Les circonstances qui ont entouré le meurtre des touristes français à Aleg, commencent à s’éclaircir, après le déferrement des prévenus impliqués de prés ou de loin dans cette affaire. Première révélation, les meurtriers des touristes français ne les ont pas suivi de Nouakchott, comme l’avait souligné le ministre de l’intérieur Yall Zakaria.
C’est plutot du restaurant «Zem Zem» à la sortie Est de Boutilimit (150 kms à l’Est de Nouakchott) que les meurtriers présumés avaient suivi le 24 décembre, leurs victimes. Et c’est à plus de 100 kms , toujours plus à l’Est de cet endroit, que le crime a été commis. Sur les circonstances du meurtre, l’enquête a révélé que les meurtriers présumés avaient dans un premier temps dépassé leur victimes puis sont revenus les surprendre alors qu’elles (les victimes) déjeunaient sous un arbre, au bord de la route. «Quand nous leur avons dit de monter avec nous, ils ont commencé à rire et à se moquer de nous» indique l’un des suspects. Et d’ajouter : «Puis subitement, l’un d’eux a fait un bond en direction de l’une de leurs oitures» precise-t-il. «Nous avons pensé qu’il allait récupérer une arme et Abou Mouslim a fait feu, le blessant à la jambe» déclare l’un des suspects. «Nous les avons dépossédés de leurs passeports et de leur argent (4000 Euros), puis, nous sommes partis, mais notre «Emir» nous a donné l’ordre de revenir et de les liquider, ce qui a été fait.» souligne-t-il. L’enquête a fait ressortir plusieurs autres élément troublants : Moustapha Ould Abdel Kader alias «Abu Said» n’a pas été associé à la préparation du crime et n’a pas non plus été informé de sa mise en œuvre. Quand les trois suspects après avoir abandonné leur véhicule sont venus le voir à Lehleiwa, ce fut pour lui demander de leur chercher un transporteur qui les amènera à Boghé où ils partaient disaient-ils «en mission de prêche». Deuxième élément : l’arme du crime a été cachée chez une tante de l’un des membres du commando alors que les enquêteurs déclaraient l’avoir trouvée dans une décharge publique à Aleg. Troisième élément: les trois meurtriers présumés étaient déjà à Boghé le 24 décembre à 15 GMT. Puis ils se sont dirigés à Richard Toll et Dakar où ils sont restés quelques jours et d’où ils ont établi des contacts avec l’ex-GSPC l’informant de l’exécution d’une opération «jihadiste». Pourquoi sont-ils allés dans des diverses directions ? L’enquête révèle que Ould Sidna et Ould Chabarnoux ont constaté que leurs photos étaient déjà publiées sur les journaux sénégalais à leur arrivée à Dakar, alors que celle de Maarouve ne l’était pas encore. «C’était lui qui pouvait donc voyager jusqu’au nord du Mali sans être inquiété. Nous lui avons donné les passeports des touristes français pour qu’ils soient diffusés par l’organisation qui nous a demandé de partir en Guinée Bissau».Comment ont-il financé l’opération avec l’achat de véhicule et l’arme du crime ? « Nous volons et vendons les voitures après leur avoir falsifié des nouvelles cartes grises. Nous en avons vendu une au «Wali» du Brakna et une autre en Gambie qui nous rapporté 16 000 dollars» a déclaré l’un des principaux suspects. Sont-ils responsables de l’attaque du fourgon de transport des fonds le 23 octobre 2007 à Nouakchott ?«Non, mais il est possible que cela soit l’œuvre de l’une des dizaines de cellules qui opèrent à Nouakchott et que nous ne connaissons même pas» Comment sont-ils devenus des jihadistes ? Réponse : « En écoutant les cassettes de prêche de Abou Mouss ab Zarkawi, de Oussama ben Laden et de Ayman Adhawahiri» avoue un suspect. IOM
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