Burkina Faso: Le lieutenant-colonel Zida a pris le pouvoir   
01/11/2014

Un officier de la garde prĂ©sidentielle du Burkina Faso a annoncĂ© samedi 1 novembre  avoir pris le pouvoir et promis une "transition dĂ©mocratique apaisĂ©e" en laissant entendre qu’il avait organisĂ© un putsch contre le chef d’état-major de l’armĂ©e au lendemain de...



...la démission du président Blaise Compaoré.
 
    Ce dernier, en poste depuis 27 ans, a annoncĂ© sa dĂ©mission vendredi après deux journĂ©es de manifestations de masse dans les rues de la capitale, Ouagadougou, contre le projet de modification de la constitution qui devait lui permettre de se maintenir Ă  la tĂŞte du pays.
 
    Au moins trois personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es après l’entrĂ©e de manifestants dans le bâtiment du parlement.
 
    Le chef d’état-major de l’armĂ©e, le gĂ©nĂ©ral HonorĂ© TraorĂ©, un proche de Blaise CompaorĂ©, a annoncĂ© vendredi assumer l’intĂ©rim de la prĂ©sidence mais son arrivĂ©e au pouvoir a Ă©tĂ© contestĂ©e par les manifestants et par un certain nombre d’officiers de l’armĂ©e.
 
    Des Ă©changes de tirs nourris ont Ă©tĂ© entendus près du palais prĂ©sidentiel aux premières heures de la journĂ©e de samedi et peu après, le lieutenant-colonel Zida a annoncĂ© Ă  la radio qu’il avait pris le pouvoir.
 
    "J’assume dĂ©sormais, Ă  partir d’aujourd’hui, les responsabilitĂ©s de chef de cette transition et de chef de l’Etat pour assurer la continuitĂ© de l’Etat", a-t-il dit dans une allocution prononcĂ©e, en uniforme, dans un studio de la chaĂ®ne de tĂ©lĂ©vision BF1.
 
    "Je salue la mĂ©moire des martyrs de cette insurrection et m’incline devant les sacrifices consentis par notre peuple", a-t-il ajoutĂ©.
 
    Isaac Zida a expliquĂ© que l’armĂ©e Ă©tait intervenue "pour Ă©viter que s’installe l’anarchie" et "amorcer un processus de transition dĂ©mocratique". Il a assurĂ© que l’ensemble des partis politiques et des organisations de la sociĂ©tĂ© civile y seraient associĂ©s.
 
    Il a Ă©galement demandĂ© la "comprĂ©hension" et le soutien de la communautĂ© internationale et en particulier de l’Union africaine et de la CĂ©dĂ©ao, la CommunautĂ© Ă©conomique des Etats d’Afrique de l’Ouest.
 
   
    ZIDA PARLE DE "SOULEVEMENT POPULAIRE"
    "Il ne s’agit pas un coup d’Etat mais d’un soulèvement populaire", a-t-il dit Ă  Reuters après son allocution. "Le peuple a des espoirs et des attentes et nous pensons les avoir compris."
    C’est la septième fois qu’un officier de l’armĂ©e prend le pouvoir depuis l’indĂ©pendance en 1960 de cette ex-colonie française.
 
    Des troupes fidèles Ă  Isaac Zida ont Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©es Ă  des endroits stratĂ©giques de Ouagadougou pour veiller au respect du couvre-feu, en vigueur de 19h00 GMT Ă  6h00 GMT. L’aĂ©roport de la capitale et les frontières terrestres ont Ă©tĂ© fermĂ©es sur ordre du nouveau chef de l’Etat, a prĂ©cisĂ© l’armĂ©e.
 
    On ignorait dans l’immĂ©diat oĂą se trouvait HonorĂ© TraorĂ© mais Isaac Zida a dĂ©clarĂ© ĂŞtre en contact avec plusieurs autres officier supĂ©rieurs de l’armĂ©e et ajoutĂ© que l’annonce par le gĂ©nĂ©ral TraorĂ© de son accession Ă  la prĂ©sidence Ă  titre provisoire Ă©tait nulle et non avenue.
 
    Le chef d’état-major de l’armĂ©e n’a pas Ă©tĂ© vu en public depuis la confĂ©rence de presse qu’il a tenue peu après la dĂ©mission de Blaise CompaorĂ©.
 
    Isaac Zida a refusĂ© de dire oĂą se trouvait ce dernier, dĂ©clarant simplement qu’il Ă©tait "en lieu sĂ»r".
 
    Un convoi lourdement armĂ© dans lequel pourrait s’être trouvĂ© le prĂ©sident dĂ©chu a Ă©tĂ© vu vendredi se dirigeant vers la ville de PĂ´, dans le sud du pays, proche de la frontière ghanĂ©enne et oĂą se trouve une importante base de l’armĂ©e, ont rapportĂ© des sources diplomatiques et des mĂ©dias locaux.
 
    L’annonce du dĂ©part de Blaise CompaorĂ© a dĂ©clenchĂ© des scènes de liesse parmi la foule immense rassemblĂ©e dans les rues de Ouagadougou vendredi, oĂą les manifestants Ă©taient encore plus nombreux que les jours prĂ©cĂ©dents, certainement des centaines de milliers, selon un journaliste de Reuters.
 
    La moitiĂ© des 17 millions d’habitants du Burkina Faso a moins de 25 ans et n’a donc connu aucun autre prĂ©sident que Blaise CompaorĂ©, lui-mĂŞme ancien officier de l’armĂ©e, parvenu au pouvoir Ă  la faveur d’un coup d’Etat en 1987. (reuters)


Toute reprise totale où partielle de cet article doit inclure la source : www.journaltahalil.com
Réagir à cet article
Pseudo
E-mail
Commentaire
Entrer le code
La rédaction de Tahalil vous demande d'éviter tout abus de langage en vue de maintenir le sérieux et de garantir la crédibilité de vos interventions dans cette rubrique. Les commentaires des visiteurs ne reflčtent pas nécessairement le point de vue de Tahalil et de ses journalistes.
Les commentaires insultants ou diffamatoires seront censurés.

TAHALIL 2006-2022 Tous droits reservés