Paris veut que les négociations de paix maliennes entre Bamako et les groupes armés du Nord, sous médiation algérienne, aboutissent en janvier 2015, a déclaré le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, dans des interviews données dimanche....
...14 décembre à RFI/TV5-Monde et à l’hebdomadaire Jeune Afrique à paraître lundi. Le gouvernement malien et six mouvements armés du Nord ont mené quatre rounds de discussions depuis juillet à Alger avec l’objectif de ramener la paix dans le nord du Mali, région toujours instable malgré une intervention militaire française puis internationale lancée en 2013 contre les rebelles islamistes. Dans cet entretien, le ministre a également annoncé que l’armée française, fortement engagée contre les jihadistes dans le Sahel, a "neutralisé", c’est-à -dire tué ou fait prisonniers, 200 d’entre eux depuis un an. S’agissant des négociations de paix, Le Drian s’est voulu ferme. "La perspective c’est janvier, avec la pression nécessaire pour que ça aboutisse. Pas uniquement en terme politique. Il y a aussi une dimension économique, un développement nécessaire du nord-Mali", a-t-il souligné. "Il faut que la feuille de route (négociée ces derniers mois) soit validée" en janvier à Alger. "Cela implique qu’aux négociations d’Alger, les groupes armés signataires soient représentés par leurs plus hauts responsables. Idem du côté de Bamako. Tout le monde doit comprendre que l’heure de vérité approche", a insisté M. Le Drian. "Nous soutenons la médiation algérienne et souhaitons que d’un côté comme de l’autre on fasse les avancées nécessaires pour qu’enfin, après des années d’incompréhension, voire de combats, ce pays puisse retrouver la sérénité globale et que les groupes armés signataires puissent entrer dans le processus démocratique de la république du Mali", a-t-il précisé. Le ministre a estimé que les Algériens jouaient leur rôle de médiateur et a refusé de s’étendre sur la rivalité algéro-marocaine qui pourrait influer sur les participants aux négociations. La dernière session de pourparlers s’est achevée fin novembre. Un projet d’accord, présenté par Alger, prévoit une vaste autonomie pour le nord du Mali.
Les groupes proches de Bamako favorables à l’accord Cinq groupes armés du nord du Mali "anti-indépendantistes" et considérés comme proche du pouvoir malien réunis au sein d’une plate-forme se sont déclarés samedi 13 décembre "favorables" à l’accord de paix proposé par l’Algérie dans les négociations avec l’Etat, au cours d’une conférence de presse à Bamako. "Nous sommes tous d’accord avec le plan de paix proposé par Alger pour trouver une solution aux problèmes du nord de notre pays. Nous sommes contre l’indépendance ou l’autonomie du nord de notre pays, mais il est clair qu’il faut revoir la gouvernance", ont déclaré les cinq groupes dans une déclaration rendue publique. "Ceux qui pensent que les cinq partis de la plate-forme sont des valets du gouvernement malien se trompent. Certes, nous reconnaissons l’Etat, mais nous sommes d’abord et avant tout proches de nos tribus, de nos communautés", a assuré Harouna Touré, leader de la Coordination des Mouvements et Forces Patriotiques de Résistance (CMFPR, groupes d’autodéfense sédentaires). Il faisait allusion aux critiques éventuelles de mouvements plus radicaux et plutôt indépendantistes , comme le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), et une aile du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), qui n’ont pas officiellement renoncé à l’indépendance et constituent les effectifs militaires rebelles. M. Touré a également salué comme "une véritable avancée" l’élection des gouverneurs de régions du Nord, proposée par le document qui sera étudié début janvier à Alger. Le CMFPR, l’autre aile du MAA et trois groupes à dominante touarègue, nés très récemment, le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia), le Mouvement populaire pour le salut de l’Azawad (MPSA), et la Coalition du peuple de l’Azawad (CPA) ont signé le document présenté à la presse. "Le pré-accord présenté par Alger est bon. Nous, nous sommes légalistes. Nous ne contestons pas le régime de Bamako. Mais, nous voulons absolument être impliqués dans notre gouvernance locale, appelez ça décentralisation poussée si vous voulez, mais c’est clair, plus rien ne sera comme avant", a déclaré à l’AFP Azaz Ag Loudagdag, élu du Nord, et membre du Gatia. La dernière session de pourparlers s’est achevée à Alger fin novembre. Le projet d’accord a été présenté lors de la précédente session, en octobre, au gouvernement et aux groupes armés du Nord qui l’ont accepté comme une "base solide", avait affirmé le ministère algérien des Affaires étrangères. Le document prévoit une vaste autonomie pour les régions, établissant leur compétence en matière de "maintien de l’ordre et de la sécurité et protection civile" et instituant à partir de 2017 le transfert de "33 % des recettes de l’Etat aux collectivités territoriales (...) avec une attention particulière pour" le Nord.
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