Un semblant de putsch au Burkina   
30/10/2014

Un militaire  burkinabĂ© a  annoncĂ© le 30 octobre la dissolution du gouvernement et de l’AssemblĂ©e et instaurĂ© un couvre-feu "sur l’ensemble du territoire de 19H00 Ă  06H00". Les pouvoirs exĂ©cutifs et lĂ©gislatifs seront assumĂ©s par un organe de transition, avec l’objectif d’un retour...



...à l’ordre constitutionnel "dans un délai de douze mois", selon un communiqué du chef d’état-major des armées Nabéré Honoré Traoré, lu par un officier.

Aucune indication n’a Ă©tĂ© donnĂ©e sur le sort rĂ©servĂ© au prĂ©sident Blaise CompaorĂ©. Son mandat arrivait Ă  expiration en 2015 sans possibilitĂ© de se reprĂ©senter. 

Le prĂ©sident CompaorĂ© a dĂ©clarĂ© le mĂŞme jour au cours d’une allocution tĂ©lĂ©visĂ©e  sur une TV privĂ©e avoir "compris" le message de la population et pris "la juste mesure des fortes aspirations au changement".
   Il n’a toutefois pas Ă©voquĂ© une Ă©ventuelle dĂ©mission, se disant Ă  l’inverse "disponible" pour "ouvrir des pourparlers" pour "une pĂ©riode de transition" Ă  l’issue de laquelle il "(transmettra) le pouvoir au prĂ©sident dĂ©mocratiquement Ă©lu".
   Les Etats-Unis ont saluĂ© jeudi soir dans un communiquĂ© du DĂ©partement d’Etat la "dĂ©cision" de M. CompaorĂ© de "former un gouvernement d’unitĂ© nationale pour prĂ©parer des Ă©lections nationales et de transfĂ©rer le pouvoir Ă  son successeur dĂ©mocratiquement Ă©lu".

   Washington "regrette" par ailleurs "la perte de vies humaines" et appelle les parties Ă  Ă©viter toute violence supplĂ©mentaire.
   Les dĂ©clarations de M. CompaorĂ© ont fait bondir BĂ©nĂ©wendĂ© Sankara, un tĂ©nor de l’opposition, pour qui le dĂ©part du prĂ©sident est "un prĂ©alable non nĂ©gociable". "Pendant 27 ans, Blaise CompaorĂ© a roulĂ© tout le monde dans la farine. LĂ , il est encore en train de duper, de ruser avec le peuple", a-t-il dĂ©plorĂ©.

Arrivé au pouvoir il y a 27 ans à l’issue d’un putsch, le président Compaoré devait achever l’an prochain son dernier mandat, après deux septennats (1992-2005) et deux quinquennats (2005-2015).
   Lui qui a dĂ©jĂ  modifiĂ© deux fois l’article 37 de la Loi fondamentale, en 1997 puis en 2000, pour se maintenir au pouvoir, dĂ©fend la lĂ©galitĂ© de sa dĂ©marche pour une troisième retouche de la Constitution.

 Le Burkina Faso a plongĂ© le 30 octobre dans le chaos lors de manifestations contre le vote - prĂ©vu dans la journĂ©e, puis finalement reportĂ© - d’une rĂ©vision constitutionnelle pour une candidature du prĂ©sident CompaorĂ© Ă  un cinquième mandat.


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