Le communiqué audio diffusé le 13 mai par l’agence Al-akhbar qui annonce l’allégeance d’Al-Mourabitoun à l’Etat Islamique (EI) engage-t-il seulement le Mujao et les jihadistes appartenant à ce mouvement, notamment, la personne qui a appelé Al-akhbar pour lui demander la publication, celle qui l’a lue, et enfin...
...la troisième Adnane Abou Welid qui en serait le signataire ?
«Le mouvement Al-Mourabitoune annonce son allégeance au calife des musulmans Abou Baqr al-Baghdadi, bannissant ainsi les divisions et les dissensions au sein de la communauté musulmane» entend-on dans ce communiqué dont les auteurs prêchent maintenant pour l’EI au détriment de la vieille Al-Qaida et qui seraient ainsi à la recherche d’un nouveau souffle avec cette organisation qui se distingue par ses conquêtes territoriales, ses capacités de résistance et de gestion, sa cruauté hyper-mediatisée et son cyberactivisme qui ramené dans ses filets des milliers de candidats au jihad . Rien n’indique cependant que le communiqué engage les composantes d’Al-Mourabitoun en dehors du Mujao notamment les « signataires par le sang » de Belmokhtar, s’ils existent encore, avec les saignées continues.
Trois remarques s’imposent à ce stade:
1- Le communiqué ressemble dans la forme à ceux attribués à Al-Mourabitoun notamment la revendication de l’attaque contre la base de la Minusma dans l’Assongo (17 avril) et avant elle, celle d’Al-Moustarat, celui du 8 avril menaçant le Mali et la France ainsi que la revendication de l’attaque du 7 mars contre un restaurant à Bamako. Il diffère radicalement des communiqués d’ Al-Mourabitoun signés par Belmokhtar dont le dernier en date du 9 janvier 2015 portait « soutien et bénédiction» à l’attaque menée par les frères Kouachi contre le journal Charlie Hebdo. Le communiqué du 13 mai n’a également rien à voir dans la forme avec d’autres communications d’Al-Mourabitoun notamment la récente note détaillée sur l’attaque d’In Amenas et la vidéo «l’Aube éclatant».
2- Ne faut-il pas dés lors se demander si ce communiqué a été rédigé à l’instigation de Belmokhtar, sans concertation avec lui, ou carrément, par opposition à lui.
3- Et s’il est sûr qu’Abou El Walid puisse engager le Mujao dont il est le principal dirigeant avant Sultane Ould Badi et Hamada Ould Khayrou, il n’est pas, par contre, certain qu’il puisse également embarquer son ainé Belmokhtar, en admettant du reste, que ce dernier qui ne s’est pas manifesté depuis janvier 2015, soit toujours en vie.
Conclusion : Avec Belmokhtar ou sans lui, nous assistons avec Abou El Welid, jeune sahraoui diplômé d’une université algérienne, à la naissance dans notre sous région d’une nouvelle génération de dirigeants jihadistes,
Il reste à espérer -comme au Nigeria- que Shekau ne fasse pas regretter Yusuf…
IOMS
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