Le projet Dhar qui va assurer l’approvisionnement en eau des villes de l’Est notamment du Hodh Charghi à partir de la nappe Dhar et dont les appels d’offres ont été lancés en février 2010, vise à résoudre de façon durable l’alimentation en eau potable dans cette région agro-pastorale populeuse et pauvre.
La nappe Dhar comprise dans les formations du Continental Terminal du bassin secondaire de Taoudeni, constitue la ressource la plus importante de la région. Située à l’est de la zone limitrophe avec le Mali, d’extension Nord-Sud, elle couvre près de 10 000 km2 avec des réserves estimées après de 10 milliards de m3 de ressource en eau de bonne qualité et exploitables à des débits supérieurs à 10 m3/h. Couplé à l’usine de lait en montage à Nema qui va valoriser le cheptel principal capital de la région et au réseau routier en construction, le projet Dhar ouvrira incontestablement de bonnes perspectives au Hodh Charghi.
«Dhar» ressemble dans une grande mesure à l’Aftout Essahli un projet grandiose initié en 2001 et finalisé en 2010 pour sécuriser l’alimentation de Nouakchott en eau à partir du Fleuve Sénégal à l’horizon 2030 (avec 170 000 m3/jour). Mais à sa finalisation, les Autorités se sont rendues compte qu’elles ont amené le bœuf et qu’il leur manquait la charrue. Elles se sont alors attaquées à une composante importante : le projet du réseau de distribution de Nouakchott. Les Autorités s’y sont engagées depuis 5 ans et ne l’ont pas toujours achevé en mars 2015. Le projet de réhabilitation et de renforcement du réseau de distribution d’eau de Nouakchott engagé en 2010 sur financement de l’Etat mauritanien et de ses partenaires au développement comporte 9 lots dont seulement deux sont achevés, selon les sources du ministère de l’Hydraulique. Il s’agit des lots 1 et 2 portant sur les travaux de pose des canalisations et d’essai relatifs au réseau de transfert et aux anciens réseaux de la Capitale et du Ksar. Les autres lots, sont soit en cours d’exécution, ou (le comble !) dans la phase de passation de marchés. La première étape du projet Dhar va concerner Achemim, Néma, Timbedra, Adel Begrou, Amourj, Bangou, Hassi Etila et 42 localités situées sur le parcours des conduites. La fin des travaux de la première étape de ce projet est attendue dit-on, pour fin 2016. Dans sa seconde étape, le projet Dhar sera étendu aux villes de Djigueni et d’Aioun (Hodh El Gharbi). Mais cette seconde étape est encore au stade d’études. C’est à dire qu’il y a encore plusieurs phases qui échappent peut être aux idiots, à savoir, la mobilisation du financement, le lancement de l’appel d’offres, l’attribution du marché, le démarrage des travaux et la réception. Curieusement le ministre de l’hydraulique M. Ould Khouna a annoncé le 20 mars à Djiguenni que cette moughataa sera raccordée au projet Dhar alors que cela était bien prévu . Djiguenni fera t-il maintenant partie de la première étape du projet Dhar ? Okay et pourquoi pas Aioun, aussi ? Mais au fait, qu’est ce qui a déjà été réalisé du projet Dhar qui va certainement lever des contraintes majeures qui pesaient sur le développement du Hodh Charghi ?
A ce stade, 24 forages d’exploitation, répartis sur deux champs captants (Boughla et Derwich), ont été réalisés. Deux axes sont prévus au titre de la première étape du projet Dhar. Un axe Nord pour les conduites dont le marché relatif aux travaux a été signé en février 2014 et notifié à l’entreprise pour une durée des travaux de 24 mois. Fin 2014, le taux global d’exécution des travaux était de 10%. A rappeler que l’appel d’offres a été lancé en février 2010…. Pour l’axe Sud le marché des travaux a été signé en avril 2014 et notifié à l’entreprise pour une durée des travaux de 24 mois. Fin 2014, le taux d’exécution de ce marché était lui aussi estimé à 10%. Les dossiers d’appel d’offre pour la composante relative aux stations de pompage et réservoirs ont été lancés en janvier 2015. Comme pour l’Aftout Essahli le réseau de distribution dans les villes desservies par le projet Dhar n’est pas encore prévu…
Ce n’est pas la peine de le cacher. La finalisation de la première phase du projet Dhar débordera donc au delà de la date prévue fin 2016, avec peut être quelques années supplémentaires. Quand à la seconde étape du projet Dhar qui devait concerner Djiguenni et Aioun, il faudra tabler sur pas moins d’une décennie.
Le Gouvernement mauritanien a également lancé en avril 2012 un projet d’approvisionnement en eau potable de la région Aftout Chergui pour la couverture des besoins en eau, à partir du barrage de Foum Gleïta, d’une population de plus de 180.000 personnes répartie dans près de 500 localités au niveau du «Triangle de la pauvreté» dans trois grandes régions du Sud Est Mauritanien (Gorgol, Assaba, Brakna). En janvier 2015 les taux d’avancement étaient respectivement de 85% et 98% pour les lots 1 et 4 du projet Aftout Chergui. Le lot 1 comprend les logements et annexes, le refoulement de la prise d’eau à la station de traitement, les deux réservoirs d’eau traitée de 1000m3 chacun, la conduite station de pompage et la conduite de refoulement ainsi que les autres ouvrages connexes. Le lot 4 comprend la fourniture, le transport et la pose des conduites et ouvrages connexes s’étendant jusqu’à Barkéol. Par contre, on en était début 2015, au stade des appels d’offres pour le lot 2 (conduites, ouvrages et stations de traitement jusqu’à Rheidhie), pour le lot 3 (fourniture, transport conduites ouvrages connexes, jusqu’à Monguel et Lexeiba par gravité et la station de pompage pour alimenter Moit et Bourat) ainsi que pour le lot 5 (branchement des adductions de M’Bout, Foum Gleita , Bâchât). Cependant le Gouvernement a réussi à mettre en service en mars 2013 un projet d’approvisionnement en eau potable à Magta Lahjar et des localités situées sur l’axe Chegar-Guimi-Magta Lahjar à partir du champ captant de Bouhchicha par la réalisation d’une station de pompage et de stockage et d’une conduite (refoulement sur 110 km en diamètre 315 mm). Synthèse IOMS
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