Le Président de la République, Président de l’Union Africaine, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz a passé en revue dimanche devant les dirigeants du G20 les principaux défis auxquels le continent africain est confronté. Le Chef de l’Etat a, dans un discours prononcé le deuxième jour du sommet, abordé les ...
... efforts déployés par l’Union Africaine pour faire face à ces défis, dont notamment le fléau de l’Ebola contre lequel la lutte requiert la conjugaison des efforts de l’ensemble de la communauté internationale. Voici le texe intégral de ce discours: "Excellences, je voudrais tout d’abord remercier SEM. le Premier Ministre australien pour l’accueil chaleureux et l’hospitalité généreuse dont nous avons été l’objet depuis notre arrivée dans cette belle ville de Brisbane. Madame et Messieurs L’énergie occupe de nos jours une place importante dans l’économie mondiale, tant elle est un facteur essentiel dans toute activité de production et un élément clé dans la consommation et le bien être des populations. Bien que l’Afrique soit exceptionnellement riche en ressources naturelles, elle demeure la région la moins développée au monde et enregistre de très faibles niveaux de consommation d’énergie par tête d’habitant. Au niveau de l’Union Africaine, nous avons la détermination d’oeuvrer pour la transformation de l’Afrique en l’aidant à exploiter ses ressources naturelles pour la faire sortir des ténèbres et accélérer le rythme de son développement. Mesdames et Messieurs, Avec Plus de 12% des réserves mondiales de pétrole et de gaz, 4% des ressources de charbon et un immense potentiel d’énergie éolienne, solaire, géothermique et hydro électrique, l’Afrique est en mesure de transformer ses matières premières et d’améliorer considérablement les conditions de vie de ses populations. Cependant, les statistiques mondiales de l’énergie montrent que sur les 23 millions de GW produits en 2013 à travers le monde, seuls 720 mille GW soit 3,13% étaient produits en Afrique comparés à 9,3 millions de GW soit 40, 55% produits en Asie. Il est dès lors d’une importance capitale pour l’Afrique de mettre un accent particulier sur la production, le transport et la distribution de l’énergie électrique afin d’industrialiser et d’amener l’électricité dans chaque foyer africain. En augmentant la production électrique à partir de ressources fiables à des prix abordables, l’Afrique sera en mesure de mieux valoriser ses matières premières et donc de cesser d’exporter les emplois dont elle a tant besoin pour ses jeunes et ses femmes. Grâce à l’électrification rurale, les services de santé, d’éducation, d’alimentation en eau potable et d’assainissement seront sensiblement améliorés. Mesdames et Messieurs ; Le financement des infrastructures d’une manière générale et de l’énergie d’une manière particulière, de l’eau, avec des modalités innovantes et un partenariat public - privé constituent plus que jamais un impératif majeur. La facilité mondiale d’infrastructure, qui vient d’être lancée sous l’égide de la Banque Mondiale, constitue une initiative louable qui vient renforcer les efforts du G20 pour la relance de l’investissement dans le domaine des infrastructures en vue d’une forte croissance de l’économie mondiale. Pour l’Afrique, la mobilisation des financements appropriés devrait permettre aux pays africains énergétiquement riches de fournir de l’électricité aux autres pays africains à déficit contribuant ainsi à l’intégration régionale et à la promotion du commerce intra africain. A titre d’exemple, les réserves prouvées de gaz en Mauritanie se situent actuellement autour de 1500 MW sur trente ans et répondent ainsi aux besoins énergétiques de la sous région, en particulier le Sénégal et le Mali, pays voisins avec lesquels la Mauritanie partage déjà des infrastructures communes et des projets de développement dans le cadre de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS). La première phase d’un tel projet, le projet Banda, qui concerne la production de 310 MW, bénéficie déjà de l’appui de la Banque Mondiale, requiert un investissement privé de 700 millions de dollars pour développer le champ gazier. C’est un exemple de projet à l’échelle de l’Afrique qui transforme les ressources extractives et développe les échanges intra communautaires. C’est un modèle d’exploitation du potentiel d’énergie propre pour " booster " la croissance et créer les emplois. C’est l’image d’une Afrique qui oeuvre avec la communauté internationale et le secteur privé en vue de mobiliser les financements et réaliser les infrastructures, diminuer les risques et accélérer la mise en oeuvre des projets d’une manière nouvelle. Mesdames et Messieurs ; Pour les pays développés qui enregistrent les niveaux les plus élevés de consommation d’énergie, et les gros producteurs de pétrole, le G20 est un cadre idéal pour une discussion dépassionnée et consensuelle sur les arbitrages mondiaux relatifs à l’énergie. L’Afrique, qui exprime ici tout l’intérêt qu’elle porte à la coopération énergétique avec le G20, salue les initiatives lancées en faveur de l’énergie en Afrique et de l’énergie pour les pauvres d’une manière générale. L’Afrique formule le voeu de voir s’accélérer en sa faveur le transfert de technologies et de savoir faire en matière d’énergie. Sur ce, je souhaite plein succès à nos travaux. Je vous remercie."
AMI
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