L’atelier régional sur «les menaces terroristes pesant sur le Sahel et les moyens d’y faire face» conçue pour les participants venus du Niger, du Mali et de la Mauritanie pays membres du Collège Sahélien de Sécurité (CSS) a débuté en milieu de matinée du 26 janvier...
...à l’Institut National de Formation Judiciaire (INFJ) de Bamako. L’atelier a duré 5 jours au cours desquelles des formations ont été dispensées à des participants composés de sécuritaires, de magistrats, de journalistes et de représentants de la société civile, dont deux femmes) suivant la méthode des exposés-discussions et des exercices pratiques. M. Isselmou Ould Salihi (journaliste de Mauritanie) a été désigné rapporteur général de l’atelier. La cérémonie de lancement a été marquée par les allocutions de M. Samaké ministre malien de la Sécurité, de SE Richard Zinc Ambassadeur de l’UE au Mali, de M. Moro Diakité président en exercice du CSS, de Mme France Lemeunier chef composante CSS de la Commission Européenne et du Directeur adjoint de l’INFJ. Deux formations avec pour thèmes : «introduire le cadre conceptuel-prévenir et contrer l’extrémisme violent et le terrorisme : notions de base et modèle d’analyse» et «les instruments juridiques et politiques de lutte contre le terrorisme», ont été animées la première journée du 26 janvier par le Magistrat Mamadou Tidiane Dembélé qui a présenté des définitions au terrorisme et à d’autres concepts de base ainsi que les outils du cadre juridique africain pour la répression du terrorisme, ceux du cadre juridique africain pour la répression de la criminalité transnationale organisée et les réseaux africains de facilitation de la coopération judiciaire pénale . Deux autres formations ont été données le 27 janvier par les magistrats Boubacar Samaké et Moussa Kolon Coulibaly sur les menaces terroristes au Sahel dans une exploration participative des facteurs qui attirent les communautés et les individus vers l’extrémisme violent ainsi que sur la nature, les dynamiques et les répercussions des menaces sur la paix. La pauvreté, l’analphabétisme, la manipulation, la faiblesse du personnel chargé d’appliquer la loi, le trafic de drogue, la contrebande, la prolifération des armes, la crise libyenne, les rançons et l’environnement international (Palestine, Afghanistan) ont été cités parmi les raisons pouvant expliquer la radicalisation. Celle-ci a été présentée comme une manière de voir le monde qui pousse à la violence. S’agissant de la nature des menaces il a été exposé que le Sahel présente une situation crimogéne avec des groupes de narcotrafiquants, des organisations terroristes, des contrebandiers, des passeurs de migrants face auxquels des insuffisances persistent en termes de réponses institutionnelles de moyens et de capacités qui font que la réponse régionale demeure en dessous des attentes. A cela s’ajoute la complexité du phénomène avec les problèmes d’interprétation erronée, la diversité des sources du terrorisme, les postures des Etats et les questions qui se posent à l’occasion des échanges des terroristes avec des otages. Faut-il dés lors passer à la solution universelle sous le chapitre VII de la charte des Nations Unies et faire entrer les actes de terrorisme dans la catégorie des menaces contre la paix et la sécurité internationale ou agir dans le cadre des dispositifs existants au Sahel ? Il a été exprimé que la démarche doit intégrer le mode vie des gens qui vivent au Sahara où la «porosité» est parfois perçue en «échanges», avec l’adéquation des législations et l’adaptation des structures opérationnelles. Surtout qu’il y a déjà la ratification des instruments universels et l’existence d’un début de coopération (CEMOC, UFL, patrouilles mixtes et plateforme de coopération judiciaire). Ce qui offre selon l’un des présentateurs des perspectives en termes de renforcement des capacités existantes, d’optimisation des conditions de l’échange d’informations, de création de pôles judiciaires spécialisés et de judiciarisation de la réponse militaire et du renseignement en temps réel aux unités opérationnelles. Au cours des débats, il a été question d’un cercle vicieux qui fait que le terrorisme a de beaux jours devant lui, car il est mobile et sans frontières en face des réunions, des résolutions, des comités et une Force Africaine en Attente (FAA), toujours en attente. Il a été également question de la spectaculaire évolution du terrorisme depuis 2004 malgré l’invasion de l’Afghanistan et de l’Irak suivie la floraison de franchises et donc de la nécessité de trouver une approche de lutte plus adéquate. Abordant le thème : « les atouts et les faiblesses des interventions techniques régionales de lutte contre le terrorisme », un présentateur a plaidé pour l’urgence de réfléchir et de travailler ensemble, déplorant le manque de coopération entre les Etats et l’absence de plans d’actions malgré la multiplication des rencontres et des professions de foi. La troisième journée correspondant au 29 janvier a été l’occasion d’une présentation sur «les techniques de planification de mise en œuvre et d’évaluation d’un sketch de sensibilisation» au cours de laquelle ont été abordés la communication sociale, les supports à choisir ainsi que des produits de la société de communication SPIRIT McCan notamment le soundslide «La parole du Mali» qui a mis en exergue les exactions des groupes armés lors de l’occupation du Nord-Mali et leur dénonciation unanime par les Maliens de toutes confessions . L’importance de la communication sociale a été mise en valeur de part sa capacité à faire réagir les psychologies, à changer les comportements et les stéréotypes avec la communication éducative notamment, laquelle, pour toucher un grand public de manière individuelle et collective, doit utiliser les medias traditionnels (Radio, TV, panneaux). Mais auparavant il y a lieu –précisent les Experts de SPIRIT Mc Can- de concevoir le bon message qui informe pour donner le pouvoir à l’individu, qui transmet des valeurs et modifie des idées à risques dans des domaines d’intérêt général comme la sécurité, la sensibilité citoyenne, le renforcement des liens de proximité, la participation à la vie commune et la sensibilisation face aux pandémies et catastrophes. C’est dans ce cadre que s’inscrit la deuxième présentation de la journée qui a familiarisé les participants aux «Techniques de montage d’un sketch de sensibilisation». Le choix de SPIRIT Mc Can s’est porté sur le sketch radiophonique, de la préconception à la conception avec l’analyse du thème, le message clé destiné à l’auditoire, le synopsis qui doit cadrer le scenario qui décrit les jeux de scène dans le contexte du thème, le choix des personnages, du titre, la distribution du texte et la répétition. Des étapes qui précédent l’enregistrement, les effets sonores, le générique, la diffusion dans une radio de grande audience à un horaire de grande écoute et enfin le suivi de la diffusion. La quatrième journée de la formation correspondant au 29 janvier a été consacrée à des exercices pratiques de réalisation de sketch audio sur le Terrorisme avec trois groupes de participants à profils pluridisciplinaires provenant des pays du CSS. Les trois groupes constitués (G1, G2, G3) ont choisi trois sous thèmes : «le terrorisme comme violation des droits humains», «l’enrôlement des enfants soldats par les groupes armés» et «le terrorisme comme crime contre l’humanité». Les groupes ont rendu leur scenari en plénière et écouté les observations de leurs collègues et celles des experts. La cinquième journée a été consacrée le 30 janvier à l’évaluation du séminaire et à la cérémonie de clôture. MAOB
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