.
2) Le deuxième message touche plutôt les sentiments.
Deux hommes de type occidental dont un scandinave portant tous les deux des sales gandouras avec ongles crasseux et barbes hirsutes sont en captivité depuis plus de 1000 jours, sans avoir probablement dormi sur un lit durant toute cette période.
Quand l’acteur principal vient les voir il leur enlève des menottes et s’engouffrent avec eux dans un buisson pour l’interview.
La tristesse et l’impuissance se lisent sur les visages de ces deux hommes. Ils se posent des questions : «Nous avons pourtant été capturés avec les français … pourquoi nous n’avons pas été libérés avec eux ?».
Ils remercient leur gouvernement pour les efforts fournis et les implorent de faire davantage pour les libérer. Ils parlent à leur famille, leur expriment leur amour.
Le Sud africain s’adresse à sa «belle épouse», lui dit qu’il aime la revoir pour poursuivre leurs projets communs…
Le Suédois qui aurait tenté une fois de s’évader, craque après quelques phrases, et dit qu’il ne sait pas comment sera le dénouement. Il est zappé du champ de la camera.
J’ai été particulièrement touché par cette scène. Qu’en sera-t-il alors avec leurs amis et proches? Pauvres mecs !
IOMS
Les 7 jihadistes libérés dans l’échange avec le dernier otage français
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