Les représentants du gouvernement mauritanien conduits par le Ministre Secrétaire Général de la Présidence (MSGP) et ex- Premier ministre (2008-2014) Dr Moulaye Ould Mohamed Leghdaf ont donné le 9 mai la réponse orale du pouvoir à la plateforme avancée...
...le 18 avril par le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU-opposition radicale, comprenant des partis, des syndicats, des Ongs et des personnalités) . Les dits représentants n’ont pas « lamentablement échoué» et ont avancé, mais, timidement, contrairement à ce qui a été écrit par des médiocres medias favorables à un clan adverse, celui du Premier ministre Yahya Ould Hademine, ou se considérant -malgré le déficit de légitimité, de compétence et d’expérience- portes-paroles attitrés du MSGP, moyennant ce que l’on imagine . Selon un négociateur du FNDU les représentants du pouvoir ont dit être ouverts au dialogue quoique des préalables du FNDU ne se justifieraient pas, car relevant de la Constitution et des lois en vigueur. Ils ont estimé dans leur réponse orale que le Président Aziz a déjà prêté serment de respecter la Constitution en termes de nombre de mandats et souligné que la libération des détenus d’IRA (non reconnue) sera perçue comme une « ingérence de l’exécutif dans la justice ». L’objectif, selon eux, doit plutôt être de garantir un « procès équitable » aux dits détenus. Concernant l’amélioration des conditions de vie des populations et la loi sur l’esclavage, les représentants du pouvoir ont estimé que ce dernier « fait de son mieux » et qu’il attend des propositions du FNDU afin d’en faire davantage. Le statut du Bataillon de la sécurité présidentielle (BASEP) a été également abordé au cours de la rencontre. Les négociateurs du Gouvernement ont estimé qu’il s’agit d’un bataillon dont le statut est clair, car dépendant de l’état- major général des Armées en termes de moyens et d’avancements. Ils se seraient par contre, montrés flexibles concernant l’ouverture des medias publics au FNDU, les mesures jugées arbitraires contre des citoyens (Mamouny, Neinine, Chavi ?) et l’audit de l’enrôlement des Négro-africains rapatriés du Sénégal . Et selon un négociateur de la Majorité le pouvoir serait même prêt à mettre en place des « commissions mixtes « sur ces questions avec le FNDU ajoutant : « Nous surprendrons l’opposition par l’audacité de nos propositions » Et même si les negociateurs de l’opposition étaient mandatés seulement pour discuter des préalables de la plateforme du FNDU Dr Moulaye Ould Mohamed Leghdaf en outre proposé l’élargissement de l’Accord Cadre proposé également dans sa plateforme, aux partis de la CAP afin de le transformer en «Accord-Tripartite ». Les représentants du FNDU doivent faire le compte rendu de la réunion aux pôles composant ce front de l’opposition avant d’apporter dans les jours qui suivent, leur réponse définitive aux représentants du pouvoir. Il faut rappeler que les représentants du FNDU ont remis le 18 avril leur plateforme aux représentants du u cours d’une rencontre tenue au palais des congrès. Les représentants du pouvoir ont demandé un "délai pour étudier le document" soulignant qu’ils aviseront le FNDU d’un "rendez-vous pour une nouvelle rencontre". Mais Dr Moulaye et Me Ould Maham (président de l’UPR) ont accompagné le 20 avril le Président Aziz dans ses tournées en Assaba et au Guidimagha. Ils ne sont retournés à Nouakchott que l’après-midi du 27 avril. L’actuel pouvoir a une histoire avec le dialogue. En septembre 2011 le fil du dialogue a été noué avec des partis de la CAP (APP, El Wiam, Sawab) qui s’étaient demarqués de la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD) , ancêtre de l’actuel FNDU. L’ Accord Politique qui en découla permit d’apporter des amendements constitutionnels criminalisant les coups d’Etat, l’esclavage, introduisant la nomination par le president de la République d’un Premier ministre soumis à la censure du Parlement, la diversité culturelle , une commission electorale d’organisation, une forte dose de proportionnelle, l’augmentation du nombre des deputés de l’Assemblée nationale,une liste nationale specifique aux femmes, l’interdiction des candidatures independantes et du nomadisme politique. Un amendement avait egalement prorogé le mandat des deputés et des conseils municipaux jusque la tenue de nouvelles elections de novembre 2013. Un amendement contesté par la COD. Consideré comme «un pas significatif sur la voie de la promotion et de la consolidation de la démocratie» par ses signataires, le dit Accord Politique paraphé en octobre 2011, a été rejeté par la COD qui l’a presenté comme un «leurre destiné à piéger l’opposition, à la diviser à tromper l’opinion publique». Des concertations lancées avec cette mouvance en octobre 2013 n’ont pas pu la convaincre de participer aux élections législatives et municipales malgré une offre gouvernementale de report des élections, de révision de la composition de la CENI, d’audit du fichier électoral et de création d’un observatoire des élections. Cette mouvance exigeait la neutralité de l’Etat et de la supervision politique du processus électoral ainsi que la suspension de l’agenda électoral en attendant les résultats des concertations. Juste après les élections de Novembre 2013, la mouvance avait demandé l’annulation de ses résultats et l’ouverture d’un dialogue. L’ex- Premier ministre Dr Moulaye Ould Mohamed Leghdaf a engagé le 17 février 2014 des concertations sur la présidentielle de juin 2014 avec les partis de la COD devenue FNDU, lequel avait fini par boycotter la dite présidentielle. Tout comme deux des partis de la CAP et Tawassoul l’unique parti du FNDU qui avait participé aux élections de Novembre 2013.
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