Les Nations Unies recommandent au Gouvernement Mauritanien l’adoption du quota des femmes dans l’Administration Publique   
13/06/2007

Les experts onusiens du Comité de suivi des droits de la femme viennent de publier officiellement le 12 juin 2007 leurs recommandations au Gouvernement mauritanien dans le cadre de la mise en application de la Convention pour l’Elimination de toutes les Formes de Discrimination à l’Egard des Femmes (CEDEF).



Les observations conclusives du Comité CEDEF des Nations Unies ont été formulées à la suite de l’examen des rapports présentés par la délégation du Gouvernement sous la conduite de la Ministre chargée de la Promotion féminine, de la Famille et de l’Enfance, lors du débat constructif qui a eu lieu le 25 mai 2007 à New York.

Les 23 experts de ce Comité ont aussi étudié le rapport alternatif des ONG mauritaniennes dans lequel l’une des pièces maîtresses a été la Charte de promotion des femmes, signée par le Président de la République ainsi que les autres candidats lors des élections présidentielles de Mars 2007 et prônant un quota minimum de 20% des femmes dans les postes de responsabilité de l’Administration Publique.
Auparavant, une déclaration orale de la chef de Délégation des ONG, Mme Irabiha Mint Abdel Wedoud a permis de mettre en évidence les avancées dans le développement de la femme mauritanienne, et de recommander que des mesures spécifiques soient prises pour permettre l’effectivité de la Convention CEDEF.
Les observations conclusives de cet organe des Nations Unies ont ainsi repris en intégralité les recommandations formulées par la Délégation des ONG, et renforcent de ce fait leur rôle primordial de contre pouvoir.
Après avoir félicité la Mauritanie sur les efforts fournis dans le cadre de la promotion de la femme, les experts de la CEDEF ont adressé au Gouvernement mauritanien une cinquantaine de recommandations concernant les domaines suivants :
-l’application de la Charte de promotion des femmes, signée par le Président de la République en Mars 2007 et instituant un quota minimum de 20 % des femmes dans les instances de décision de l’Administration Publique ;
-la suppression de la réserve générale et sa spécification sur les dispositions contraires à la Charia ;
-l’intensification de la campagne de sensibilisation du grand publique sur les dispositions de la Convention CEDEF et sa traduction dans les langues nationales ;
-l’harmonisation de la législation avec la Convention avec l’incorporation du principe de non discrimination ;
-la mise en place d’un système efficient d’accès des femmes à la justice et la formation des différents acteurs judicaires et extra judiciaires sur la Convention ;
-la création d’un mécanisme de coopération entre les différents Départements ministériels afin d’assurer une égalité de genre, et de renforcer le budget de la promotion féminine ;
-le renforcement du partenariat entre les institutions gouvernementales impliquées dans la promotion féminine et les organisations de la société civile actives dans ce domaines ;
-la lutte contre les pratiques sociales néfastes à la femme et à la fille et les stéréotypes sexistes, en impliquant les leaders religieux et communautaires ;
-l’adoption d’un plan d’action permettant le suivi effectif des observations conclusives du Comité et la définition d’indicateurs d’évaluation ;
-la mise en place d’une base de données des indicateurs sexo-spécifiques, permettant le suivi évaluation des stratégies qui seront présentées lors du prochain rapport ;
-la criminalisation des violences à l’égard des femmes , telles que les mutilations génitales féminines, et l’adoption rapide du projet de loi qui a été présenté par le Gouvernement lors du dialogue constructif , en s’appuyant sur les partenaires tels que l’UNFPA et l’OMS ;
-le renforcement de la lutte contre toutes les pratiques d’exploitation, de travail forcé, de trafic ainsi que les séquelles de l’esclavage en adoptant une législation cÅ“rcitive dans ce domaine ;
-la prise en charge intégrée des femmes victimes de violences, dans les domaines psychologique, sanitaire, sociale et juridique ;
-l’amendement du Code pénal et du Code de la Nationalité, à la lumière de la Convention CEDEF ;
-la mise en place d’un programme d’éducation des droits humains, avec l’introduction de curricula sur la CEDEF et la suppression des stéréotypes sexistes dans les manuels scolaires ;
-l’adoption de mesures spécifiques à l’égalité de chances dans le travail, et la criminalisation du harcèlement sexuel ;
-l’adoption des mesures adéquates pour assurer la santé reproductive des femmes et des jeunes filles, avec un objectif de réduire la mortalité néo natale , et les indicateurs alarmants liés au décès des femmes à l’accouchement (2 décès tous les jours);
-l’intensification de la lutte contre le VIH Sida, en ciblant les femmes ;
-l’adoption rapide d’une stratégie de promotion des femmes rurales dans le cadre de la mise du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté ;
-l’intégration des dispositions de la CEDEF dans l’optique des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et la mise en application du plan d’action de la plate forme de Beijing ;
-La ratification du protocole facultatif à la CEDEF et de la convention internationale pour la protection des droits des travailleurs migrants et des membres de meurs familles ;
-La vulgarisation des présentes observations conclusives ainsi que l’élaboration participative des prochains rapports du Gouvernement et des organisations féminines en 2010.


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