Après une première fronde vite étouffée parce que venant des députés de la Majorité cherchant désespérément augmentation de salaires, une nouvelle fronde des députés de l’opposition aura été matée lors des plénières consacrées les 30 et 31 décembre à l’examen du budget 2015 et...
...à l’audition du ministre des pêches. Dans les deux cas, le président de l’Assemblée Mohamed Ould Boilil (photo)a fait appel à la fois à son talent d’ancien ministre de l’Intérieur et à son expertise en matière de maintien d’ordre. La députée Lalla mint Hacenna absente à l’appel s’est vue refusée d’intervenir. «Je ne reviens pas en arrière!», lui a dit le président de l’Assemblée. Le député islamiste Moctar Ould Mohamed Moussa qui a parlé dans un micro défectueux, n’a pas pu reprendre la parole, et s’est retiré, énervé et tempêtant, lui, qui, d’habitude est de tempérament calme. Le député El Wiam Dane Ould Ehmane a dit qu’il refuse «l’intimidation et la pagaille», en allusion à un "acharnement" manifesté à son endroit par la Cour des comptes, pour se voir rappeler à l’ordre par le président de l’Assemblée. La députée islamiste Aminata Niang a déploré la «démagogie et la gabegie du Gouvernement» et le député de Tawassoul Hamdi Ould Brahim a dénoncé les transferts de milliards du budget sans possibilités de contrôle parlementaire à des établissements publics administratifs (EPA ) et à des établissements publics industriels et commerciaux EPIC). Un député d’El Wiam a critiqué la situation des écoles ainsi que le programme "Emel" , qui selon lui, encourage «l’oisiveté». Il s’est vu rappeler à l’ordre comme ses prédécesseurs. «Tintane est toujours au stade où il était après les inondations de 2007!» a lancé un député barbu. «Restez dans le sujet!» lui a dit le président de l’Assemblée. La députée Mint El Meidah a posé une bonne question au ministre des Finances Thiam Diombar : «Pourquoi une loi de Finances initiale du moment qu’elle deviendra une loi rectificative en fin d’année ? » a-t-elle demandé. Lors de l’audition du ministre des pêches, le député Ghassem Ould Bellali s’en est pris à ce dernier : «Vous n’êtes pas le ministre des pêches, c’est Cheikh Ould Baya qui l’est» lui a-t-il dit, critiquant à l’occasion, des articles payés en ce sens dans la presse. Le passage du Premier ministre devant les parlementaires le 5 janvier pour sa déclaration de politique générale, risque d’être mouvementé.
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