En Mauritanie, un écosystème start-up prend forme lentement mais sûrement   
29/01/2015

Nouakchott, direction le Palais des congrès. Jeunes pousses numériques et développeurs mobiles mauritaniens ont répondu présents le 24 janvier dernier pour tenter d’impressionner à coup de «pitchs» les membres du jury de MauriApp, la première compétition d’applications mobiles organisée en Mauritanie.



Un fait inédit dans un pays davantage connu pour ses richesses halieutiques et ses gisements de fer que pour ses start-up technologiques.

L’écosystème innovant mauritanien, certes encore balbutiant, est néanmoins aujourd’hui en pleine structuration grâce à la multiplication des événements pro start-up. Et il se développe mois après mois en dépit de défis considérables, à commencer par le poids important de la bureaucratie et les rigidités traditionnelles et religieuses, toujours très présentes dans le pays.

Des barrières à l’entrée qui dissuadent de moins en moins les jeunes entrepreneurs mauritaniens, qui s’organisent aujourd’hui pour mener à bien un rêve ambitieux, celui de faire de l’entrepreneuriat une chance pour la Mauritanie, en la positionnant comme un trait d’union numérique entre l’Afrique du Nord et les pays subsahariens via un dénominateur commun : l’émergence des start-up, partout sur le continent africain.


Foisonnement de projets

Hackatons, sessions de « talks » pour inspirer la jeunesse… ces nouveaux rendez-vous organisés périodiquement par les communautés tech mauritaniennes impressionnent par leur niveau de qualité. C’est ainsi qu’au cours de l’été 2014 se déroulait le premier « start-up week-end » de l’histoire de la Mauritanie, qui a primé trois jeunes start-up innovantes.

Quelques semaines plus tard, Nouakchott revenait sur le devant de la scène entrepreneuriale africaine en organisant avec audace son second WikiStage (le petit frère des célèbres conférences TED) auquel j’ai moi-même pris part en tant que speaker. Dans le public, plus de 500 jeunes participants venus s’inspirer auprès d’une dizaine d’orateurs originaires de 9 pays différents. A la manœuvre, l’Association des Mauritaniens en grandes écoles, une organisation d’étudiants tournée vers l’entrepreneuriat et particulièrement active auprès des jeunes talents de la diaspora mauritanienne.


Autre acteur émergent de l’écosystème, la jeune chambre de commerce de Mauritanie travaille à promouvoir le secteur des nouvelles technologies mauritanien auprès des institutions internationales et des investisseurs.

Evoquée plus haut, la compétition MauriApp a été organisé par le tout jeune incubateur Hadina Rim TIC (créé il y a quelques semaines à peine) qui, en plus de ses missions de promotion de l’innovation, source également les meilleurs projets soutenus par les jeunes ingénieurs mauritaniens pour les accompagner, de l’idée vers la création d’un véritable business viable.

L’appel à projets MauriApp a ainsi généré l’envoi de plus de 100 projets d’applications mobiles, en provenance de toute la Mauritanie mais aussi de la diaspora. Hadina Rim TIC a bénéficié pour cela de l’expertise du CTIC Dakar, l’incubateur historique du Sénégal voisin, et dont le modèle économique fait office de référence dans toute la sous-région.

Parmi les dix applications retenues pour la finale devant le jury MauriApp, l’on découvre, par exemple, une solution mobile pour renforcer la sécurité dans les transports publics avec TaxiSecure ou bien des applications qui valorisent le patrimoine touristique national avec MauriTourisme.

Une autre application intéressante, Nazaha, vise même à renforcer la transparence au sein des administrations publiques en dénonçant les tentatives de corruption. Mais c’est une application dans le domaine de la santé qui est arrivée sur la dernière marche du podium de MauriApp. Développée par une jeune ingénieure mauritanienne, l’application mobile DiabApp permet aux diabétiques d’être mieux suivi par leurs proches et leurs médecins, directement sur smartphone.





LEMONDE


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