Gardiens de la MSP : RĂ©sultats en demi-teinte   
16/12/2014

Un accord mettant fin provisoirement  au conflit qui couvait  entre la Mauritanienne pour la SĂ©curitĂ© PrivĂ©e (MSP) et deux cents de ses gardiens principalement des militaires retraitĂ©s  a Ă©tĂ© signĂ© dimanche 14 dĂ©cembre Ă  Nouakchott sous la supervision...



...du Haut Conseil de la Fetwa et des Recours  et du ministre de la Fonction Publique.
Cet accord stipule que ces gardiens auront les 3 mois de salaires couvrant la pĂ©riode leur grève, que leurs dolĂ©ances seront examinĂ©es Ă  Zouerate, et assez bizarrement ,  que 7 des  leurs, dont leur porte-parole (Ould Ehel Jiddou) seront licenciĂ©s. 
Les gardiens qui menaçaient récemment de faire venir leurs épouses et progénitures, ont-ils sacrifié des symboles de leur lutte ?
Ce sort est -hĂ©las- souvent rĂ©servĂ© chez nous,  Ă  ceux qui ont la naĂŻvetĂ© de croire  aux mouvements associatifs, toujours minĂ©s par les Ă©goĂŻsmes et la fourberie. 
Les gardiens ont marchĂ© fin octobre sur 750km Ă  partir de Zouerate pour se voir refuser de rentrer  Ă  Nouakchott en groupe afin de  remettre des  dolĂ©ances au prĂ©sident de la RĂ©publique.
Le ministre de l’IntĂ©rieur a expliquĂ© mi-novembre que cette position du Gouvernement Ă©tait dictĂ©e par des impĂ©ratifs de sĂ©curitĂ©, car «certaines parties»  pouvaient, selon lui, profiter de l’évĂ©nement pour troubler l’ordre public.
Marchant contre la suspension ou la diminution de leurs salaires pour certains, selon eux, et  contre la mise Ă  la retraite pour d’autres, selon le directeur gĂ©nĂ©ral de la MSP,  les gardiens sont donc restĂ©s Ă  l’entrĂ©e nord de Nouakchott dans un camp de fortune, rĂ©putĂ© par l’abondance de ses vipères et vivotant des gestes des âmes sensibles qui passent par le secteur.
Ils sont parvenus Ă  envoyer un message très fort  et Ă©taient, comme ils l’ont si bien dit, de «vĂ©ritables refugiĂ©s» dans leur  propre pays.
Le vice- prĂ©sident de l’UPR (parti au pouvoir)  Ă©tait parti dans un premier temps Ă  leur rencontre Ă  quelques centaines de kilomètres de Nouakchott pour tenter de rĂ©cupĂ©rer le mouvement avec des dĂ©clarations mielleuses mais la manĹ“uvre a lamentablement Ă©chouĂ© et l’UPR les a abandonnĂ©s.
L’opposition n’a mĂŞme pas tentĂ© de rĂ©cupĂ©rer le mouvement parce que les gardiens ont affichĂ© leur ancrage  en arborant les photos du prĂ©sident de la RĂ©publique  et en ne voulant avoir affaire qu’à lui. Mais ce dernier ne les a pas reçus probablement par souci  de n’avoir pas affaire Ă  d’autres marcheurs qui  jailliraient d’une autre contrĂ©e du pays.
D’ailleurs devait-il le faire quelques mois après l’accueil violent réservé à des marcheurs negro-mauritaniens anciens refugiés au Sénégal qui ont regagné Nouakchott après une odyssée de 400km à partir du Brakna ?
Les gardiens n’ont donc pas Ă©tĂ© accueillis par les plus hautes AutoritĂ©s comme cela a Ă©tĂ© finalement le cas pour les marcheurs du Brakna, auxquels, s’étaient joints des perturbateurs invĂ©tĂ©rĂ©s.   Ils ont tout de mĂŞme obtenu la satisfaction de certaines de leurs dolĂ©ances. 
La MSP est une sociĂ©tĂ© crĂ©Ă©e pour caser les militaires retraitĂ©s, officiers, sous officiers et hommes de troupe, question de donner un cachet national Ă  la sĂ©curitĂ© privĂ©e,  de les rĂ©insĂ©rer dans la vie active et les occuper afin de se prĂ©munir contre leur background. 
Elle a pour directeur gĂ©nĂ©ral l’ancien colonel Sidi Ould Riha  qui Ă©tait  le chef d’état-major de la Gendarmerie nationale  ayant  le plus tergiversĂ© lors du coup d’Etat du 3 aoĂ»t 2005.
Son conseil d’administration est prĂ©sidĂ© par l’ex-colonel Cheikh Ould Baya ancien tout puissant patron de la DĂ©lĂ©gation Ă  la  surveillance maritime, conseiller technique du ministre des pĂŞches, nĂ©gociateur en chef des Accords de PĂŞche avec l’Union EuropĂ©enne et maire de Zouerate.
L’homme a récemment soulevé un immense tollé après avoir avoué que la loi lui a concédé des dizaines de milliards soit 48% des amendes sur les contraventions de pêche.
Sur la base de cette clĂ© de rĂ©partition, les 52% restants revenaient ainsi,  Ă  l’Etat mauritanien. 
Les gardiens par contre, sont composés de pauvres militaires sans grades, originaires de toutes les communautés du pays, n’ayant pas l’aura et encore moins les moyens de leurs patrons.
Certains parmi eux ont craquĂ© et pleurĂ© devant les cameras. 
C’était le pot de terre, contre le pot de fer. L’issue encore provisoire de ce diffĂ©rend  est incertaine et sent la manĹ“uvre face Ă   des gardiens qui ont versĂ© de la sueur et des larmes…




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