Formation du nouveau gouvernement : Gouvernement d’union nationale, de large coalition ou de majorité?   
03/04/2007

Le Premier ministre Sidi Mohamed Ould Boubacar a rendu en fin de semaine écoulée la démission de son Gouvernement devant le Colonel Ely Ould Mohamed Vall président du CMJD, Chef de l’Etat. Le chef de l’Etat l’a chargé d’expédier les affaires courantes en attendant la formation d’un nouveau gouvernement.
Les supputations vont bon train concernant ce futur gouvernement, tant attendu. Sera-t-il un gouvernement d’union nationale, de large coalition ou de majorité? Nul ne sait pour le moment! Ce qu’on sait par contre, c’est que le président Ely Ould Mohamed Vall a appelé la semaine dernière son successeur à «rassembler les Mauritaniens et à être patient».



Et tout semble indiquer que le président Ould Cheikh Abdellahi a été attentif aux conseils de son prédécesseur. Quelques jours après la validation de son élection par le conseil constitutionnel on connaît peu sur les intentions du président élu, qui a encore du temps, surtout que deux événements importants doivent précéder la formation de son gouvernement, notamment, l’investiture prévue le 19 avril 2007 et éventuellement la convocation début mai 2007 par décret du président élu, de la première session du Parlement.
Mais en tout état de cause, la formation du nouveau gouvernement devra continuer à rassurer les Mauritaniens qui ont voté pour «le président qui rassure» et qui doit justement au-delà de ces derniers, rassurer la junte qui quitte le pouvoir le 19 avril ainsi les forces du changement qui lui ont apporté leur soutien décisif tout autant que les symboles de l’ancien régime qui lui ont apporté 25 % des suffrages dés le premier tour. Ce gouvernement doit aussi prendre en compte aussi bien dans sa composition que dans son action future un ensemble de considérations comme les grandes questions nationales et les nouvelles donnes électorales et parlementaires.
S’agissant des grandes questions, une convergence doit être dégagée sur la solution à apporter aux questions épineuses du passif humanitaire et des mauritaniens déportés au Sénégal et a Mali ainsi que les relations diplomatiques avec Israël et l’autorisation d’un parti islamiste. Le futur Premier ministre sous l’impulsion du président élu doit envoyer dés sa nomination des signaux forts qui vont matérialiser la rupture avec les approches passéistes.
Et au cas où le président Ould Cheikh Abdellahi entend envisager la formation de son gouvernement sous un angle électoraliste, c’est qu’il aura choisi de rassembler dans le même gouvernement les forces politiques qui lui ont apporté ses 53% et celles qui ont procuré à son challenger, 47%. Des suffrages des Mauritaniens. Mais l’angle électoraliste s’il est retenu présuppose un programme de gouvernement commun, qui à notre connaisance, n’est déjà établi qu’avec l’Alliance Populaire Progressiste (APP) de Messaoud Ould Boulkheir pressenti dit-on selon les termes d’un accord écrit, pour diriger le Parlement. Cependant, la logique électoraliste pourrait bien ne pas être retenue au détriment de la formation du gouvernement suivant l’angle parlementaire. Le président Ould Cheikh Abdellahi fort du soutien des députés du Mithagh (54 députés) et de l’APP peut bien envisager de gouverner avec sa majorité sans associer l’opposition lors deuxième tour. Le nouveau statut de l’Opposition fera que même non associée au Gouvernement l’Opposition est devenue incontournable et ne peut plus, comme dans l’avant 3 août être mise au ban.

Qui sera PM ?

Pour l’instant le futur Premier ministre (PM) reste un illustre inconnu. Quelques noms circulent déjà Après avoir parlé de Zeine Ould Zeidane, les observateurs évoquent de plus en plus le nom de Abdessalam Ould Mohamed Saleh ainsi que d’autres premier ministrables negro-mauritaniens tels : MM. Kane Ousmane actuel Gouverneur de la BCM et Ba Ibrahima Demba ministre d’Equipement du Gouvernement de la Transition. S’agissant de Zeine Ould Zeidane sa cooptation même si elle a l’inconvénient d’être perçue comme une consécration de sa gestion de l’avant et de l’après 3 août, a également l’avantage de prendre compte le raz de marée électoral qu’il a su et pu mobiliser. Abdessalam Ould Mohamed Saleh lui, est cadre supérieur à la FAO, ancien ministre des pêches et premier Commissaire aux Droits de l’Homme et à la Lutte contre la Pauvreté. Il jouit d’une excellente réputation et peut faire l’affaire. Tout comme MM Kane Ousmane et Ba Ibrahima Demba qui ont été excellents dans les fonctions qu’il occupent et dont la désignation de l’un d’eux, comme Premier ministre constitue un signal fort et nécessaire, Ã  l’endroit de nos frères de la minorité négro-mauritanienne.
IOM


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