Les travailleurs de MCS, une société travaillant pour le compte de Canarylog, entreprise espagnole sous traitant la réalisation des travaux de génie civil pour le compte de Kinros/Tasiast/Mauritanie qui exploite la mine d’or dans le Nord du pays, ont...
...déclenché une grève depuis le dimanche 18/03/12 pour exiger l’application du protocole d’accord convenu avec leur employeur autour de leur plate forme revendicative. Cette action fut momentanément arrêtée suite à une convocation des délégués des travailleurs auprès de la direction du travail pour une médiation. Celle-ci s’étant hélas achevée sur des promesses de l’employeur de ne verser les salaires du mois de février 2012 que dans trois semaines, ce qui est une véritable aberration. Devant l’indignation et la désolation des travailleurs qui ont pourtant fait montre durant une longue période d’un esprit de compréhension en croyant à la bonne foi de l’employeur, ce dernier ne trouve comme moyens de les calmer que de faire recours aux services de la gendarmerie du site qui, non seulement est venue intimider et assiéger depuis vingt quatre heures les travailleurs en les faisant passer la nuit à la belle étoile... ...mais pire charger et réprimer les paisibles travailleurs par des passages publics à tabac, occasionnant un blessé grave du nom de Mohamed Moustapha N’Diouk, avant de procéder à des arrestations manu militari au niveau de la brigade où ils ont subi des interrogatoires. Cette situation est inadmissible et intolérable car en plus de violer les droits des travailleurs d’être payés pour le travail effectué, elle viole systématiquement les conventions 87 et 98 de l’OIT sur la liberté syndicale et la liberté d’action ainsi que sur le droit d’organisation et de négociation. L’attitude de la gendarmerie est un acte criminel qui dépasse toutes les limites du respect de la dignité humaine, à travers une ingérence illégale dans un conflit de travail qui ne la concerne en aucune manière. La CGTM condamne avec la dernière énergie cette répression féroce faite aux travailleurs sous les yeux de l’employeur qui l’a commanditée et planifiée et rend responsables du pourrissement de la situation, les pouvoirs publics qui prennent ouvertement faits et causes pour des employeurs qui ne respectent pas les clauses sociales de travail dans leurs entreprises. La CGTM appelle les travailleurs à se mobiliser davantage pour relever les défis nouveaux qu’ils affrontent, à savoir être tabassés pour avoir revendiqué le paiement de son salaire pour un travail effectué. La CGTM interpelle toutes les organisations nationales et internationales compétentes pour les prendre à témoin face à une escalade inadmissible dans les rapports professionnels et qui ne saurait augurer d’une paix sociale ; car les travailleurs ne sauront rester les bras croisés devant des maltraitances qu’on leur inflige. Ampliations : - Confédération Syndicale Internationale (CSI) - Bureau International du Travail (BIT) Nouakchott, le 21 mars 2012. Le Comité Exécutif CGTM
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