A Lemteyine : Deux enfants privés de l’affection leur mère !   
10/12/2007

Qu’en est-il de l’affaire de l’esclavage à Lemteyine ? En écoutant ici à Nouakchott les versions de Hana et de son mari Isselmou, puis à Lemteyine celles de Yehdhih Ould Houcein et de Bilal le frère de Hana (voir photo), il est difficile de dire que l’on ne se retrouve pas plus, devant un litige familial sur la garde des enfants, que face un problème d’esclavage. Un litige familial qui a pour source le second mariage de Hana ! Sans ce mariage, Hana serait restée dans son hangar à Lemteyine avec son frère Bilal et ses sÅ“urs.



Un militant anti-esclavagiste l’a reconnu d’ailleurs devant nous. Hana reconnaît elle aussi dans l’interview qu’elle nous a accordée que ses problèmes avec sa communauté n’ont pas précédé son mariage mais qu’ils sont consécutifs à dernier.
Ce qu’elle récuse par contre, c’est l’abandon de ses enfants pour suivre son mari.
Hana, n’a pas voulu par contre répondre à notre question relative à l’agression dont elle aurait été victime. Etait-ce parce qu’elle ne fut jamais agressée comme l’a attesté son mari ? ou justement parcequ’au rang de ses agresseurs figureraient son propre frère Bilal qu’elle veut malgré tout protéger ?
En tout cas, le rôle joué par son mari Isselmou dans sa prise de conscience ou dans sa fuite est déterminant. D’ailleurs, Bilal le frère de Hana qui nie l’existence de l’esclavage à Lemteyine a insisté sur cette influence qu’exerce Isselmou sur sa sÅ“ur et qui fait qu’elle répète tout ce qu’il lui dit.
Et contrairement à ce qu’a avancé Isselmou, l’age et l’état de Yehdhih Ould Houcein, qui est en fait la patriarche de la localité de Lemteyine font qu’il est pratiquement impossible qu’il puisse participer à une battue pour chercher un fugitif ou qu’il puisse bastonner quiconque. Alors litige familial ou «cas d’esclavage avéré» ? La balance planche fortement en faveur du premier !
Mais au delà de l’affirmation ou de la négation de l’esclavage qui auront chacune ses partisans, il y a une urgence : ramener à l’affection de leur maman deux pauvres enfants innocents. C’est un crime de les en priver ou de contribuer à le faire.
Bilal Jr et Salem ne doivent pas rester les victimes des chicanes d’adultes.

              Cap sur Lemteyine

«Allo ! Isselmou, peux-tu passer me voir dans mon bureau, j’ai une affaire à t’exposer». Au bout du fil, il y avait Birama Ould Dah Ould Abeidi . «Je passe te voir dans quelques instants» repondis-je. Arrivé au bureau de Birama à la Commission Nationale des Droits de l’Homme, le militant anti-esclavagiste me tend un document intitulé : Â«L’esclavage à un visage» qu’il s’apprêtait à poster sur CRIDEM. Je parcours le document relatif à une affaire déjà soulevée par «l’Authentique», il y a de cela une semaine et exprime aussitôt, le souhait de rencontrer Hana en personne, et évidement ma volonté de me rendre par la suite , à Lemteyine, pour écouter et comprendre au delà des assertions militantes, des dénégations rétrogrades et des versions préfabriquées.

Le même après-midi du jeudi 6 décembre, je m’en vais Ã  Riyadh au domicile de Birama, où je suis très bien accueilli. Là bas, je rencontre Hana et son mari Isselmou. Je leur tends le micro et recueille leurs versions. J’avoue avoir été touché par les propos de Hana et surtout par ses larmes. J’avais la certitude en l’écoutant d’avoir en face de moi un cas d’esclavage. Sachant cependant, que les Mauritaniens ont la redoutable faculté de pouvoir -comme je l’ai dit à Birama- se proclamer Chorfas quand ils veulent, et qu’il n’est guère exclu, qu’ils puissent se proclamer esclaves quand cela les arrange, j’avais gardé un bien petit brin de scepticisme. Pour avoir la conscience nette, je devais impérativement descendre sur le terrain. Aller à Lemteyine, discuter avec la famille de Hana, voir les conditions de vie qu’elle y menait et donner la parole aux prétendus esclavagistes : la famille Ehel Houcein.
Le samedi 8 décembre je quitte donc Nouakchott à 7 heures du matin pour Boutilimitt où je gare ma petite et vieille voiture dans le domicile d’un ami. Je demande au vénérable père de ce dernier de m’aider à trouver une voiture de transport bon marché qui pourra m’amener à Lemteyine et me ramener. A 11 Heures, j’avais la voiture en question. La course m’a coûté une vraie fortune : 18 000 UM. 
A 13 Heures, j’étais à Lemteyine. Une localité perdue entre les dunes de sable à 58 kms au Sud Ouest de Boutilimitt. Nous, -le chauffeur et moi- faisons un tour au milieu de la localité pour voir. Nous nous arrêtons devant une boutique tenue par deux jeunes filles auxquelles nous demandons où se diriger pour aller chez Ehel Houcein et chez Bilal le frère de Hana. Une jeune fille nous montre deux demeures qui n’étaient pas lointaines l’une de l’autre. Nous nous dirigeons chez Ehel Houcein dont la demeure était adjacente à la boutique. Là, je rencontre un vieillard tremblotant d’un age très avancé. C’est Yehdhih Ould Houcein, imam de la mosquée de Lemteyine. Après les salamlecs, j’expose l’objet de ma mission. Le vieillard accepte de parler. Je me dirige par la suite au domicile de Bilal Ould Mbareck, frère de Hana que j’interviewe dans son hangar en dur. Il y avait, assis, à coté de lui, les deux garçons de sa sÅ“ur Hana : Bilal junior et Salem. Mes entretiens réalisés, je mets aussitôt le cap sur Boutilimitt, où je fais une brève sieste avant de regagner Nouakchott.
IOM

 

 

Hana Mint Salem 
«Ils ont dit à mon mari qu’il ne peut m’amener ailleurs. Qu’il doit rester ou qu’il s’en aille»

Hana mint Salem est à Nouakchott depuis quelques temps. Elle affirme dans cet entretien avoir été esclave de Ahmed Salem Ould Houcein décédé depuis quelques mois , bergère de chameaux sans salaire, plus de 20 ans durant. Interrogée sur les raisons qui l’on poussé à accepter un tel statut, elle dira qu’elle ne pouvait fuir parce qu’elle ne savait où aller avant de déclarer que c’est «Allah qui l’a voulu». Elle affirme également qu’elle n’a pas abandonné ses enfants pour suivre son mari. «Mes enfants sont restés à Lemteyine avec les bidhanes (…) ce sont eux qui les retiennent… » dit-elle. Pourtant lors du passage de notre reporter à Lemteyine le 8 décembre, les enfants vivaient plutôt avec leur oncle maternel, Bilal Ould Mbareck.

 

Tahalil Hebdo : Hana, où êtes vous née où avez-vous grandi ?
Hana Mint Salem :
Je m’appelle Hana mint Salem. Je suis née et j’ai grandi avec Oulad El Bou’Eliya. J’étais bergère de chameaux depuis mon jeune age. Je faisais paître les chameaux durant les journée, je fais aussi la cuisine. Je m’occupe aussi des petits ruminants. Le soir à mon retour je m’occupe de la recherche de quelqu’un pour traire les chamelles. Je surveille également les chameaux la nuit.
TH : Depuis quand faites-vous ce genre de taches ?
HMS :
Depuis ma naissance !
TH : vous n’avez pas tout de même commencé ce travail à 4 ou 5 ans ?
HMS :
Je l’ai débuté depuis que j’ai commencé à prendre conscience (ileyne rvedett errass).
TH : Quel est votre age actuellement ?
HMS :
J’ai 40 ans.
TH : Vous travaillez donc depuis plus 20 ans ?
HMS :
Oui, depuis plus de 20 ans
TH : Avec une seule famille ?
HMS :
Oui avec la famille Ehel Ahmed Salem Ould Houcein à Lemteyine dont je suis esclave.
TH : Hana, pourquoi acceptez-vous de travailler depuis plus de vingt ans sans salaire ?
HMS :
Ils n’acceptent pas de payer. Ils ne me donnaient rien même une melehfa (voile de femme en hassaniya) ils ne me la donnaient que quand ils finissent de l’utiliser.
TH : Entre toi et Allah, ces gens ne te payaient pas ?
HMS :
Ils ne m’ont jamais rien donné !
TH : Leur arrivaient-ils de te faire du bien ?
HMS :
Non !
TH : Pourquoi acceptez-vous cela ? Pourquoi n’avez pas fui comme le faisaient les esclaves par le passé, quand ils étaient maltraités ?
HMS :
C’est Allah qui l’a voulu.
TH : Quand est ce que ton premier mariage avec Ould Zawaye a-t-il été rompu ?
HMS :
Il a été rompu 4 ou 5 mois avant mon mariage avec Isselmou mais quand ce dernier m’a pris comme épouse, ils ont refusé de le laisser m’amener. Ils lui ont dit de rester avec ou de partir.
TH : Est-il vrai que vous avez des problèmes avec Ehel Houcein uniquement à cause de votre volonté de les quitter suite à votre second mariage ?
HMS :
C’est exact.
TH : Est-il vrai qu’ils vous ont dit que vous pouvez les quitter mais à condition que vous amenez avec vous, vos enfants : Bilal et Salem ?
HMS :
Ce n’est pas vrai. Ils ont dit à mon mari qu’il ne peut m’amener ailleurs. Qu’il doit rester ou qu’il s’en aille. Il n’a pas été question d’autre chose. Il n’a jamais été question que j’abandonne mes enfants. Quand mon mari a demandé aux gendarmes de lui remettre les enfants, ils l’ont menacé de l’emprisonner.
TH : Dans une déclaration à la presse il est attribué à votre frère Bilal des propos comme quoi, personne ne retient vos enfants et que vous les avez abandonné pour suivre votre mari, est-ce vrai?
HMS :
C’est faux. C’est un argument qui a été avancé quand ils ont compris que je voulais partir. Ce sont eux qui les retiennent.
TH : Pourquoi acceptez-vous à Lemteyine, (à peine, à plus de 200 kms de Nouakchott) d’être réduite à travailler sans salaire ? Est-ce par ignorance ou sous la contrainte?
HMS :
Je ne connais pas Nouakchott, ni personne qui pouvait m’y amener.
TH : Est-il vrai que le Hakem de Rkiz Aboubecrine Ould Khourou vous a menacé, pourquoi?
HMS :
Il voulait m’empêcher d’aller avec Isselmou chez ses parents
TH : Il voulait vous amenez où, ton mari ?
HMS :
 Ici à Nouakchott.
TH : Est-ce que vous vous entendez  bien avec votre frère Bilal ?
HMS :
Non, on ne s’entendait pas.
TH : Pourquoi est-il solidaire avec autrui, contre sa propre sÅ“ur ?
HMS :
C’est Allah qui a fait de lui un idiot (Efeyssed).
TH : Où sont vos enfants Bilal et Salem ? Vous semblez aimer votre frère Bilal dont vous avez donné le nom à l’un de vos enfants…
HMS :
Mes enfants sont restés avec les bidhanes, Ehel El Houcein.

 

          Interview avec Isselmou, le mari de Hana
«Nous avons fui parceque nous avions peur pour nos vies»

 

Toujours enturbanné, Isselmou est le mari de Hana Nous l’avons rencontré à Riyadh à Nouakchott au domicile de Birama Ould Dah. Il donne ici sa version des faits. Selon lui, Hana a été bastonnée et lui même n’aurait eu sa vie sauve que grâce à sa fuite. Isselmou nie également avoir voulu amener Hana, et se débarrasser de ses enfants.

 

Tahalil Hebdo : Vous êtes le mari de Hana. Etes vous prêts à amener avec elle ses enfants, là où vous irez?
Isselmou :
Oui je suis prêt à amener les enfants. Quand j’ai marié Hana, je savais qu’elle a des enfants.
TH : L’argument selon lequel vous voulez amener Hana et vous débarrasser de ses enfants, n’est donc pas valable ?
Isselmou :
Cela est faux.
TH : Pourquoi n’avez-vous donc pas amené les enfants avec vous à Nouakchott ?
Isselmou
 : Parce que nous avons fui. Nous avions peur pour nos vies. Hana a pris la fuite après avoir été bastonnée. Moi, ils ont tenté de m’assassiner. Il y a un groupe comprenant Yehdhih Ould Houssein, Bilal le frère de Hana, Abdellahi Ould Brahim Vall , El Khalil Ould Touensy , Ely Ould Hamedi ceci en présence de son frère Sid’Ahmed Ould Hamedi, ils ont pris la voiture d’El Khalil dans laquelle ils ont mis un fusil, Bilal était armé d’un sabre. Ils sont partis me chercher pour me tuer. Les Idablhessen Ehel Cheikh El Houssein à «Rebinna» m’ont caché.
A Rkiz, la gendarmerie m’a chassé parce que par le passé la gendarmerie m’a donné une convocation pour eux, mais ensemble ils ont fait un plan pour me chasser.La même nuit ils ont amené une voiture pour kidnapper Hana. Nous avons été cachés par la famille qui par le passé avait vendue la mère de Hana à Oulad Bou’Eliya. C’est le lendemain que nous avons pris un moyen de transport pour venir à Nouakchott.
TH : Vous avez dit tout à l’heure que Hana a été bastonnée, par qui ?
Isselmou : Elle a été bastonnée par Yehdhih et Bilal le frère de Hana, pour qu’elle leur indique là ou je suis.
T H :
(question à l’adresse de Hana présente à l’interview de Isselmou) : Hana, vous nous avez caché que vous avez été bastonnée ? (Pas de réponse de la part de celle-ci)

 

Interview avec Yehdhih Ould El Houssein, Imam de la mosquée de Lemteyine


«Ici, les rapports entre nous sont fraternels. Nous nous aimons et nous nous respectons»

 

Imam de la Mosquée de Lemteyine ce vieillard parait choqué par les accusations d’esclavagisme et de violence avancées contre sa famille Ehel Houcein. Selon lui, il s’agit d’accusations dénuées de tout fondement qui nous ont porté préjudice à sa collectivité et au pays a-t-il indiqué. « Nous allons porter plainte. Nous n’avons pas l’intention de nous taire». a-t-il averti.

 

TH : Quelle type de relation liait votre famille à Hana Mint Salem ? Etait-elle une esclave ? Est-il vrai qu’on l’a faisait travailler ici sans salaires, des décennies durant ?

Yehdhih Ould El Houcein : Je n’ai jamais fait travailler Hana. Je ne lui ai jamais fait paître des animaux. Elle n’est pas non plus une esclave. C’est une femme libre depuis longtemps. Elle habite ici à Lemteyine avec ses soeurs et son frère Bilal.
TH : On nous a parlé de mauvais traitements et de bastonnade dont elle aurait été victime…
YOH :
Allah m’est témoin que je ne suis pas au courant de cela .Les bastonnades ne sont pas dans nos coutumes. Les rapports que nous avons ici entre nous, sont des rapports fraternels. Nous nous aimons et nous nous respectons entre nous .Je n’ai jamais vu une maltraitance faite pour Hana.
TH :On dit également que les enfants de Hana sont retenus ici à Lemteyine alors  que leur mère veut les amener .
YOH :
Hana et son mari Isselmou ont abandonné les enfants lors de l’une de leur tentative de fuite. A leur retour parce qu’ils n’ont pas obtenu un véhicule pour les amener, nous avons dit à Isselmou que les enfants ont été piétinés par le bétail durant leur sommeil parce qu’ils ont été abandonnés seuls dans la nuit et il a fallu que les voisins viennent à leur secours. Nous lui avons dit que dans le cas où leur mère veut quitter, elle n’a qu’à les amener parce que personne n’est disposé à les prendre en charge. Par la suite Isselmou et Hana ont pris la fuite vers Rkiz et nous ne sommes plus vus depuis.
TH : Où sont les enfants de Hana ?
YOH :
Ils sont avec leur oncle maternel Bilal. ll a informé les gendarmes de leur situation
TH : Comment réagissez-vous aux accusations formulées contre votre famille?
YOH :
Ce sont des accusations dénuées de tout fondement qui nous ont porté préjudice ainsi qu’à notre pays. Nous allons porter plainte. Nous n’avons pas l’intention de nous taire.

 

Interview avec Bilal Ould Mbarek , frere de Hana
«Elle a menti. Ils ne l’ont jamais maltraités, ne l’ont jamais réduite en esclavage»

 

Bilal est le frère de Hana. Il est en quelque sorte le chef de la famille composée de Hana et de ses sÅ“urs. Nous l’avons rencontré dans sa demeure à Lemteyine. Il affirme ne dépendre de personne affirmant que sa sÅ“ur n’est pas esclave et qu’elle n’est ni bergère de chameaux ou de moutons, qu’il n’y a pas d’esclavage à Lemteyine avant de souligner l’influence qu’exerce sur sa sÅ“ur Hana son mari Isselmou par laquelle elle répète tout ce que ce dernier lui dit.

 

TH : Que faites vous comme travail à Lemteyine ?
Bila Ould Mbareck:
Je suis à la fois le plombier, le maçon et le boucher de Lemteyine.
TH : Travailez-vous pour votre propre compte ou pour le compte d’autrui ?
BOM :
Je travaille pour mon propre compte. Je ne dépends de personne.
TH : Nous avons appris que votre sÅ“ur Hana était réduite ici en esclavage depuis plus de 20 ans et qu’elle était parfois bastonnée. Qu’en est-il au juste ?
BOM :
Il n’est en rien de tout cela. Allah est témoin de ce que je dis.
TH : Hana est-elle libre ?
BOM :
Depuis bien longtemps.
TH : Etait-elle bergère de chameaux ?
BOM :
Non elle n’était bergère ni de chameaux, ni de moutons. Elle travaillait pour son propre compte. Si elle partait amener le bois ou l’eau, c’était pour son propre foyer. C’est moi qui supervise les affaires de notre famille .Il n’y a pas d’esclavage chez nous. Nous travaillons pour notre propre compte. Nous vivons ici où nous sommes nés. Nous cohabitons avec nos parents ici. Aucun de nous ne reproche quoi que ce soit à l’autre Celui d’entre nous qui n’a pas les moyens peut compter sur les autres.
TH : Votre sÅ“ur a-t-elle été frappée ici ?
BOM :
C’est un mensonge. Si elle était frappée j’allais le savoir.
TH : Pourquoi refusez-vous de lui donner ses enfants ?
BOM :
Elle a été mariée par un inconnu (Majhoul El Hewiyé). Nous ne le connaissons pas. Hana n’a pas totalement mûre. Nous ne voulions pas la laisser partir de peur qu’elle ne se débarrasse de ses enfants. C’est pour cela qu’elle a fui de nuit avec Isselmou. La même nuit l’un de ses enfants a été piétiné par une vache.
TH : Pourquoi Hana lance-t-elle à la fois toutes ces accusations, qu’elle est esclave, qu’elle est maltraitée et que ses enfants sont retenus ?
BOM :
Elle est idiote (Effeyssda) et puis il y a l’influence qu’exerce sur elle son mari Isselmou . Elle répète tout ce que Isselmou lui dit. S’il n’y avait pas ce dernier elle serait là encore.
TH : Hana raconte que vous avez choisi le camp des prétendus esclavagistes de Lemteyine et que vous leur obéissez au détriment de votre sÅ“ur.
BOM :
Elle a menti. Ils ne l’ont jamais maltraités, ne l’ont jamais réduit en esclavage Il n y a pas d’esclavage à Lemteyine.
TH : Etes-vous prêts à remettre à Hana ses enfants ?
BOM :
Absolument. C’est tout ce que nous souhaitons. Quand son mari avait fait part de son intention d’amener Hana ailleurs, je lui ai dit d’amener sa femme et ses enfants. Je lui ai dit : Pars en plein jour, personne ne peut te dire quoi que ce soit !
(A ce moment, Mboirika l’épouse de Bilal lance : Â« Faites une confrontation entre nous et Hana, on saura qui ment»
TH : On dit qu’un meeting a été organisée la semaine dernière par des militants anti-esclavagistes à Lemteyine et que des esclaves sont venus exprimer leur solidarité avec Hana, au’en est-il ?
BOM :
Il n’y a pas eu de meeting à Lemteyine. Nous n’avons reçu ici que la visite de la gendarmerie. Il n’y a pas d’esclavage à Lemteyine.

 


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