Litige foncier de Adembe El Atchane:L’administration locale avait pourtant été avertie   
17/01/2008

Le 12 janvier, M Sidatty Ould Dembe, représentant des SOS Esclaves à Kiffa, accompagné  de quelques habitants de Ademba El Atchane, une localité  située à 60 Kms à l’Est de Kiffa ont organisé une conférence de presse au FONADH. Une conférence supervisée par Boubacar Ould Messaoud président de SOS Esclaves et Aminettou mint Ely présidente de l’Association des Femmes Chefs de Ménages (AFCF).




Au cours de cette rencontre avec la  presse M. Ould Dembe a présenté un  rapport circonstanciel sur le violent incident qui a eu lieu  le 5 janvier dernier à Adembe El Atchane occasionnant une vingtaine de blessés parmi les protagonistes, dont certains ont été blessés par des armes à feu. Un incident grave qui n’est pas sans rappeler des vendettas similaires qui se sont produites notamment en 1994 à Aioun entre deux puissantes tribus, sauf que dans   le cas de Adembe El Atchane,  les affrontements ont opposé les membres d’une même tribu : les Bazoug de Ehel Sidi Mahmoud.


Selon le  rapport du représentant de SOS Esclaves,  le litige serait consécutif l’animosité d’un groupe au sein de la tribu des Bazoug à l’indépendance et l’autonomie des Hratines qui ont bénéficié d’investissements publics sur  leurs terres tribales.
Ce groupe a tenté dans un premier temps de les chasser de leurs terres en utilisant le pouvoir des chefs tribaux mais  n’a pas réussi à le faire. C’est la raison pour laquelle il  aurait donc  décidé d’entreprendre des actions en creusant notamment un puits pour changer la donne sur le terrain ou pour créer  un incident afin que l’usage de la terre soit interdit à tout le monde. Les Hratines se sont donc opposés au creusage de ce puits. L’administration locale leur avait donné raison d’où l’étincelle qui  a allumé le feu.
Ainsi,  ajoute le rapport « est intervenue l’opération du samedi 5 janvier et les affrontements se sont poursuivis entre 9 h et 12 après que  Mohamed Lemine Ould Mohamed qui conduisait son troupeau a été intercepté par un groupe de Bidhanes comprenant Valili Ould Mohamed Sidi Ould Ma’ine,  Salem Ould Mohamed  (…). En comprenant qu’ils étaient malintentionnés parce qu’ils étaient porteurs d’armes,  il est revenu informer les siens, lesquels, pendant qu’ils se concertaient furent agressés. Les bâtons et les poings ont été utilisés bataille mais  quand les agresseurs furent battus,  ils  eurent recours aux armes qu’ils avaient cachées», indique le rapport.
Le représentant de SOS Esclaves a informé l’assistance d’un véritable  scandale en indiquant  dans son rapport qu’un habitant de Adembe El Atchane a bien informé les autorités administratives à Kiffa des intentions des agresseurs mais  que ces dernières  n’ont pas réagi. Il est même attribué au Wali de l’Assaba des propos comme quoi,  il ne se déplacera à Adembe el Atchane que «quand il y aura un problème». Le rapport indique qu’une unité de la Gendarmerie Nationale occupe maintenant les lieux du litige et qu’elle humilie spécialement les habitants de Adembe El Atchane, en leur faisant enlever leurs grillages et en égorgeant leurs animaux .Et le rapport de conclure: «La terre n’appartient-elle  pas à celui qui l’a mise en valeur ou appartient- elle à la tribu ? Et à quand un Etat de droit où les citoyens sont égaux et la loi au dessus de tous ?»
Par la suite,  Toutou mint Laghdaf habitante de Adembe El Atchane est intervenue pour donner plus de précisions et répondre aux questions des journalistes soulignant que  l’administration était intervenue il y a deux mois pour arrêter le creusage du puits des agresseurs qui tiennent souvent des propos racistes et esclavagistes contre les habitants de Ademba El Atchane. Elle a demandé que soit levé «la double oppression de la tribu et de l’Etat».
En réponse à une question posée par un journaliste, le représentant de SOS Esclaves à Kiffa a indiqué ne pas s’être rendu sur les lieux à Ademba El Atchane et qu’il s’est basé sur des témoignages recueillis à Kiffa pour établir son rapport.


 


Pour une société juste et unie
A la fin de la conférence de presse Boubacar Ould Mesaoud a déclaré : « Depuis l’adoption de la loi,  nous avons tenu plusieurs conférences de presse sur des cas d’esclaves et de Hratines ainsi que sur le traitement réservé par l’administration à des affaires à Rkiz, Guerrou , Nema Nouadhibou . Nous devons être conscients et conscientisés des problèmes de notre peuple. Il ne sert à rien de masquer les réalités. Nous avons choisi de soutenir les opprimés qu’ils soient noirs ou blancs. La couleur ne veut rien dire. Il y a des maures noirs et des esclaves blancs. Nous voulons une société juste et unie. Nous voulons que l’administration cesse de couvrir les cas d’oppression et qu’on cesse de dire que les esclaves qui fuient ont abandonné leurs enfants. Non,  ils ont fui l’esclavage. Nous ne cherchons nullement la confrontation. Nous voulons que la loi soit appliquée et que les autorités administratives soient formées sur la nouvelle loi anti-esclavagiste». Ould Messaoud a demandé à l’occasion le limogeage de Boubecrine Ould khourou,  Hakem de Rkiz  suite à l’affaire de Lemteyine et s’est indigné de sa récente décoration. Et d’ajouter : «Il y aura bientôt  des missions d’Amnesty International et l’organe des Nations Unies contre  le racisme et nous n’allons pas cacher quelques chose». Par la suite Mme Amintetou Minrt Ely présidente de l’AFCF a exigé la formation des autorités sur la loi et demandé aux victimes de s’exprimer et de dénoncer. «Cessez de cacher ce dont vous souffrez. Venez témoigner  et dites : Tel me maintient en esclavage.»
IOMS



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